26/2/2019
Comme Marie-MaiAuteure: Marie-Ève Trudel-Vibert ![]() Je te rassure, je suis toujours amoureuse de mon petit mari, je ne pars pas en tournée jusqu'en 2020 et je n'ai toujours pas d'abdos. Mais… Comme Marie-Mai, j'ai eu mon permis de conduire sur le tard. Genre très tard. À 32 ans… presque 33. Comme Marie-Mai, j'avais une motivation intrinsèque. Qui me chatouille l'estomac. Qui se plante dans mes entrailles. Qui me chante du tréfonds de son être en création : emmène-moi… chez papi… au parc… à l'épicerie… à la garderie... La petite voix d’un nouveau cœur qui bat qui souhaitera plus tôt que tard se faire trimballer pour découvrir le monde. Le sien. Avec moi. Sa maman. Comme Marie-Mai, j'étais enceinte d'une petite fille. Elle attendait sa Gisèle qui deviendrait sa Gigi, et moi je couvais ma Louane qui incarnerait une louve dans sa ligne de vie. Mais ça, je ne le savais pas encore. Ce lundi matin là du 11 juillet 2016, j'avais pris rendez-vous au bureau de la SAAQ à 10 heures sonnantes. Dans le taxi qui me transportait en direction du Carrefour Gaspé, j'aurais aimé avoir une baguette magique pour choper une voyelle au sigle et me retrouver à la SAQ (ouais, même ronde comme la Terre, il m'arrivait d'oublier que j'avais une brioche au four!). C'était le beau milieu de la matinée et il devait bien faire 30 degrés à l'ombre. J'en étais à ma 37e semaine de grossesse. Aucun textile léger n'épousait adéquatement mes nouvelles formes, j'ai donc opté pour une jolie robe en lin bleue (chaude, froissable, mais à ma taille!) pour rouler vers mon objectif à très, très court terme : l’obtention de mon permis de conduire. Te dire mon allure de baleine grimée. Te dire mon hypersensibilité... Au bureau de la Société de l'assurance automobile, un gentilhomme m’a accueillie avec sincérité. D'un clignement de paupières qui a laissé entrevoir deux yeux me détaillant de gauche à droite (une femme enceinte, tu scannes ça à l'horizontale), il était au fait de ma « situation ». Il a opiné de la tête comme pour me valider et m'a emboité le pas vers l'extérieur que j'avais fui au profit de la climatisation du centre d’achat. En marchant — perso, je nageais —, le gentilhomme m'a soufflé son prénom, qui s'est transformé en vapeur, tout comme le mien. Qu'importe! Du moment que je me rappelais le Code de la route... *** Comme la plupart des ados, j’ai obtenu mon permis temporaire à l’âge de dix-sept ans. Un simple papier parmi tant d’autres qui agrémentait l’un des compartiments de mon porte-monnaie de style bohémien pour matcher avec mon grounder à pot. Si le compte est bon, j’ai conduit seulement trois fois. La première, c’était avec ma mère. J’étais si fière du trajet choisi : de Coin-du-Banc à Percé! On traversait Cannes-de-Roches quand j’ai salué avec imprudence un piéton de la main droite (allo Bertrand!). Disons que l’auto a suivi la trajectoire de ma main... et que j'ai failli faucher un être humain! Oups! T'inquiètes, c'est un p'tit vite, il s'est tassé à temps. Pas de mort sur la conscience. La deuxième fois, c’était avec mon copain de l'époque qui conduisait manuelle. Il m'a cédé le volant sur un quart de mille, mais la coordination mains-pieds semblait trop complexe pour mon TDA en croissance et mes neurones en déchéance. La troisième et dernière fois, pourtant, s’est super bien déroulée. J'étais accompagnée de ma tante Guylaine qui était si détendue que je me suis calquée dessus. Y a pas de punch! Fin de mon court chapitre de conductrice jamais aguerrie. Bref, j’avais en poche ledit papier qui m’archivait dans le vieux système, me plaçant sous l’ancienne loi. Ce qui signifie qu'on m'épargnait en 2016 de suivre les cours obligatoires théoriques et pratiques de presque quarante heures et de payer la facture salée qui va avec. J'ai renouvelé mon permis temporaire, je me suis offert deux heures de cours chez Perry… puis basta! Marie-Mai, quant à elle, s'est retrouvée dans une école de conduite avec d'autres élèves de dix-sept ans... Je suis certaine qu'elle en conserve de très bons souvenirs; de mon côté, puisque j’étais à la veille d’expulser, le contexte me seyait à ravir. Il était minuit moins une... Pourquoi avoir attendu une quinzaine d’années pour régulariser ce statut? Parce que je réussissais tant bien que mal à me passer du fameux permis, et ce, sans trop abuser des gens autour. Lors de mes études, j'ai habité à proximité des établissements d’enseignement, des épiceries, des grandes surfaces, du cinéma… Pour le reste, en bonne marcheuse, je m’arrangeais. Jusqu’à ce que je revienne m’installer en Gaspésie (ici, t’as beau marcher, mais faut pas que tu sois pressé). C’est devenu… comment dire... contraignant… quoique pas encore assez… À l'époque, mon horaire de bureau était fixe et mon petit mari au chômage; il s’occupait de me lifter puis des repas, mais ça, c'est une autre histoire. C’est clair que j’aurais gagné à être mobile, car dans le cadre de mon travail, j’avais à desservir la population jeunesse de la MRC de La Côte-de-Gaspé (4 088,59 km²!!!). Encore là, je me dépannais avec mes super collègues, sans trop exagérer. Un jour, une personne (allo Michel) m’a confrontée sur le sujet : quand je pense à toi, je vois une femme libre. Comment expliques-tu que tu t'empêches d’avoir accès à une totale liberté? Je repense souvent à cette question. Être libre, c’est porter des valeurs, les camper, s’y charrier au travers. En tant qu'intervenante psychosociale, je pratiquais en étant mon propre outil, autant dire mon propre véhicule! La liberté, ce n'est pas une question de kilométrage au compteur. Ça aura pris quelques gouttes de pipi et deux lignes rouges pour m'acculer au pied du mur. Devenir maman, c'est personnifier la responsabilité sous toutes ses coutures. C’est accompagner son enfant au CPE et à l’hôpital. Ne serait-ce que pour ça, précisément, je devais passer le permis. Là tu te dis, OK right, mais pourquoi a-t-elle attendu d'être quasi en train d'accoucher pour se soumettre à l'examen? Ahhh!!! Sans doute parce que les 16 premières semaines de ma grossesse ont été dédiées à vomir, tapie dans le confort de ma chambre à coucher à visionner les 6 saisons de Downton Abbey. Le jour de ma résurrection et ceux qui ont suivi, j’ai mené à terme deux projets d'édition. Y a aussi que je voulais attendre l'été. Fait que c'est ça qui est arrivé... J'ai attendu l'été. *** Arrivés à hauteur de mon auto (la veille, petit mari l'avait stationnée à une journée de marche du mail), j'ai repris mon souffle avant de faire les présentations d'usage. Gentilhomme, KIA RIO 2007. KIA RIO 2007, Gentilhomme. Cette voiture, c'est la première acquisition de mon petit mari qui avait soudainement très hâte de s'en débarrasser. En bonne héritière, je l’ai acceptée sans rechigner. De toute façon, j'ai beaucoup d'affection pour ce bolide qui a marqué le début de notre histoire de couple. Mais... ce matin-là, il m'est apparu pas mal basique. Le gentilhomme a procédé à l'inspection du véhicule. Par malchance, il s'est avéré que le feu arrière droit était brûlé et son phare pété. Crisse! Normalement, l'auto qui sert à l'examen routier doit être top notch, ce qui n'était vraisemblablement pas le cas. Mes yeux se perdaient dans la sueur derrière mes verres fumés; j'attendais le verdict en sacrant le Bon Dieu. C'est rare que je le prie.
Hein? J'ai bien entendu? C'est possible? M’a-t-il prise en pitié? WTF? Malgré les malgré, on s'est installés dans l'étouffant habitacle. La respiration sifflante, j'ai retiré mes gougounes à string pour enfiler mes vieux running déformés par mes pieds de Hobbits. J'avais tellement honte. Soutenant le regard du gentilhomme qui avait clairement attrapé quelques gouttelettes de mon sentiment au vol, je me suis excusée pour l'absence d'air clim. Il a dit que ce n'était pas grave en ouvrant la vitre à bras. On crevait de chaud. Je commençais à avoir faim. On était partis... Comme je l'écris plus haut, je suis d'avis que l'on est son propre outil. Dans les périodes plus stressantes, même si c'est l'ébullition sous le couvercle, j'arrive à ressentir puis à projeter un certain état de bien-être. Mon truc? Parler, écouter, parler, écouter, lancer des balles, les rattraper, les relancer... Établir une relation avec le copilote, dans ce cas-ci le gentilhomme, en le questionnant sur son métier, lui soutirant des anecdotes croustillantes au passage, ça a eu pour effet de focaliser toute mon attention sur la mission à accomplir. La route que je connais par cœur m’était étrangère en tant que conductrice. Mais l'humain, ah… l'humain, ça je connais! Ma conduite un peu saccadée au départ est devenue plus fluide tout comme la conversation qui coulait naturellement. Bon... ayant le pied pesant (assurément à cause de l'enflure!), j'ai roulé à 70 km/h dans le Berceau du Canada et j'ai raté la sortie indiquée par mon supérieur immédiat, mais drôlement je ne me sentais pas tant dans la « chnoute » que ça. De retour au Carrefour Gaspé, le gentilhomme m'a ordonné d'aller « virailler » dans l'espace de stationnement réservé au IGA. Ahhh le coquin! Il s'apprêtait à me demander d'effectuer un stationnement de reculons. On y était! Le moment de l'humiliation ultime se pointait. Je n'avais (avant ce jour) jamais réussi cette manœuvre; la veille, lors de ma dernière tentative, j'avais failli emboutir une rangée de paniers d'épicerie. Le stress chassé quarante minutes plus tôt par ma technique de volubilité extrême est revenu au galop. Louane était étrangement calme dans son propre habitacle; je me sentais foutument seule, avec la pression de performer et la douleur qui bouffait mes côtes à chaque angle mort. Ma stratégie, en cette grande finale, allait se déployer entre la performeuse et moi. Entre elle et moi. Comme pour Marie-Mai. OK Marie-Ève, on récapitule : ton char a échoué le test d'inspection, tu as roulé 20 au-dessus dans une zone de 50 et tu t'es trompée de sortie. Qu'est-ce qui peut arriver de pire? Scraper un devant de char? OK, supposons que ça arrive. C'est juste de la tôle. Tu n'auras pas ton permis, mais tu l'as déjà pas, fait que! T'es correcte avec ça? OK, on y va! En m'attardant sur le fait que j'ai plus à gagner qu'à perdre, j'ai chauffé ma KIA avec mon pied d'athlète de femme enceinte. Posément, je suis allée chercher mon angle. Je m'apprêtais à reculer quand une madame pas mal pressée de faire son épicerie avant l'heure du lunch m'a collée de trop près comme pour me piquer MON espace de stationnement. Avec un aplomb subit, j'ai baissé ma vitre et je lui ai demandé de bien vouloir me céder ce parking, car j'étais à la fin de mon examen de la route. Convaincue ou apeurée, c'est flou, la madame s'est mise en marche arrière, et moi, j'ai repris mon bavardage interne. OK, Marie-Ève, tu as 50 % des chances de réussir le permis. Le verre est à moitié plein (quoique tu t'imagines le caler en deux secondes et quart!). Envoye! Recule! Ce que j'ai fait comme une championne!!! N'étant pas hyper satisfaite de mes lignes, j’ai pris soin de repositionner la KIA correctement. Chose faite, j'ai fermé le contact puis retiré la clé du démarreur. Ah oui et j'ai poussé un : Waouh!!! Le gentilhomme a ri de bon cœur et m'a indiqué de le suivre à l'intérieur. De retour dans la salle d'attente de la SAAQ, j'ai pris place parmi d'autres gamins, ceux-ci accompagnés de leurs parents, et j'ai vibré à leur excitation. À leur fierté d'être là. Si jeunes. À considérer ce point de vue de la liberté... Perdue dans ces pensées-là, j'ai aperçu le gentilhomme marcher vers moi, tout sourire. Il m'a annoncé que je passais l’examen avec un résultat très raisonnable de 75 %, qu'on pouvait procéder au paiement et à la prise de photo. Sous le choc, j'ai retiré la monture de mes verres qui me collait au visage. Respectueusement, j'avais l'air d'une squaw! J'ai appelé petit mari. Il était surpris. La belle affaire! Pour me féliciter, je suis allée flamber une couple de piasses dans un des magasins du mail. Question d'accessoiriser mon été. Une fois comblée, j'ai composé le numéro d'un taxi parce qu'il était temps de rentrer à la maison... C'est là que j'ai vraiment saisi l'ampleur de ce qui venait de se passer. Allume, chère belle, tu as un permis... faut ramener ta super KIA RIO 2007 au bungalow! Shit! Voilà que je venais de ratisser la ville au grand complet, mais que j'avais la chienne de me raccompagner. Tu le sais que j'ai toujours une toune pour chaque moment, mais je te jure que cette fois je ne me souviens pas du CD qui jouait dans le lecteur. C'est à peine si je me rappelle avoir quitté le stationnement du Carrefour. Est-ce que j'ai coupé un char en embarquant sur le boulevard? Est-ce qu'il y avait bien du monde au casse-croûte chez Jo-Ann? Aucune idée. Je me suis rendue à bon porche. Point. J'ai enlevé mon sarcophage qui me servait de robe et je me suis versé un mixte de Perrier et de jus d'orange dans une coupe de champagne pour me donner l'impression de boire des bulles. Pis j'ai attendu que la journée passe comme sur un buzz. Je venais de m'offrir la ride la plus importante de ma vie. Ce jour-là, j'ai obtenu mon permis de conduire et j'ai officiellement hérité de la KIA RIO 2007. Pas comme Marie-Mai. Elle conduisait une Mercedes-Benz. Toute est dans toute. Bye là! *BTW, j’adore Marie-Mai! Auteure : Claudine Bégin Tu deviens tranquillement un fantôme.
Ton image s’estompe de mon esprit. Ton être devient un souvenir. J’ai commencé par oublier ton odeur. Tu sentais si bon. L’odeur de ta peau mélangée à celle de ton parfum dont j’ignore le nom. Ton cou; l’endroit où j’aurais voulu vivre, y faire mon nid, y demeurer toute ma vie ... J’ai ensuite commencé à oublier le son de ta voix. Cette façon que tu avais de t’exprimer, de me raconter ces banalités avec un enthousiasme hors du commun. Le son de ta voix calme et apaisant savait me rassurer, tu savais me charmer. Oui j’ai encore envie de t’appeler juste pour entendre le son de cette voix, une dernière fois. Est-ce que ça me ferait mal? Sûrement oui ... L’image de ton visage s’effrite peu à peu. Tes traits sont de moins en moins précis. La couleur précise de tes cheveux, de tes yeux...tes expressions, ton rire, ton magnifique sourire. Je n’ai pas oublié la force de tes bras lorsqu’ils me prenaient, ton torse, ton apparence et ta prestance tellement attirante. Je ne me rappelle plus de toi. Je t’oublie au fil des jours. Tu es si loin. Physiquement. Mentalement aussi. Très loin. Dans une vie que je ne connaîtrai pas. Que je ne connaîtrai jamais. Ce que je connais de toi se résume aux paroles que tu m’as dites, mais ... je te connais depuis toujours. Mon esprit a toujours eu envie de faire partie de ton décor, mais il a changé de trajectoire pour me faire dévier de ce dont j’avais toujours rêvé, mais que je n’aurai jamais. Aujourd’hui alors que je tente de t’oublier Tu es encore pourtant bien présent. Je mentirais si je disais que je ne t’aimais pas. J’aurais tellement souhaité te garder dans ma vie. Te prendre T’amener Te garder près de moi pour toute la vie. Mais ce n’est pas pour moi ces choses-là. Ce qui en reste ? Rien de permanent. Que des visages Des corps Des esprits qui s’effritent et qui s’effacent. Voilà tranquillement je te perds. Je te perds. Je garderai précieusement le souvenir de ton fantôme dans le cimetière de mon coeur. Auteure : Maryève Charland-Lallier C’est quoi le bonheur? Le bonheur, c’est certainement personnel à chacun. Ce qui me réjouit n’est possiblement pas ce qui te fait le plus plaisir, et vice-versa. Mais quand ta région se place en tête du palmarès suite à une enquête sur l’indice de bonheur, tu te dis qu’il doit y avoir quelque chose dans l’air qui rend la vie plus heureuse.
Quelque chose dans l’air salin, peut-être? Dans ces grandes étendues d’eau, dans le son des vagues, dans le souffle du vent, dans la qualité de cet air qui sent toujours frais, même quand les arômes de varech s’en mêlent… Quelque chose dans cet espace disponible? Dans ces paysages variés à couper le souffle qui donnent accès à l’horizon, aux perspectives, aux aventures, aux découvertes… Quelque chose dans le mode de vie? Dans ce mode de vie peut-être plus simple (plus sain), moins pressé (moins stressé), accessible… ce mode de vie où, à 5 minutes de chez toi, il y a le parc pour enfants en bordure de plage et des sentiers de ski où la poudreuse se laisse encore désirer! Quelque chose dans le sourire des gens? Dans ces regards que tu croises au quotidien, dans ces salutations de passants inconnus croisés sur le chemin de la bibliothèque, dans cet intérêt qui s’allume dans les yeux de ceux qui ne connaissent pas (encore) ton prénom… Quelque chose dans le sentiment de sécurité? Dans cette absence de réflexe de verrouiller tes portes que tu ressens en sortant de chez toi ou de ton auto, dans cette conviction profonde que ton voisin est un homme bon, dans cette certitude que tu pourras compter sur quelqu’un – même inconnu – s’il t’arrive un pépin… tsé, savoir que tu ne resteras pas seule si tu es sur le bord de la route ou si tu rushes à pelleter ton entrée?! Quelque chose dans les possibilités? Dans les possibilités que ton milieu t’offre de te réaliser sur les plans professionnel et personnel, dans la réelle différence que tu peux apporter dans ta région par tes réalisations, tes ambitions, tes intuitions… Ce petit quelque chose dans l’air, il semblerait que nous soyons de plus en plus nombreux à le ressentir. Oui, parce qu’en plus de prendre la tête du palmarès des régions les plus heureuses, la Gaspésie a aussi connu en 2017-2018 le meilleur solde migratoire depuis l’existence de ces données publiées par l’Institut de la statistique du Québec… et pas uniquement parce que les retraités souhaitent venir passer chez nous une retraite heureuse, mais parce que les 25-44 ans, jeunes familles, ont été plus nombreux à faire le choix de la Gaspésie, le choix de leur vie dans cette région à bonheur élevé! Pour une fille comme moi qui travaille en développement régional, justement sur les enjeux liés à la démographie, je peux franchement avouer que ces deux résultats publiés à quelques jours d’intervalle cette semaine ont aussi contribué à mon indice de bonheur personnel! Et toi, qu’est-ce qui fait ton bonheur?
15/2/2019
De quoi tu te plains?Auteur : Dominick Briand Avez-vous des enfants ? … Sont-ils normaux ? … Qu’est-ce que la normalité en fait ?
En juin je verrai naître mon 3e enfant. Si tout se passe bien évidemment. La vie m’a appris à ne rien prendre pour acquis, mais bon, il est légitime de quand même espérer que ce sera un beau gros bébé en pleine santé. C’est ce qui s’est passé quand on a eu notre premier enfant, notre fils Emerick. Naïfs que nous étions comme le sont tous les jeunes couples qui donnent la vie, nous avons vu arriver ce petit garçon parfait en nous imaginant qu’il ne pouvait pas en être autrement…les enfants ‘’problématiques’’, ça arrive juste aux autres ça… Est ensuite venue notre petite Marianne. Comme je l’ai déjà mentionné en long et en large dans mon précédent blogue (21 janvier 2019), les choses ne se sont pas passées de la même façon avec elle. Atteinte du syndrome Cornelia de Lange (retard global de développement), Marianne à ce je-ne-sais-quoi de particulier. Est-ce un enfant ‘’normal’’ ? …tout à fait. Est-ce un enfant normal aux yeux de tout le monde ? …pas certain. Même si elle va admirablement bien, en particulier en public, et qu’elle n’a pas beaucoup de conséquences de son syndrome, il y a quand même certains indices qui ne trompent pas. Tenter de nier le syndrome de Marianne c’est comme tenter de nier la présence du soleil durant un jour de pluie, on dira ce qu’on voudra, mais il est bel et bien là… Derrière les nuages… Malgré tout. Je l’ai déjà dit et je le répète, nous avons été chanceux. Nous avons été chanceux que le syndrome de Marianne n’est pas été plus virulent, nous avons été chanceux qu’elle se développe aussi bien, nous avons été chanceux d’avoir été soutenus quand nous en avions besoin, mais surtout, nous avons été chanceux d’avoir Marianne telle qu’elle est. Point barre. Je ne changerai rien de ce qu’elle est, car si elle était autrement ce ne serait plus notre Marianne. Tout ce qu’elle nous a appris sur la vie, et tout ce qu’elle nous a appris sur nous-mêmes n’a d’égal que l’amour qu’on lui porte. On nous dit courageux d’en faire autant pour notre enfant. Mais se lever chaque matin et se défoncer pour elle, aller bien au-delà de ses propres limites pour la rendre heureuse et de lui donner la priorité sur tout le reste ce n’est pas du courage, c’est de l’amour, c’est être un papa, une maman, un parent. Avoir un enfant avec une condition particulière nous trace un chemin que nous n’aurions pas pris autrement. Chemin qui nous fait connaître des personnes que nous n’aurions jamais rencontrées, et qui nous fait découvrir des lieux où nous ne serions jamais allés. De formidables rencontres sont issues de ce ‘détour’ inattendu de la vie, en particulier de rencontrer d’autres parents d’enfants ayant le même syndrome que Marianne. On se sent étrangement apaisés quand on échange avec des gens qui vivent la même chose que nous. Tant de choses que l’on n’a pas à expliquer, à justifier, tant de choses que l’on n’a pas à dire, tant de choses que l’on sait déjà, tant de choses qu’on comprend dans nos regards complices. C’est justement en échangeant avec un de ces parents que l’idée d’écrire ce texte m’est venue. Beaucoup de gens ressentent un certain malaise quand il est question d’aborder les différentes contraintes d’un enfant dit ‘’différent’’. Je vous cite un exemple; une maman d’une petite fille atteinte du même syndrome que Marianne expliquait à une de ses amies son inquiétude face au fait que son enfant n’allait peut-être pas marcher un jour, ce qui n’est pas gagné avec ce syndrome. Elle a eu comme réponse : -‘’Ahhhhh!!! Le mien marche depuis qu’il a 10 mois, yé tout l’temps en train de courir partout, chu assez tannée de courir après !!!’’ Eille… de quoi tu te plains ?? As-tu écouté ce que tu viens de te faire dire ?? Une autre des multiples problématiques avec ce syndrome est au niveau de l’alimentation; les personnes qui en sont atteintes ne mangent très peu, pas assez, ou carrément pas, ce qui peut entraîner des conséquences graves comme l’hospitalisation, le gavage à vie, bref, rien de très réjouissant. Une personne à qui j’ai déjà expliqué cette problématique m’a déjà répondu: -‘’Ahhhhhh!!! Attend, mais qu’il a 15 ans… y va manger l’frigidaire avec… le mien chu quasiment obligé de me battre avec… y mange comme un cochon !!!! Et puis ? Il est en santé… en pleine croissance…c’est normal !!...De quoi tu te plains ?? Un autre nom qu’on donne au syndrome Cornelia de Lange est le nanisme d’Amsterdam. Vous devinerez alors que les personnes atteintes sont en général très petites. On se fait donc dire souvent le classique : -‘’Ahhhhh!!! Ma mère mesure 5 pieds moé…pis a faite sa vie pareil !!!’’ Ok, mais ta mère n’aurait pas voulu, peut-être, être un peu plus grande quand même ?…et ma fille elle ? Ne voudrait-elle pas être aussi grande que ses amis ? Que sa sœur ? Peut-être ? Les gens ne le font pas par méchanceté, on a toute sorte de systèmes de défense pour éviter les malaises, dont de banaliser le quotidien des autres on se comparant. Je dois moi-même faire attention pour ne pas tomber dans le panneau, car pour être franc, il y a des parents qui vivent pire que nous et au centuple, et eux c’est vraiment du courage. Si vous avez un enfant ‘normal’ et en pleine santé, considérez-vous chanceux et appréciez ce formidable cadeau de la vie. Et n’oubliez jamais que quand quelqu’un vous fait une confidence, en particulier quand il est question de son enfant, c’est que le niveau d’inquiétude qui le ronge a grandement besoin d’être extériorisé. Même si de l’extérieur il n’en parait rien, ce n’est que la pointe de l’iceberg. À l’intérieur, c’est un volcan prêt à exploser à tout moment. Alors si quelqu’un vous aborde un problème avec son enfant, prenez le temps d’écouter…des fois on veut juste se faire dire ; ‘’continuez votre bon travail, et ça va bien aller !
15/2/2019
Ma boite à bonheurAuteure : Cindy Gagné Je ne suis pas matérialiste, mais j’aimerais tellement que le bonheur ait une forme physique. Une forme physique que je peux reconnaitre d’un seul coup d’œil. J’aimerais qu’il soit tangible. Qu’il ait une couleur et une odeur. J’aimerais qu’il soit une boite! Qu’il soit une chose que je pourrais mettre sur le manteau de ma cheminée. Que je puisse le voir chaque matin, du coin de l’œil, en mangeant mon petit-déjeuner. J’aimerais que son indéniable présence soit rassurante et enveloppante. Je pourrais vivre ma vie tranquille, en sachant qu’il est là! Qu’il est présent dans toutes mes journées. Ça me permettrait d’arrêter de me questionner. De me chercher. De tenter de l’atteindre sans toutefois savoir à 100 % que j’ai réussi. Que j’y aie touché.
Je ne suis pas matérialiste. En tout cas, j’aspire à ne pas l’être. À l’être le moins possible. Mais j’aimerai détenir cet objet. Cette boîte à bonheur… Le bonheur en famille est quelque chose de différent, d’inégal. Ce quotidien chargé de travail, de garderie, d’activités sociales, de choses à faire, qu’on doit faire. Quotidien parsemé de bulles de bonheur, qui sortent spontanément. Sans que l’on s’y attende. Un câlin qui s’étire et s’étire, un je t’aime à un moment charnière, mon fils qui appelle affectueusement mon ventre son «oreiller moelleux». Une phrase conjuguée saveur petite enfance : «maman, Estelle et moi, on est amour»! Ces bulles de bonheur qui s’envolent, pour ensuite sortir de mon champ de vision et s’évanouir peu à peu dans l’horizon. Je constate que ce qui me rend le plus heureuse, c’est simplement quand nous jouons avec les enfants et que nous rions à gorge déployée. La ride du lion bien relâchée. Peu importe l’endroit, le moment de la journée ou notre compte en banque. Et pendant ce petit instant où le temps s’arrête et/ou plus rien n’est important que le moment présent, je sais. Je sais que je l’ai atteint ce bonheur immatériel. Et à ce moment, je me dis : «mission accomplie»! Je sais que je suis heureuse. Je sais aussi que je le bonheur n’est pas toujours dans le top 5 des mots pour définir le moment présent. Lorsque l’on dit que l’on est heureux, est-ce que ça veut dire heureux tout le temps? À chaque seconde. Chaque minute. Même quand on fait la vaisselle? Même quand on vient de se faire vomir dessus pour la cinquième fois de la journée? Même quand j’ai une humeur à tuer des chats? Même quand je viens de dire des mots injustement trop durs à l’être cher? Ou bien est-ce que ça veut dire que, de manière générale, la plupart du temps, le sentiment qui ressort est le bonheur? Puis, quand je suis certaine d’être heureuse, que je le constate, en vivant le moment présent, que me reste-t-il de cette parcelle de bonheur 15 minutes plus tard lorsque la situation devient chaotique, ingérable? En fait, j’imagine que c’est ce qu’il y a d’enivrant dans le bonheur; ne pas le prendre pour acquis… |
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