30/1/2019
Naître et prendre racineAuteure : Jolianne Lequin Il paraît que dans la tradition bouddhiste, la naissance correspond au moment où s’unissent la partie masculine, la partie féminine et l’esprit, soit le moment de la conception. Chez nous, certain(e)s se posent encore la question à savoir quand exactement la naissance a-t-elle lieu. Certain(e)s disent que c’est quand la tête se dévoile, d’autres quand le bébé est complètement extirpé de son nid utérin ou encore lorsqu’il prend sa première bouffée d’air. Il y a une myriade de débats possibles!
Après avoir lu quelques livres sur la préparation à l’accouchement dont le classique Une naissance heureuse, j’ai voulu me renseigner sur le discours philosophique entourant la naissance, mais j’ai été déçue par les trouvailles de ma recherche. Tel que le mentionne Sébastien Labrusse, professeur de philosophie « l’évènement de la naissance ne se trouve que rarement au centre de la réflexion des philosophes ». Est-ce parce que longtemps la naissance (tout comme la périnatalité d’ailleurs) était réservée aux femmes et la philosophie aux hommes? Est-ce parce que la naissance est derrière nous, advenue, non menaçante et parce que personne ne se souvient de sa propre naissance? On trouve pourtant amplement de discours sur la vie, sur la mort, sur la liberté, mais pas sur la naissance qui est pourtant le début une existence. L’amorce d’un chemin nouveau. Un destin unique. Une loooongue succession d’apprentissages! La liberté de devenir d’un(e) être. Il a quelque chose de magnifique et de puissant dans une naissance. Quelque chose de plus grand que chacun et chacune d’entre nous. Quelque chose d’humain et d’animal à la fois. Le documentaire Le premier cri de Gilles De Maistre sorti en 2007 en est un bel éloge. Entièrement réservé aux femmes, l’acte de donner naissance est plus qu’une exclusivité. C’est à mon sens un privilège. En donnant naissance, on donne la vie. La vie naît de la vie. La vie vient de l’altérité féminine et masculine et de la pluralité humaine. Quelqu’un engendre quelqu’un. Chaque personne est une petite branche dans un grand arbre généalogique. Si on a une affection particulière pour la forêt gaspésienne, on peut aussi dire que chaque personne est une aiguille dans une grande épinette ou encore une pousse dans une magnifique forêt. À chacun et chacune sa métaphore. En donnant naissance, on ne voit plus la vie, sa fragilité et sa magnificence de la même manière. Quand on met au monde, une partie de soi disparaît. On s’actualise. La naissance d’un(e) enfant fait émerger une pléthore de choses merveilleuses, dont l’amour inconditionnel. En plus de l’enfant né(e), c’est aussi la naissance d’une mère, d’un père, de grands-parents, de mononcles et de tanties. De nouvelles amitiés se créent, d’autres se renouvellent. Des solidarités féminines se mettent en place. Des solidarités entre les femmes et les hommes aussi. Un réseau se crée. On change et autour de soi ça change aussi. La vie est en plein mouvement. La naissance d’un(e) enfant, c’est aussi la naissance d’une famille et la continuité de d’autres. C’est la naissance d’un couple nouveau. D’un couple composé de deux personnes, changées à jamais. Pour le mieux. D’un couple qui devra se réinventer, croire en lui, en sa complicité et s’associer davantage pour être une équipe de laquelle ni le temps ni les épreuves de la parentalité n’auront raison. Une naissance. On estime son jour, on l’attend, on sait qu’elle arrivera, qu’on ne pourra l’éviter, que c’est un passage obligé, mais on ne sait pas trop quand ce sera exactement. On sait que la naissance est imminente quand les signes sont là. Comme si la naissance a une capacité d’autodétermination. C’est comme un gros surprise-party sauf que c’est la vie qui te l’organise et même tes meilleures amies ne sont pas au courant. Ce fut du moins le cas de la naissance de notre fille, qui est arrivée comme une rafale me laissant perplexe quand j’ai pour la première fois voulu de me rappeler ce moment unique. C’était quelques heures à peine après sa naissance : je tentais de me remémorer les détails de sa venue au monde et des instants qui l’ont immédiatement suivi tel son premier cri, son regard et son moment d’éveil, mais il y avait de la confusion dans mon esprit. Une perte de détail qui me troublait profondément. Comme si tout s’était bousculé, me privant des plus précieux souvenirs de mon existence et du début de notre relation. Un sentiment de perte de l’extraordinaire. Une naissance partiellement insaisissable. Évanescente. Avais-je trop focussé sur l’accouchement aux dépens de la naissance elle-même? Est-ce une constatation que font plusieurs femmes après avoir donné naissance? Je ne sais si on comprendra la nature et l’ampleur de mon émotion, mais il y a une sorte de nostalgie qui s’empare de moi quand je repense à la naissance de mon enfant. Cette nostalgie est-elle universelle? Est-ce que les hommes se sentent aussi comme ça? Une partie de moi voudrait avoir pu tout capter pour revivre à souhait ce grand moment. Hélas! je n’ai pas la faculté d’une caméra et celle-ci ne faisait pas partie du plan de naissance. Aurais-je du accepter de me prêter au jeu pour la cause? Depuis, le rythme a ralenti et je n’ai jamais tant été dans le moment présent que lorsque je prends soin de cette petite être toute précieuse. Ma douce revanche sur la vie qui m’en a passé une bonne ce jour-là! Aujourd’hui le 1er février, il y a 35 ans, c’était le jour de ma propre naissance. Aujourd’hui, il y a une femme et un homme à 900 kilomètres de moi, qui repensent certainement, comme à chaque année, à ce moment marquant, probablement eux aussi avec le cœur rempli d’une douce nostalgie. Peu importe la distance qui sépare une mère, un père et leur enfant, la naissance est comme un fil d’Ariane : elle unit les êtres à jamais. Aujourd’hui, quatre mois après ta naissance ma belle amour, je constate qu’une partie de moi renait avec toi. Nous prenons racine, ici, ensemble, sur la péninsule du bout du monde, dans ce décor enchanteur et cette tranquillité absolue. Nous tissons, ici, ensemble, notre fil d’Ariane qui nous unira à jamais. Mathilde, depuis que je t’ai fait naître mon cœur s’enracine en toi. Je suis aussi d’avis que quand on naît on prend tout autant racine dans le cœur de quelqu’un (ou de des quelques-uns). J’espère que le terreau que nous t’offrirons ton père et moi permettra à tes racines de faire de toi un arbre en santé, solide et majestueux. Je t’aime. Grande est la vie comme le chante si bien Mara Tremblay. Auteure : Marie-Ève Trudel-Vibert Allo! Je m’adresse à toi, belle (à Gaspé, on dit belle ou chère belle pis des fois on pousse la note à chère belle chère...). Je t’offre mes meilleurs vœux en cette nouvelle année. Je le fais toujours jusqu’à la fin du mois. Nous y voilà! Comment vas-tu en ce janvier frette, enneigé, mouillé et verglacé? Te sens-tu plus neuve, plus clean ou encline à le devenir, plus énergisée, te projettes-tu vers l’avant? Chez nous, la traversée a été rough & tough; mon noyau a été quelque peu virulent de la mi-décembre à… maintenant! Dans l’ordre de l’attaque : le streptocoque, les vers intestinaux (j’y vois un stratège marketing; ils sont revenus à temps pour l'annonce de la série Les filles de Caleb à ICI ARTV), la grippe musculaire (un peu amoindrie par le vaccin, je crois...) et la fidèle gastro! On en sort tout juste, avec un bon p'tit rhume en sus (bof, rien là!) puis cette impression de vivre en apnée : trop de médocs, de nuits d’insomnie, d’inconforts. On a été malade à la queue leu leu et je te jure que ce n’était pas un drôle de jeu… J’étais en train d’en faire tout un plat quand je me suis rappelé qu’à la même période l’an dernier, on a vécu un copier-coller (sauf pour les vers!). À l’époque — il me semble que ça fait dix ans —, j’étais encore sur un payroll et j’ai dû écouler ma banque de congés — tous maux confondus — pour survivre à nos trois corps malades. La différence? La posture. Le changement de posture. En janvier 2018, ma santé globale n’était pas au beau fixe : débalancement de ma glande thyroïde, démotivation extrême au boulot… alors le simple fait de contracter des virus aussi bénins qu’indésirables qui allaient à très court terme me mettre K.-O. avec effet domino venait alourdir la corde à linge de mes pensées. Dans mon coco, il s’est mis à venter pas mal fort. La poulie grinçait, menaçant de se décorcer. Mes pensées comme des vêtements encore trempés se détachaient de la corde, pièce par pièce. Je les regardais, désolée, se déchirer en lambeaux sur les pointes usées de notre haie de cèdres. J’attendais que ma brassée se dilapide en forêt, sur le bord de la route, qu’elle aille s’évanouir sur les cabanes de pêcheurs au beau milieu de la baie. Je me disais qu'une fois la corde nue, je pourrais me pendre avec. Ce genre de scénario bidon auquel on ne croit pas une seconde, qu’on médite comme un fantasme, juste pour voir… Puis la vie continue, on se retape la poutine de la routine, on start encore et toujours une nouvelle brassée. On se tord à spin. On s’étend sur la corde. On attend que ça passe. Connais-tu cette attente, chère belle? Pis si je te disais que mon analogie quoique loquace manque de vérité. Si je te racontais que chez nous, y'en a pas de corde à linge parce que je n’aime pas l'odeur du dehors qui s'imprègne dans les vêtements. Que c'est bien mal assise sur le carrelage de la salle de bain en face de ma sécheuse frontale que j'attendais. Regardant les tissus s'entremêler, se bagarrer une place, se faire sécher. Si je te partageais tout ça, comprendrais-tu l'état d'étouffement, d'isolement, de repli sur soi? Y saisirais-tu mon désenchantement? Au printemps 2018, j’ai quitté ma vie de salariée pour me lancer dans le vide. Bon… ce n’était pas le vide absolu parce que mon entreprise avait un pouls et que mon petit mari était mon grand filet de sécurité. Mais pour une femme — on dirait que l’âme suant de toutes celles qui ont milité pour nos droits impacte la mienne —, abandonner un titre, une paie, une stabilité, ça venait avec une pression... d'abord familiale. Même si mon salaire n'était pas faramineux, il était respectable (dans les cinq chiffres) et il me permettait de contribuer presque à égalité au « ménage ». Par ma décision à la fois personnelle et professionnelle, je nous fragilisais. Certains y ont vu du courage. D'autres ont d'emblée donné le titre du héros à l'homme de la maison. C'était lui, Superman. Le bon mari. Le pourvoyeur. J'avais dorénavant un pimp. Ayant fait le move le plus important de ma vie, étant morte de trouille et sur un rush d'adrénaline constant, je me coltinais le pot avant les fleurs. C'est comme ça. Je suis une femme ambitieuse, rêveuse, déterminée. Même en 2019, c'est reprochable. Je vais t'en parler, chère belle chère. Moins amère, plus libre. Je vais te causer. Pour la CAUSE. Au retour du travail, par un mercredi soir du mois de mars 2018, je roulais sur le boulevard de York en direction de la maison. Dans ma Kia Rio 2007, j’ai un lecteur CD (le gros luxe!); c'est le groupe Dans l’Shed qui jouait, plus précisément la toune Barre à clous. Il vente aujourd’hui. Il vente aujourd’hui. À coups de barre à clous dans ma galerie. […] J’ai le cœur qui prend l’eau. J’ai le cœur qui prend l’eau. À coups de barre à clous dans mon patio. J’en faisais wiper mes essuie-glaces, même s’il ne tombait aucune précipitation. Le bruit du caoutchouc qui frottait sur le pare-brise me gardait on track. Pleine de sa journée au CPE, ma louve dormait au creux de son siège sur le banc arrière. Je l’enviais de cette plénitude. J'aurais voulu lui piquer sa doudou, y renifler l'Ivory Neige, dormir à ses côtés, me faire raccompagner. Mais c'était moi, le foutu service de raccompagnement! Alors j'ai focalisé sur l’espace disponible entre la ligne jaune et la blanche. L’espace qui convient. Parce que la route, ça se partage. J’ai compris à ce moment précis que je n’étais pas faite pour évoluer entre deux lignes définies par un code de couleurs. Sur la route… OK. Sur la trail de ma vie : no way! Plus question de modérer mes transports! Tu sais, chère belle, je n'étais pas la parfaite maman cinglante, j'étais même une maman seyante. C'est la balance de mes rôles qui allait chez le diable! Je n'étais pas particulièrement folle, dérangée, puckée; j'étais juste à boutte de passer à côté de moi. De ne pas m'exprimer autant que j'en avais envie, de ne pas assumer le fait que depuis mon accouchement, je m'en fiche de mes cheveux en bataille pis de m'habiller en mou. J'étais à boutte de m'empêcher de pleurer ou de rire trop fort en public, de nourrir des opinions qui détonnent... pis tellement d'etc. La coupe était pleine. Je ne pouvais plus boire de ce vin cheap là. En soirée, j’ai discuté avec mon acolyte (tsé, le super-héros...). Il m'a rappelé qu'à la fin de la semaine, j’avais rendez-vous avec mon médecin de famille. Ça faisait bien. J’ai tenu le coup. Ce vendredi matin là à 8h30, je suis rentrée dans le bureau de ma doc à l'UMF; sans bruit, souriant par politesse, j'avançais en bottes de marche sur un fil de soie.
Question simple, ouverte et percutante. J’ai éclaté en sanglots. Ce genre d’averse électrisante pour laquelle il vous faut une parka, des bottes de pluie, pas de marche. Un paratonnerre. Ma doc a pris son temps, le sien propre, parce que le temps des autres, elle ne l’avait pas; il lui glissait entre les doigts à chaque larme de plomb qui gravait sur mes joues cet appel à l'aide. On a bossé fort, ensemble, pour que la crise passe. Vidant la moitié de mon sac. Après, juste après, elle m’a dit :
J'ai rembarqué dans mon vieux char, fait tourner le moteur, avec pour seule prescription une semaine de repos. Pas de pilule, de petite granule, d'infusion ni d'injection. Pour me remettre su'l piton, j'allais devoir pieuter. Ne pas travailler. Choc symptomatique. Du genre, tu ris et tu pleures en même temps. Ce que j'avais l'air bête! J'ai foutu le gribouillis de ma doc dans mon case de téléphone et mon lecteur CD s'est mis en route. Disque jaune des Cowboys Fringants. Joyeux Calvaire. Ah pis fuck off. J'ai ressorti mon papier pour le photographier. Nenon... je n'ai pas posté la photo sur Instagram. Même avec un filtre, la réalité allait rester inchangée. Je l'ai courriellée à ma patronne. Puis je suis rentrée à la maison. Cette semaine-là, je devais rédiger un article en tant que maman invitée pour le blogue MAMA Gaspésie. Bloquée de toutes mes pores, je n'avais pas réussi à pondre un papier qui se tient. Aussi, il me restait 24 h pour le faire. Louve était au CPE, petit mari au boulot... y faisait vide dans le bungalow! Je me suis mise à écrire, à toute vitesse, crachant tour à tour mon venin et mon amour. J'ai vidé une autre partie de mon sac et, bonne élève, j'ai rendu mon article à temps. Je ne savais pas qu'il se produirait quelque chose de notable. Sur deux tableaux. MAMA Gaspésie : au surlendemain de la publication de mon article, Sarah (l'idéatrice, la webmestre, l'ange!) m'a demandé de devenir officiellement collaboratrice pour La Côte-de-Gaspé. What!? Intégrer une gang (même si c'est virtuel, c'est engageant!) et amorcer un nouveau projet lié à l'écriture = MOTIVATION! Prescription : j'ai profité de ma semaine de repos pour visionner en rafales This Is Us (Notre vie). C’est souvent — lire tout le temps — la fiction qui vient souder les faits légers et moins digestes de ma réalité. Jack, Rebecca et leur trâlée m'ont rappelé la beauté, l'amour inconditionnel, la force surhumaine du noyau familial. Au-delà des obstacles, des qu'en-dira-t-on, au-delà même de la mort... être ensemble. J'ai su ce qu'il me restait à faire. Démissionner. Pour que les crises d'angoisse s'espacent jusqu'à s'estomper complètement. Pour me sevrer d'une vie qui n'est plus raccord. Pour émerger en tant qu'entrepreneure, d'ailleurs j'écrirai là-dessus bientôt... Quand on se choisit, on doit faire face aux « hommages » collatéraux. C'est de cette manière que j'ai décidé de prendre toutes les remarques constructives ou critiques. Comme des hommages. Après tout, lors du jugement dernier, que me restera-t-il? J'ose croire que pour le geste fou d'avoir fait de ma vie une priorité, j'aurai bâti une pas pire jurisprudence. Aujourd’hui chère belle, c’est la journée Bell Cause pour la cause. Tu aimes émettre des gazouillis, t’exprimer sur les réseaux sociaux, envoyer des textos? Sers-toi du mot-clic #BellCause, visionne les vidéos ou utilise les filtres Snapchat et Facebook et Bell versera 5 ¢ pour des initiatives en santé mentale. Engage la conversation pour ajouter ton grain de sel et ainsi favoriser une meilleure compréhension des problèmes vécus par les gens qui souffrent... comme toi, peut-être... Chère belle chère, tu as déjà entendu le vieil — et encore actuel — adage « sois belle et tais-toi »? En ce 30 janvier, je te dis : sois BELL et cause de toi. Tu en as le droit. Tant de femmes se sont battues pour cela. Tu as des enfants?
Une personne partage ta vie? Ton métier, l'aimes-tu? Tu as des passions? Tu nourris des rêves? Prends soin, belle. Tu mérites d'être ta plus grande réussite. Bye la! #BellCause
28/1/2019
Renaître après la naissanceAuteure invitée : Carole-Anne Goudreault J’aime beaucoup les chroniques d’Anick Lemay. Quand je les lis, j’ai l’impression de vivre, l’espace de quelques minutes, la bataille contre le cancer du sein. Elles m’ont sensibilisée à tout ce que ça impliquait « avoir le cancer ». À l’instar d’Anick, j’ai eu envie de vous emmener avec moi dans ma renaissance. De mon appel à l’aide maladroit à ma guérison. J’ai eu envie de vous montrer comment ça se passe, dans le vrai monde, recevoir de l’aide pour une dépression périnatale.
« Ils ne feront rien. Que me donner des pilules et me retourner chez nous. » Ces mots sont les miens. Je réponds à ma mère debout en face de moi. Elle vient de proposer que je me rende à l’urgence. Elle tient mon bébé endormi dans ses bras. Je la vois se balancer d’une jambe à l’autre bien que je ne la regarde pas franchement. Depuis que j’ai décidé de donner ma fille en adoption, j’évite de la regarder pour tenir à l’écart les larmes qui sont toujours trop près. Je me sens trahie. J’ai l’impression que tout le monde autour de moi se soucie plus du bien-être de ma fille que du mien. Ils ne respectent pas mes besoins. Ils lui ont donné ma place. Je ne veux pas aller à l’hôpital, mais mes parents ne cèdent pas. Ils sont fermes tout en étant flexibles. Je n’ai pas le choix d’aller consulter. Le seul vrai choix que j’ai, c’est de décider du moment où je m’y rendrai. Soit immédiatement. Soit plus tard cette semaine. Je ne prends aucune décision. Parce qu’en vérité, je ne veux pas aller mieux. Je ne m’en sens pas la force. Je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours, peut-être quelques semaines. Je ne me suis pas nourri de la journée. Et ma tristesse est si profondément ancrée dans mon être que je ne me vois plus m’en départir. Devant mon manque de collaboration, mon père m’oblige à aller à l’hôpital avec lui. Je le suis passivement de la table de cuisine à l’entrée où je m’habille, complètement détachée de la situation, puis à travers la porte d’entrée et jusque dans sa voiture. Je sens à peine l’odeur de cigarette qui imprègne les sièges. J’ai l’impression de vivre une expérience extra-corporelle. À l’urgence, on me prend tout de suite en charge. Je n’ai même pas rencontré le médecin que déjà, la travailleuse sociale me fait parler. Elle me pose les bonnes questions. Elle laisse juste assez de place pour les silences. Elle s’assure que mon bébé va bien, qu’elle est en sécurité et qu’on a un plan pour s’occuper d’elle. Elle briefe mon médecin pour m’éviter d’avoir à tout raconter de nouveau. La docteure base principalement son diagnostic sur ce que j’ai déjà nommé. Idées suicidaires. Tristesse. Désespoir. Insomnie. Perte d’appétit. Incapacité à éprouver de la joie. Incapacité à ressentir de l’amour pour ma fille. Culpabilité. La maudite culpabilité. Celle qui prend toute la place. Celle qui joue avec ton cerveau. Parce que je me sens tout le temps coupable. Coupable de ne pas être heureuse. Coupable de ne pas être la maman que je voudrais être. Coupable de rejeter mon bébé. Coupable d’être malade. Coupable de toute. On me transfère d’hôpital en taxi. Je ne dis pas un mot durant tout le trajet. Je fixe juste le vide à travers la fenêtre pendant une heure. Ce soir-là, je dors, assommée par le médicament qu’on me donne et la tête libre de mes contraintes de nouvelle maman. Je rencontre ma psychiatre pour la première fois le lendemain. C’est une résidente. Je n’en fais pas de cas ; je ne me sens pas assez importante pour déranger un psychiatre de toute façon. Elle me fait pleurer avec ses questions. Elle se montre compatissante. Elle finit par me prescrire les mêmes antidépresseurs qu’à ma précédente dépression et des antipsychotiques « pour m’aider à dormir ». J’aurais pu passer le reste de la journée dans ma chambre, mais ma colocataire, une dame d’environ soixante-dix ans à la démarche chancelante et au dos courbé, m’incite à aller avec elle dans le salon.Je me résigne à la suivre de l’autre côté du corridor sans réel engouement. Je me mêle aux autres patients timidement. J’apprends les raisons pour lesquelles ils sont là. Épisode dépressif majeur nécessitant des électrochocs. Bipolarité. Trouble de personnalité limite avec hallucinations. Expertise psychiatrique en vue d’une défense de non-responsabilité criminelle. Je me demande sincèrement ce que je fais ici. Même les patients banalisent mon état. « Ça arrive, des dépressions post-partum. T’es normale. » Une semaine plus tard, je comprends enfin à quel point j’avais besoin d’aide. Ma mère m’accompagne pour une sortie. Nous sommes dans sa voiture glacée par l’hiver hâtif et elle vient de mettre en fonction mon siège chauffant. Je regarde le symbole s’illuminer sur l’écran d’accueil. À ce moment, j’ai l’impression d’émerger d’un brouillard. Tout me frappe d’un coup. J’aurais pu faire vraiment mal à mon bébé. J’aurais pu me tuer. Je ne comprends pas comment je me suis rendu si creux dans ma dépression. Et même si j’aurais dû ressentir de la surprise, de la gratitude ou de la tristesse, je n’arrive pas à ressentir quoi que ce soit. Avec mes médicaments, je me sens complètement coupée de mes émotions. Je n’arrive plus à avoir du plaisir, à trouver les blagues drôles. Je me force à rire lorsque je sais intellectuellement que je devrais. Mais la tristesse ne m’atteint plus comme avant. Elle n’est plus ancrée au plus profond de mon âme et les idéations de mort sont parties avec elle. Je n’aime pas cette sensation, mais à ce moment précis de ma vie, c’est exactement ce dont j’ai besoin. Pendant mes trois semaines d’hospitalisation, j’apprivoise le fait que mon corps a trahi mon esprit. Je demande à ma psychiatre de rencontrer mes proches pour leur expliquer que je souffre d’un mal biologique. Je souhaite qu’elle enlève du poids des épaules de mon amoureux qui a l’impression de ne pas m’avoir assez aidé avec la petite. Je veux que tout mon entourage sache que ce n’est pas le cas, que je n’ai pas de mots pour décrire le doigté avec lequel mon amoureux gère la situation. En plus de s’inquiéter pour moi, il veille sur Simone, gère les incompréhensions des membres de ma famille, donne des nouvelles à mes amies, rencontre une demi-douzaine d’intervenants du CLSC, et ce, tout en se cherchant dans son nouveau rôle de papa. Je fais des lectures sur ma maladie et sur la façon de la battre. Je participe à des ateliers pour m’aider à mettre mes nouvelles astuces en pratique. Je soigne mon hygiène de vie. Je planifie une semaine type pour mon retour à la maison. Je rencontre ma fille sous supervision médicale. Je fais des sorties avec mon entourage pour recréer les liens de camaraderie avec eux. Ceux-là mêmes que mon sentiment de trahison m’a volés. Ma mère, mon père, mon frère, ma belle-soeur, mon conjoint. Ils se sont tous fait un point d’honneur à se relayer pour me rendre visite. Ils m’ont proposé des activités que j’aime pour me faire sortir de l’hôpital. Ils m’ont respectée les journées où je n’avais le goût de ne rien faire. Ils se sont empêchés de me parler de mon bébé. Ils ont partagé ma détresse, l’ont pleuré à leur façon. Je suis nerveuse et excitée à l’idée de retourner à ma vie. Je ne sais pas si je suis prête à quitter l’hôpital, mais j’en ai envie. Je nomme, auprès de mon infirmière, les inquiétudes qui m’habitent. Peur de ne pas pouvoir gérer la pression engendrée par les différents intervenants du CLSC. Peur que mon lien avec ma fille soit brisé définitivement. Elle me rassure, me ramène dans le moment présent et abaisse les attentes que j’ai envers moi-même. Elle me parle des leçons qu’elle a tirées en tant que maman d’expérience. Elle prend le temps de parler avec moi dans la douceur. Je me sens réellement écoutée. Avec elle, je n’ai pas la crainte d’être jugée. Je retourne à la maison au début du mois de décembre. En quittant l’hôpital, j’ai l’impression de quitter un appartement. Pendant mon séjour, j’ai appris à bien me sentir, à être à l’aise dans cette aile psychiatrique. Je m’y sens chez-moi. Je suis heureuse que cette étape de ma vie soit terminée et je suis surtout reconnaissante envers le corps infirmier de s’être si bien occupée de moi. Les premières journées se passent bien, mais j’ai rapidement de la difficulté à concilier les soins à apporter à ma fille, ses exercices donnés par la physiothérapeute, mes rencontres de suivi psychologique, les rencontres avec les intervenants du CLSC et ma nouvelle hygiène de vie. Je me sens envahie par le protocole d’encadrement en cas de dépression post-partum. Une Infirmière en périnatalité, une physiothérapeute, une éducatrice spécialisée, une travailleuse sociale ; ce sont les intervenants attitrés à notre dossier. Chacune, bien que pleine de bonnes intentions, renforce mon sentiment d’incompétence parentale avec leur opinion arrêtée sur la façon dont nous devrions exercer notre rôle de parents. La seule qui me fait réellement du bien, c’est Andréanne, notre travailleuse sociale. Elle cherche à comprendre les mécanismes derrière ma dépression post-partum. Elle m’explique certaines réactions de mon entourage, m’apporte des pistes de solutions pour gérer les situations problématiques. Elle me réapprend à faire de la thérapie cognitivo-comportementale. Elle me donne des outils concrets pour m’adapter à mon nouveau rythme de vie de maman à besoins particuliers. Elle nous encourage à prendre soin de notre couple. Les semaines passent. Mon bébé grandit. Un peu avant les Fêtes, je conviens avec mon psychothérapeute que nous pouvons désormais cesser la thérapie. J’ai déjà les outils nécessaires pour affronter mes batailles quotidiennes. Vers la fin janvier, j’arrive à éprouver du plaisir en jouant avec ma fille. En avril, je reprends le travail à temps partiel. Ma fille a six mois. Ma psychiatre n’est pas d’accord avec ma décision, mais j’ai besoin de me réaliser en dehors de la maison. J’ai l’impression d’être utile à la société. Ça me valorise beaucoup. En août, j’obtiens ma rémission complète. Je suis euphorique en sortant du bureau de ma psychiatre. Je suis tellement fière. Une dépression, ça change une vie. Ça ordonne les priorités. Ça nous oblige à prendre soin de nous. Ça nous emplit d’une force insoupçonnée. Il y a une phrase que j’aime bien employer quand j’ose parler de dépression : je ne le souhaite pas à personne, mais je suis contente d’être passée par là. Comprenez-moi bien. Je ne suis pas reconnaissante pour les idées irrationnelles, les flashs de morts, les attaques de panique, la grande tristesse ou le vide insoutenable. Mais dans ma vie de tous les jours, je suis heureuse d’avoir appris à vivre dans le moment présent, à contrôler mes pensées, à exprimer mes sentiments, à fixer mes limites.
27/1/2019
Ma vie pentagonaleAuteure : Cindy Gagné Comme plusieurs, j’ai un amoureux.
Comme plusieurs, j’ai des enfants. Comme plusieurs, j’en ai 3. Une belle tribu de 3 petits mousses qui courent partout en vivant l’enfance à 100 milles à l’heure, comme il se doit de l’être. En voulant tout. Tout de suite. Juste pour eux. Sans partage. En criant injustice plus souvent qu’à leur tour. Comme plusieurs, j’ai accouché 3 fois. J’ai vécu et je vis chaque jour le don de moi à 150 %. Quand je n’ai plus d’énergie, il y a quand même 3 petits humains qui me poussent à donner encore et toujours plus de moi-même. Comme plusieurs, comme le mythe de la mère dévouée, je fais régulièrement passer les besoins de tous les membres de ma famille avant les miens. Comme plusieurs, je danse dans mon salon, toute seule, avec mes enfants ou avec mon amoureux. Quand j’ai envie de danser, je danse. Brassière ou pas! Et comme plusieurs, je suis différente des filles de mon âge. Je ne prétends pas être meilleure ou supérieure. Je suis juste différente. Différente par mon apparence physique, par mes goûts, par certaines de mes idées, par ma manière de vivre ma vie, par ma façon de me remettre en question 1 000 fois par jour. Je suis différente. J’aime le chocolat. Démesurément plus que le vin et la bière. Je n’aime pas les grosses fêtes. Je m’y perds. Ne réussis pas à y trouver mon compte. Je préfère le sport en solo! Suer en gang. Avoir une conversation le souffle coupé. Non merci! J’adore dormir nu avec de gros bas de laine réconfortants qui jurent avec ma nudité et le lundi est certainement le jour de la semaine le moins sexy! Je me sens différente dans ma maternité, depuis la toute première minute de ma toute première grossesse. Combien de discussions ai-je eues à savoir si je pouvais aimer mon bébé lorsque j’étais enceinte? Même maintenant, je me sens incapable d’aimer quelqu’un que je n’ai jamais rencontré. C’est possible? Mais, ce qui me différencie le plus, dans mon rôle de maman, rôle complexe, rôle enveloppant, rôle qui me transporte quotidiennement dans mille contrées remplies de sirènes et de monstres redoutables que je dois repousser à grands coups de pouche-pouche anti-créatures imaginaires, c’est l’amour inégal que je porte à chacun de mes enfants. Et non, je n’aime pas tous mes enfants à la même intensité! Attention, ici ne pas lire que j’en favorise un ou qu’il y en a un que je n’aime pas! Loin de là! À la naissance de l’un d’entre eux, je l’ai senti au plus profond de moi. Je l’ai compris, sans ressentir le besoin de mettre des mots sur cet amour démesuré que j’éprouve pour cet enfant. Chaque jour, je le constate, quand je le regarde, quand je lui parle, mon cœur bat plus fort! So what! Je sais pertinemment que ce constat est réciproque et réversible. Certains de mes enfants préfèrent leur papa, parfois depuis toujours, d’autres fois ponctuellement, et c’est bien comme ça! Ce n’est pas une fin. Cette situation est amenée à évoluer, à changer. J’ai tellement eu de peine quand j’ai constaté qu’un de nos p’tits jujubes préférait son papa. Ça m’a pris du temps à m’y faire. Beaucoup de temps. J’ai longtemps voulu ‘’en faire plus’’ pour être à la hauteur de celle qu’il voulait comme maman, sans toutefois réussir à décrocher le titre du parent préféré. Puis, j’ai lâché prise, ou du moins, j’ai fait de mon mieux pour. Et tranquillement, le vent à tourner et certaines journées, je le vois dans ses yeux qu’il a un petit «crush» pour moi. Nous sommes 5. Nous avons une relation familiale pentagonale, à 5 côtés, ou chacun de nous occupe une place importante et assure l’équilibre de notre prisme familial. Nous sommes viscéralement liés les uns aux autres. Internet me dit qu’un pentagone est un polygone à 5 sommets, 5 côtés, qu’il est soit simple, soit croisé et que la somme de ses angles lorsqu’il est simple se doit d’être de 540 degrés. Ha… Internet qui me dicte ce que je dois être, ce que je dois penser et comment je me dois d’atteindre le bonheur. Je dis non à tout ça! Ma famille pentagonale peut avoir les angles qu’elle désire avec des sommets éloignés, des plus gros, des plus petits, des colorés, des noir et blanc. Et pourquoi ce pentagone familial ne pourrait-il pas avoir 6 côtés ou avoir une irrégularité pour la somme de ses angles? J’aspire à vivre une vie passionnée, remplie etdébordante d’amour. J’ai envie de décider, 2 jours avant, de me faire tatouer une manche de tatou en France avec ma sœur ou de danser en bobette sous une pluie intense d’été au risque de me faire zyeuter par mes voisins (fait vécu!). J’ai envie de boire un verre de trop un mardi soir pluvieux, sans raison, et de faire des blagues douteuses. J’ai envie de me perdre dans un roman en plein milieu d’un après-midi idéal pour une escapade de raquettes. J’ai envie de me promener au milieu de tous avec mon one piece des années ‘’80’’ qui me fait des grosses fesses. Et puis? Et puis? En 2019, si je peux en croire Hubert Lenoir qui murmure, rien que pour moi, au creux de mes oreilles, que tout est possible et que je peux être qui je veux, je dois tout essayer pour être heureuse et épanouie. Le bonheur est tellement fragile. Tellement intangible. Je veux tout essayer pour y toucher. Tant pis si notre pentagone n’est ni parfait ni symétrique. Je suis différente et je l’aime mon polygone familial!
26/1/2019
Maman est sur la routeAuteure : Maryève Charland-Lallier « Maman ne sera pas là ce soir, mon bonhomme. Je ferai dodo à Mont-Louis! », te dis-je avec ma voix tout enjouée. Cette voix dans laquelle je place beaucoup de conviction et de promesses d’aventures en tête à tête avec ton papa. Cette voix que j’utilise pour masquer mon propre déchirement à m’absenter pour une soirée, pour une nuit, encore.
Ce n’est pas que tu t’ennuies particulièrement sur le coup. Quoiqu’en décembre dernier, on ressentait bien ton père et moi que la période des Fêtes allait te faire du bien. L’automne chargé de mes rencontres t’est un peu rentré dedans, tout de même. On s’en rend compte, ton éducatrice aussi. Cette période où ta maman ne serait pas sur la route, où je serais présente tous les soirs de la semaine, sans exception, serait bénéfique. Je ne pars pas « tant que ça ». Tsé, quand on se compare… Mais je pars trop souvent pour être complètement à l’aise avec mes nuits loin de ta chambre. Je pars trop souvent pour faire taire cette petite voix de culpabilité dans ma tête (ou dans mon cœur?) qui me dit que je fais un choix professionnel qui empiète sur la vie de famille, sur mon temps passé avec toi. Alors, je me dis que, pour compenser, je ne prendrai pas d’engagement pour des activités qui ont lieu le soir. J’évite ainsi de passer une autre soirée à me priver de tes clowneries… ou de tes grognements des moins bons soirs! J’évite ainsi de passer une autre soirée sans qu’on se colle dans le bain ou sur le divan, avec un énième livre à lire ensemble. De toute façon, comment prévoir un yoga le mardi soir quand je sais que je le manquerai possiblement une semaine sur deux ou sur trois, tout dépendant des lieux de réunion qui auront été à l’horaire? Et puis, bien franchement, peut-être que tout ça – toi, les déplacements – ce sont des excuses pour manquer de discipline sur ce fameux sacro-saint « temps pour soi » que toute femme qui se respecte devrait prendre. Pas que je n’en ai pas envie, oh non, seulement, il vient un peu plus loin dans la liste de mes priorités. Mais bon, c’est un autre sujet. « Maman sera à Gaspé aujourd’hui, mon bonhomme, à Grande-Rivière, à Bonaventure... » Avec tous ces lieux que je te nomme sur la péninsule, je me dis que tu sauras peut-être situer les municipalités, voire même les MRC, d’ici à tes 5 ans! Alors je t’aurai transmis à ma façon une partie de mon amour pour notre région d’adoption. Maman a choisi un travail qui lui permet d’aller à la rencontre de plein de gens, partout en Gaspésie. C’est un travail que j’aime. Pas le plus évident toutefois pour concilier notre vie de famille de septembre à juin. Une chance que ton papa a la possibilité d’assurer pour tous ces moments où je pars le soir… ou que je quitte tôt, le matin. Tu lui diras merci de ma part. ;) Parfois, quand tu me dis que tu ne peux aller à la garderie parce que tu as du travail, je ressens à nouveau cette petite pointe de culpabilité. Est-ce que je te transmets mon petit côté workaholic un peu trop tôt? Et puis je me dis que ce sera partie remise à l’été. Que la réunionite se sera alors calmée le pompon et que je serai en mesure d’aller te chercher assez tôt à la garderie pour qu’à 16 h, nous ayons les fesses dans le sable, sur le bord de la mer, avec une collation sous la dent. Maman est sur la route, mon bonhomme. Et si tu savais comme j’aimerais t’amener avec moi bien souvent pour te faire découvrir tous ces lieux bourrés de beautés, tous uniques en leur genre. |
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Juillet 2021
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