30/4/2018
Sauce spaghetti aux lentillesAuteur : Yohan Lavoie ![]() Lorsque vient le temps d’introduire de nouveaux aliments dans l’alimentation de nos petits trésors , bien souvent, leurs réactions ne sont pas toujours celles que l’on désirait. Alors, pourquoi ne pas intégrer ces aliments dans nos classiques? Cette recette ressemble beaucoup à la bonne vieille sauce à spaghetti de grand-maman, mais sans la viande! Je vous présente ma propre recette de sauce, mais rien ne vous empêche d’utiliser votre recette de sauce à spaghetti habituelle et de remplacer la viande par les lentilles. Nombre de portions : 8 Ingrédients :
Préparation :
Auteur : Gaspésie Memes Quand MAMA Gaspésie nous a proposé de collaborer avec eux et de présenter nos meilleurs mèmes, nous ne pouvions refuser! Que voulez-vous? On est comme ça les Gaspésiens, on s’entraide entre nous autres! Voici le top 10 des meilleurs mèmes publiés sur notre page Facebook. 1. Le Dixie Lee ![]() LE classique de la Gaspésie. Je veux dire, y a-t-il quelque chose de meilleur que du poulet et des frites du Dixie Lee? Peut-être la poutine du Dixie Lee... Peu importe quel Dixie Lee de la Gaspésie est le meilleur (c’est tout un débat), tout le monde s’entend pour dire que c’est un incontournable quand tu n’habites pas en Gaspésie et que tu y retournes. 2. T'es une petite qui toi? ![]() Ah, la généalogie! Ce sujet est d'une importance capitale en Gaspésie. Tu ne peux pas seulement être toi-même, non. Tu es une-telle à TiJacques à Denis à TiNil à Babouche à Eugène. Dans le fond, ton nom de famille est un peu optionnel, mais tes ancêtres sont omniprésents. 3. Les préjugés ![]() Les préjugés sont forts. Même en 2018, les gens de l’extérieur ont souvent l’impression qu’on vit dans une dimension parallèle en Gaspésie. Excusez-nous d’avoir choisi la qualité de vie plutôt que le nombre de magasins au pied carré. Ça ne nous empêche pas d’avoir Internet en passant (même si ce n’est pas – encore – la meilleure connexion qui soit disponible partout). 4. Une envie de McDo? ![]() Même situation quand tu habites à Grande-Vallée ou Sainte-Anne-des-Monts. Le McDo, c’était une activité familiale spéciale quand tu étais jeune; un privilège. Pis quand tu as (enfin!) eu ton permis de conduire, c’est devenu une sortie fun à faire. Non, mais, il faut vraiment vouloir son trio Big Mac pour faire au moins 2 heures de route aller/retour. Sauf qu’il faut dire qu’on n’a pas peur de ça, nous, la distance. 5. Le touriste et son GPS ![]() ...ou n’importe quelle attraction touristique qui n’est pas sur une route principale. Le chemin Lemieux, c’est la plus belle invention pour les habitants du coin par contre. Sauf en hiver, parce qu’ils n’ont pas encore compris que les déneigeurs devaient l’entretenir, ça l’air. 6. Piétons? ![]() La signalisation routière n’a pas la même signification en Gaspésie on dirait. Quand un touriste te demande, en sortant de Carleton, s’il arrive bientôt à Paspébiac, tu peux lui répondre que, dans le fond, il sera rendu dans 3 lumières de circulation. 7. Le monde est petit... ![]() 85 000 habitants sur un territoire de plus de 30 000 km2, mais il faudrait connaitre tout le monde ? Ce qui fait encore plus suer que cette foutue question, c’est de donner un speech de marde à la personne qui te la pose et te rendre compte après que tu connais vraiment « un tel de Sainte-Anne-des-Monts »... 8. Gaspé....sie! ![]() Le mème dit tout... Gaspé a beau être la ville la plus populeuse, ce n’est pas le seul endroit. Pis quand tu viens de New Richmond ou de Sainte-Anne-des-Monts, t’es quand même à plusieurs heures de route de Gaspé. C’est comme si on disait au monde de Montréal qu’ils habitent à Gatineau. Un petit cours de géographie, non ? 9. Et Matane... ![]() L’éternel débat... Y’a quand même une logique : Matane est en Gaspésie touristique, mais dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent. Sauf qu’on va se dire les vraies affaires, Matane est dans la région de son choix selon les avantages que ça apporte. Gens de Matane, vous vous identifiez à quelle région ? 10. Attention! Vous êtes surveillés. ![]() Pas besoin d’un système de surveillance, car tu as tes voisins pour ça. Faut être honnête... pas toujours facile d’avoir des secrets quand tout le monde se connait. Mais ça a du bon aussi, parce que tu es sûr que tu ne seras jamais mal pris : il y aura toujours un bon samaritain pour t’aider quelque part. Auteure : Anick Caissy De la crème molle du samedi à la drive de char du dimanche, en passant par chez mère pour jouer au bingo à la télé et manger des bonbons qui datent des années yéyé, les rituels sont des repères autant pour les enfants que les adultes. Durant l’année, plusieurs occasions rythment la vie familiale. Il y a les grandes fêtes, mais aussi les rites quotidiens, dont les rituels du dodo, le câlin du soir qui rappellent à quel point on s’aime beaucoup. La routine du dodo nous rapelle aussi le fait que le temps d’une nuit, nous devons nous séparer jusqu’au lendemain où ce sera le rituel du : «Bon matin!Tu as fait de beaux rêves ?» Les rituels, c’est comme donner une culture familiale à nos enfants, une pratique des liens et des échanges. Par exemple, on peut penser à l’heure des repas, mais aussi à une culture de la séparation et des retrouvailles. Les rituels sécurisent et donnent un point de repère. Au sein de la famille, les rituels créent un lien d’appartenance, tous ces beaux gestes répétés jour après jour, semaine après semaine, année après année viennent souder les liens et créer une complicité indestructible. Certains parents reproduisent de façon identique des habitudes qu’ils ont appréciées dans leur propre famille, alors que d’autres préfèrent inventer leurs propres rituels ou traditions. Tous ces rites laissent des souvenirs indélébiles. Ils sont des représentations symboliques et disent à tous les membres de la famille que leur relation a du sens. À ce titre, les rituels réunissent. «Les rituels viennent scander le temps» Voilà une phrase qu’un jour j’ai inscrite dans mon journal de bord, en impliquant de la connivence, les rituels scandent le temps... et se veulent rassurants.
Ce peut être qu'un simple bisou sur le front ou un petit mot dans la boite à lunch. Ces gestes anodins en apparence entretiennent les liens et aident l’enfant à se construire. Quels sont vos rituels à la maison? Quelles sont vos routines et vos rites? Reproduisez-vous des rituels de votre enfance?
25/4/2018
La fin des sacrementsAuteure : Marie-Ève Trudel Vibert Levons-nous pour accueillir le célébrant.
Bon, restez confortablement assis, je vous en prie, c’est juste une phrase qui passait en coup de vent dans ma tête, comme plusieurs autres. Mais celle-là a ceci de particulier qu’elle m’a inspiré un article. Plus que ça. Un cri. Ben oui… un autre. Je crie souvent dans ma vie. Contexte : c’est le dimanche de Pâques dans la petite cuisine de la matriarche du clan Trudel-Leblanc. On s’y tient là, une poignée de cousins, cousines, oncles et tantes au lendemain d’un gros party à la salle communautaire où on officiait, au Fireball, les 80 printemps de mon grand-papa maternel et le 60e anniversaire de mariage du couple. Un brin fatigués et maganés de la veille, on s’empiffre des restants de petits pains fourrés. C’est là que… -Pourquoi Louane n’est pas encore baptisée? [Si vous avez lu mon premier article sur ce blogue, Louane, c’est ma louve.] Ma grand-mère adorée s’avance à un millimètre de mon visage et s’arrange pour que ses yeux, éducatifs et affectifs, rencontrent les miens, aimants et assumés. J’accuse quand même le coup, cinq secondes durant, recule un tantinet, avale ma gorgée de café, trouve un ton à la hauteur du moment. « Pourquoi Louane n’est pas encore baptisée? » Le « encore », c’est ma faute. L’an dernier, j’ai laissé planer un espoir, avançant qu’on allait remédier à la « situation », qu’on avait seulement manqué de temps. Pour l’interro à question unique, faut comprendre que ma grand-maman assistait le matin même à un baptême qui avait été « très beau ». Faut comprendre également qu’elle est une croyante pratiquante qui a élevé sa famille dans la religion catholique pure et dure à une époque où le taux de fréquentation des Québécois à leur église était de 85 %. En 1980, il a dropé à 45 %, mais cette statistique ne s’est pas rendue au bout du monde. Par conséquent, j’ai été l’une de ses plus fidèles élèves. Ceci explique cela : j’ai habité sous le toit de la matriarche, son mari et ses dix enfants les quatre premières années de ma vie, au milieu des années 80’. Le rêve! En plus de ma mère et de mon père, une dizaine de tontons et de tantines participaient activement à mon élevage, tout cela couronné par deux figures d’autorité semi-divines : Gracia et Léonard. Je faisais partie de la trâlée, on m’a donc nommée actrice de la grand-messe. Déménager à un coin de plage du cap de roches ne m’a pas éloignée de ce titre. La messe… J’y allais tous les samedis soirs (ce qui me faisait hebdomadairement rater le début du match de hockey) et/ou les dimanches matins, je l’écoutais à la télé, j’y assistais lors de fêtes religieuses (l’Épiphanie, la Chandeleur, le Mardi gras, le mercredi des Cendres, la Mi-Carême, l’Annonciation, les Rameaux — ma favorite! —, le Jeudi saint, le Vendredi saint, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption, la Toussaint, la fête des Morts, Noël) et je courrais les célébrations « d’obtention » de sacrements d’autres chrétiens. Mon agenda était bien rempli. Mon âge se comptait en année liturgique. Et ça ne me gênait pas. Ça allait de soi. C’était dans le temps où on acceptait d’emblée ce qui nous était proposé et où questionner sa foi était malvenu. Curieuse, un peu suspicieuse, mais avant tout curieuse, mes grands-parents ont su à eux deux ouvrir la brèche, attiser cette curiosité qui ne demandait qu’à s’affoler. Ils m’ont traînée à l’église avec un petit « é », intégrée dans leur pratique, appris à être une bienveillante paroissienne. Ils étaient, et le sont toujours, hyper engagés au sein de leur « brigade ». Ils sont respectés de tous, piliers de leur église, mentors, VIP. Je vous le dis, ils avaient des cocardes plaquées or de super bénévoles. Me tenir à leurs côtés, ça signifiait d’être une bonne personne, en tout cas d’être en voie de le devenir. À la grand-messe, ils m’ont initiée à tous les rôles; j’ai préféré celui de lectrice qui m’a permis d’exploiter mon petit côté show off et qui a nourri mon intérêt naissant pour la littérature. L’Assemblée aimait m’entendre lire. Faut dire que je me donnais en spectacle! Je ponctuais par l’émotion, je jazzais les paroles des apôtres. Ce n’est pas mêlant, j’interprétais à longueur d’année les fameux « Douze »! Certains pratiquants me confiaient que ça passait l’heure, que l’office était moins plate… Ce qui m’a mis la puce à l’oreille : c’est possible de s’ennuyer à la messe? Intéressant! Déclamer les évangiles m’a éclairée quant à mon degré de compréhension d’un texte et m’a aiguillée quant à l’articulation des sons, des idées. Aussi, je me plaisais à narrer d’A à Z les célébrations, valsant entre les parties de l’assistance et celles du prêtre. Hé oui, je parlais « par-dessus » le célébrant. Et j’y prenais un malin plaisir. Un vrai « Prions » sur deux pattes! Tout le monde savait qui j’étais : la petite-fille à Léonard et Gracia, et ça, c’était magique! Le hic, c’est l’église avec un grand « É ». Au travers mon éducation et mon instruction (dans le temps où c’était compatible), j’ai reçu comme plusieurs de mes amis cinq des sept sacrements : le baptême, l’eucharistie, la confirmation, le sacrement du pardon et le mariage. Le mariage est venu boucler la boucle. J’ai épousé l’homme de ma vie et tous les deux, nous avons repensé notre foi, lui donnant des contours personnalisés, l’alliant avec notre foi propre, puis conjugale. Outre nos heures de discussion élastiques, ce sont des événements religieux qui nous ont encouragés à baliser le sentier de nos convictions. Par exemple, nous avons assisté à des cérémonies de mariage traditionnelles qui mettaient en scène des amoureux d’élevage catholique, non pratiquants. L’intention avouée de ces derniers était de faire plaisir à leurs parents, mais plus encore à leurs grands-parents. On nous y servait des chants anciens, des textes lourds, et la plupart des invités murmuraient des répliques et des prières approximatives. J’ai trouvé ça triste. Je ne m’exclus pas totalement de l’exemple, ayant moi-même consenti au mariage alors que ma foi originelle vacillait. Seulement, nous avons eu le privilège de rencontrer un curé de feu, ouvert d’esprit, très jasant, qui nous a aidés à cibler des lectures appropriées, qui a accepté que les deux seuls chants qui envahiraient la Cathédrale du Christ-Roi proviennent du répertoire de Cohen et de Coldplay. Du reste, nous avons modelé nos vœux à partir des paroles de Christiane Singer. On a contrôlé le moment pour célébrer notre dernier sacrement à notre image. Tant qu’à y être! Pour ce qui est du sujet chaud — le baptême — faut dire que petit mari et moi sommes parrains et marraines; lui à deux reprises. Je me rappelle lorsque mon beau-frère et ma belle-sœur nous ont annoncé que nous étions les élus, j’ai braillé ma vie. J’étais tellement heureuse d’être « enfin » marraine. Mais pourquoi donc? Avec du recul, j’ai l’impression qu’on m’offrait un rôle important, préalable à celui de devenir maman, comme si je m’en approchais tout doucement. Ça m’a inspiré une posture quasi spirituelle : être marraine, c’est être une bonne personne. Comme quand j’étais petite, aux côtés de mes grands-parents. Pourtant, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Je vois mon filleul que très rarement, je ne communique pas souvent avec lui, je ne lui offre ni temps ni présence en quantité comme en qualité. Bien franchement, avoir une marraine comme moi n’est pas un « plus » dans la vie de cet enfant. Ce n’est pas toujours le titre qui fait le bon sous-titre. À ce chapitre, je devrais m’efforcer d’être une bonne tante, le reste viendra naturellement. Que ce soit clair, je ne me montre pas cynique. Et je ne juge personne. Au contraire. Ma démarche, c’est au su et au ressenti de mes croyances; je construis cet article au fil de mes pensées qui dévalent et qui nourrissent mon envie de faire des choix et de les assumer. J’ai le sentiment d’être au terme de mon aventure avec ma religion, qui m’a bien servie. Quand on a décidé de ne pas faire baptiser notre enfant, on acceptait d’être les premiers de nos familles à franchir le pas. Pourquoi? Je reviens à la question de ma chère grand-mère. « Pourquoi Louane n’est pas encore baptisée? » Parce que nous avons accueilli comme il se doit, à deux, l’arrivée de notre fille en ce bas monde. Ce n’est peut-être pas la grande famille de Dieu, mais c’est notre cocon. Notre premier trio. Une toute nouvelle Trinité. Parce qu’avec notre travail respectif, nos projets, nos diverses occupations, nous n’allions pas prioriser un week-end pour préparer ce sacrement et encore moins, plus tard, des soirées de catéchèse. Je préfère que ma louve joue au volley, au soccer, qu’elle dévore des livres, qu’elle court dans les rues du quartier. Je sais que l’un n’empêche pas l’autre, mais pour nous, l’idée même est castrante. Parce qu’en m’introspectant, je n’arrive pas à affirmer hors de tout doute raisonnable que je crois en Dieu pis toute la patente. Je n’atteste pas le contraire non plus, mais ce doute m’occupe. M’appartient. J’aime me dire que si je sacre comme un charretier, c’est que j’y crois peut-être. Faut croire en quelqu’un ou quelque chose quand on ose l’injurier, non? Je sais aussi que je porte ma croix, et j’espère que ma fille aura les épaules moins endolories, plus athlétiques. Qu’elle se soutiendra elle-même. Pour l’histoire, si elle désire savoir, je l’accompagnerai. J’ai été à la meilleure école. Et elle aura l’heure juste; je sais être objective en matière de transfert. J’ai vieilli, je me suis perfectionnée, et ma pratique aussi. J’aime la vie, je crois en elle. En moi. En les autres. En une force pas du tout supérieure. Intrinsèque peut-être. Ma foi s’est remanié après le départ d’êtres chers. Chaque fois qu’une personne que j’aime disparaît, je fais un méga travail de conservation, qui s’apparente au deuil, je capture leur âme, je les embaume pour m’apaiser, je les garde dans mon antre. Je leur offre mon paradis. Notre échange a duré une quinzaine de minutes. Et comme dans tout échange, la fin ouvre sur une vérité : -Tu n’es pas obligée de lui offrir tous les sacrements, mais au moins le baptême. Ça va y donner une chance… -Une chance? -Ben… on ne sait pas ce qui peut arriver dans vie… -OK, tu veux dire dans le cas où elle meure… -Oui… Alors c’est de ça qu’il s’agit. Une fois devenue chrétienne, elle pourra non seulement vivre selon l’Esprit de Dieu, mais mourir du même sceau. Elle aura droit au paradis à la fin de ses jours, même si la fin est précoce. Une mort d’enfant, c’est l’abysse. Grand-maman veut que ma louve soit bénie d’entre les vivants. Que je la confie à son Église. Que je l’immerge au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Que je lui promette un rite de passage pour qu’elle ne soit pas seule de l’autre bord. Je ne peux pas être contre ça. Je ne le suis pas, je le jure. Mais… J’en suis incapable. Je prône le libre arbitre. Ma foi m’emmène dans un lieu où je perçois qu’après ma mort, je visiterai le paradis de quelqu’un d’autre. En pensée furtive. Je ne crois pas que nous nous reverrons tels que nous nous sommes connus. Et je vis bien, convaincue de cela. Baptisée ou pas, Louane méritera le sort auquel elle croit. Parce que nous lui aurons insufflé dans chaque narine l’amour nécessaire, l’esprit de la Vie. Cette foi, la mienne, n’est pas loin de celle de ma grand-mère. Elles se complètent. Grand-maman, pardon pour l’offense, la déception, la peine. Ah oui, et pardon de t’avoir fait manquer ta veillée pascale, alors qu’on s’enfilait des shooters de Fireball, le 31 mars dernier. Avoue qu’on a eu du fun! Je t’entends me dire : « ah mon apôtre! » Tu ne m’as pas créée, mais tu m’as faite grand-maman. Tu m’as faite. Je t’aime! Auteure invitée : Marie-Claude Sauvageau Gaspésienne de naissance, mais née de parents exilés ici avant ma naissance. J’ai abouti à Rivière-au-Renard il y a plus de 20 ans avec ma petite famille d'alors. Mes racines sont ailleurs, mais mes branches se sont déployées ici, et ce, depuis plus de 40 ans. En Gaspésie, j’ai à mon tour semé mes rejetons. Et je suis maintenant maman de deux jeunes adultes de 22 et 19 ans.
En 2011 ma vie, telle que je l’avais connue est disparue. Tout mon quotidien a été chamboulé. Ce n’est pas parce dorénavant, j’étais une maman monoparentale une semaine sur deux. Ce n’est pas non plus le fait que je devais à présent m'occuper seule de ma maison. Non. Loin de là. Je suis tombée malade. Précisément, j’ai reçu le diagnostic de sclérose en plaques maladie neurologique dégénérative incurable. Bang ! Voilà ! Ma vie s’est renversée et bouleversée à jamais. Ce que j’ai envie de partager avec vous, c'est la beauté et la force de l'entraide des Gaspésiens. Je ne suis la fille de personne ici. Je n’étais plus la femme de personne non plus... Pourtant, au cours des premières années de la maladie, je me suis sentie comme une fille d'ici, la fille de tous et la femme de chacun. Sans le soutien de ma communauté, je ne sais pas comment j'aurai pu passer au travers. J’ai toujours dit que j’avais des amis et que je pouvais les compter sur les doigts d’une seule main, mais que j’avais beaucoup de copains et de connaissances. Habituellement, on prend peu de temps à se demander qui sont nos amis, surtout quand les choses vont bien. Certaines personnes font partie de notre vie et sont comme des pantoufles confortables. Elles nous accompagnent dans chacun de nos pas. Vous savez, ces vieilles galoches qu’on ne changerait pour rien au monde ? Elles vivent avec nous et sont à l’origine de notre bonheur. Vous n’avez pas à vous poser de questions. Vous savez que peu importe le chemin que vous prendrez, elles seront là. Si vous vous cognez le gros orteil sur une patte de table, elles vous protégeront. Si vous marchez dans la rosée, elles absorberont les larmes. Pour ces pantoufles-là, c’est un acquis, une certitude de votre vie. Puis, il y a ceux que je considérerais comme des souliers de travail. Ils partagent une partie de votre vie, vous suivent dans votre quotidien. Ils sont relativement assez intimes avec vous pour prévoir dans quelle direction vous irez, ce que vous entreprendrez et ce qui vous transportera. Vous ne les ramenez pas tous les jours à la maison, mais quand ils y viennent, les choses sont simples. On est pas là pour se marcher sur les pieds… On entreprend de belles randonnées sur le sentier de l'amitié. Puis, il y a les chaussures de soirée. Celles-là vous accompagnent lors de vos sorties. Elles suivent vos pieds là où c’est possible de danser et de voir des gens. Plus ou moins confortables, dépendant de la soirée et du nombre de pas que vous effectuerez. On se prête au jeu, le temps d’une soirée ou deux et on change de modèle. Puis pour une autre occasion, on les remet avec plaisir. Toutefois, je me suis aperçue, que j’avais dans ma vie, toute une garde-robe pleine de souliers et de pantoufles. Que ces souliers soient de travail, de soirée ou de confortables galoches, ils m’ont tous apporté du réconfort dernièrement. J’ai même découvert que certains avaient des propriétés apaisantes. J’apprenais alors, à découvrir ces vertus en même temps que ma situation évoluait. Parce que chose certaine, si moi je me sentais sur pause…tout bougeait très rapidement. En l’espace de 37 jours, je me suis rendue 14 fois à l’urgence. J’ai fait deux visites chez l’optométriste. J’ai vu un médecin interniste, un ophtalmologiste, passé 3 scans, des radios, une résonance. Je me suis payé une réaction aux médicaments qui m’a valu un voyage en ambulance un soir de tempête. J’ai reçu des injections aux 6 heures pendant 72 heures… Un nombre incalculable de prises de sang, une quantité monstre de médicaments et de tralala. J’ai déménagé mes plumes chez mon amie pour faciliter mes traitements et pour essayer de récupérer un peu. Et j'étais toujours sur la touche. J’apprenais, certes, mais je commençais aussi à comprendre que je devais lâcher prise. Je ne pouvais plus tout contrôler et je me devais de laisser les autres prendre certaines parties de ma vie entre leurs mains. Et ça! C’est pas évident! On ne veut pas faire pitié. On ne veut pas pleurer devant les autres. On ne veut pas avoir à demander de l’aide. On voudrait y arriver par nous-mêmes. Mais c’était totalement impossible. J’avais beau me dire que si mes amis avaient besoin de moi, j’aurais fait n’importe quoi pour eux, ça devient autre chose quand le contraire se produit. On est parfois mal fait. On veut pas déranger, on veut pas obliger, on veut surtout pas montrer qu’on a peur et qu’on a besoin d’aide. Il me semble que la vie serait tellement plus facile si on arrivait à tout faire par nous-mêmes. Mais ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Ça, je le savais, mais maintenant, j’en étais persuadée. De la fille indépendante que j'étais (oui celle qui avait fait son plancher de bois franc et posé de la céramique) je devais demander qu'on m'organise et qu'on m'aide. J’ai vu des dizaines de mains se tendre vers moi. Des mains venant de tous les horizons. Des connaissances de longues date et de simples spectateurs. Chacun à leur façon, ils ont réussi à toucher une partie de ma douleur et à la diminuer. Un sourire, un câlin, un bon mot, une visite, un petit plat déposé à la maison, un escalier pelleter, un taxi pour mes enfants, une boite remplie de bouffe pour la semaine, une salle de bain en pleins travaux gentiment refaite par des amis, un souper spaghetti, un marché aux puces, un spectacle-bénéfice, et j'en passe. Une multitude de personnes proches, une tonne de connaissances, des dizaines d'inconnus m'ont aidé à porter mes pas un peu plus hauts, un peu plus loin. À travers la multitude de godasses que j'ai croisée, chacune a pris un petit peu de poids que j'avais dans mes propres souliers pour faciliter cette traversée pénible. Il va sans dire que si j'avais habité la grand'ville, toute cette aide ne se serait sans doute jamais manifestée. Les gens d'ici sont des gens de cœur, des gens vaillants. Ils ont fait tout avec rien, ils ont buché, pétri, défriché, frotté. Ils ont bâti leur coin de rêve avec une des plus belles valeurs qui se puisse, la solidarité. Être Gaspésiens et Gaspésiennes c'est aussi avoir le cœur aussi grand que la mer, les bras aussi fort que le vent et une personnalité aussi tenace que la forêt qui pousse malgré les malgrés. Chaque Gaspésien, chaque Gaspésienne a toujours dans ses bottines, une petite place pour transporter un morceau de roche du soulier de son voisin. |
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Novembre 2020
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