MAMA Gaspésie
  • Accueil
  • Blogue
  • Nos collaborateurs
  • Contactez-nous
  • Activités familiales
  • Halloween
  • Accueil
  • Blogue
  • Nos collaborateurs
  • Contactez-nous
  • Activités familiales
  • Halloween
Search by typing & pressing enter

YOUR CART

LE BLOGUE

30/5/2020 Commentaires

J'ai 30 ans et je suis vivant

Photo
Auteur: Gino-Pierre Servant
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire! J’ai 30 ans et je suis vivant. Le 12 avril 2019, 49 jours avant mon 29e anniversaire, j’entrais en thérapie fermée de 28 jours pour un problème de dépendance à l’alcool. Rapidement dans mon processus de rétablissement, je me suis dit : « C’est à l’aube de mes 30 ans que je prends ma vie en main. Pour mes 30 ans, je m’offrirai le plus beau cadeau d’une vie ».

C’est jour de fête aujourd’hui : me voilà arrivé à mes 30 ans. Vivant, heureux, sain et sobre depuis plus d’un an. J’ai choisi de faire un petit bilan sous forme de partage. En effet, le partage fait partie intégrante du processus de rétablissement et je souhaitais exploiter, en toute honnêteté, cette formule pour souligner mon anniversaire. Aussi, peut-être que ce message fera écho chez une ou des personnes qui luttent aussi avec un problème de dépendance. Si c’est le cas, j’espère que ces mots pourront aider à cheminer vers un processus de rétablissement.

Aujourd’hui je suis...

Vivant
Pendant trop longtemps, j’ai risqué ma vie de différentes façons. L’alcool mélangé au mal-être qui m’habitait, m’a souvent fait faire de mauvais choix. J’en suis même venu à risquer la vie des autres. Comme si ce n’était pas suffisant, la nuit du 1er au 2 avril 2019, j’ai voulu mourir. J’avais bu et j’avais deux façons en tête pour arrêter de souffrir, pour mourir. J’étais tellement intoxiqué, que je n’ai pas été capable de passer à l’acte. Cette nuit-là, je me suis fait extrêmement peur. À tel point, qu’après avoir dégrisé le lendemain, j’ai enfin mis mon genou à terre et j’ai demandé de l’aide. En fait, j’ai accepté l’aide de quatre amies qui m’ont prise en charge. En effet, je n’étais plus du tout connecté avec la réalité et j’étais incapable de m’organiser seul dans ce changement de vie que je m’apprêtais à faire. Merci encore Marie-Claude, Christine, Karolanne et Isabelle. Je n’avais pas perdu goût à la vie, mais lorsque j’étais intoxiqué, j’avais de moins en moins le contrôle. Il était donc minuit moins une pour enfin mettre de l’ordre dans ma vie et aller soigner des bobos, laissés pour guéris, avant de poser un geste qui aurait mis fin à mes jours.

Je peux aujourd’hui dire que j’ai 30 ans et je suis bien vivant.

Heureux
Pendant trop longtemps j’ai feint d’être heureux. J’étais expert dans l’art de feindre. J’étais à ce point habile, que j’arrivais à me croire moi-même et à me contempler dans un bonheur artificiel, qui n’était pas le mien. J’ai été 10 ans, physiquement et psychologiquement, loin de ma Gaspésie natale. Québec m’a offert des occasions rêvées de me créer un bouclier pour me protéger de différents événements auxquels j’avais eu à faire face et d’autres que j’allais avoir à traverser durant ces années. Pendant plusieurs années, je disais que tout allait bien et que j’allais bien. J’avais beaucoup d’amis, je n’étais jamais seul. Je sortais dans les bars et dans les meilleurs restaurants, je buvais les meilleurs vins et de grands champagnes, je me permettais de nombreux weekends festifs, je voyageais, etc. Bien entendu, je partageais le tout sur les réseaux sociaux. Par exemple, c’était très important de me photographier une fin de semaine au Fairmont Le Manoir Richelieu dans Charlevoix, Laurent-Perrier à la main. Toutefois, pendant que j’abusais des publications sur les réseaux sociaux pour montrer que j’étais heureux, j’étais en train de courir après les gars qui avaient de l’argent pour me permettre ce train de vie et de m’endetter pour pouvoir garder la même ‘’qualité de vie’’. Aussi, à travers les années, l’alcool prenait de plus en plus de place. Elle complétait mes excès et elle engourdissait de plus en plus le mal-être qui m’habitait. Au début de ma thérapie, mon intervenante m’a demandé ce qu’était le bonheur pour moi. Je ne savais pas quoi répondre. Les seules choses que je nommais étaient en lien avec l’excès et l’alcool. À la fin de ma thérapie et encore aujourd’hui, je suis en mesure de mettre des mots sur ce qu’est le bonheur, le vrai. Non pas celui en surface. Je suis passé des nombreux soupers arrosés dans les restaurants à Québec à ma marche quotidienne près de l’eau en Gaspésie. De mes sorties dans les bars à mes sorties à vélo. De mes weekends festifs à mes weekends à aider mes proches dans leurs travaux manuels. Je suis passé de nombreux moments entourés de gens et d’alcool pour engourdir mon mal et pour jamais me retrouver seul à mes activités solitaires. Du dessus de la montagne jusqu’au fleuve, en passant par la lecture ou la raquette, je me crée de petits moments pour me retrouver. C’est si facile, maintenant que j’ai réappris à me connaître et à m’aimer. Bref, je réalise que le bonheur était en moi et dans la simplicité. Il était là à m’attendre.

Ici dans ma belle Gaspésie. Je peux aujourd’hui dire que j’ai trouvé le bonheur, le vrai et que je suis heureux.

Sain
Pendant trop longtemps, tout le bon qui était en moi a fait place à un côté de moi plus malsain. Les blessures, l’insécurité et l’alcool faisaient sortir ce qu'il y avait de plus mauvais en moi. Les mécanismes de défense se suivaient les uns derrière les autres. Ils s’entremêlaient et se multipliaient. J’étais de moins en moins fiable et de plus en plus manipulateur et menteur. Manipulateur pour arriver à mes fins et menteur pour me sortir du pétrin. Je mentais bien évidement sur ma consommation. Je mentais à ceux que j’aime pour aller dans une soirée plus festive si j’étais invité à un souper où je savais qu’il n’y aurait pas d’alcool. J’ai menti à mes collègues. J’ai menti à ma famille, qui était loin en Gaspésie. J’ai menti à mes amoureux. Je me suis éloigné de plusieurs personnes. J’ai beaucoup contrôlé. Lorsqu’on est insécure, on cherche souvent à prendre le contrôle. Par ce contrôle, j’ai manipulé et saboté des relations amoureuses.

J’étais en train d’écraser tout ce qu'il y avait de beau et de lumineux en moi. C’est sans doute la personne que je devenais que j’ai voulu tuer.

Aussi, j’ai entretenu une hygiène de vie très malsaine. J’étais loin des trois repas équilibrés par jour. Tout passait dans les restaurants et dans l’alcool. Mes nuits étaient très instables et très courtes. Je ne faisais presque plus d’activité physique, si ce n’est que la course. Et j’étais davantage occupé à me photographier pour montrer que je courais plutôt que de courir. En thérapie, j’ai travaillé tellement fort et je suis allé fouiller tellement loin pour comprendre et réparer ce qui était brisé à l’intérieur. Ce qui avait justifié tant de souffrance à l’intérieur comme à l’extérieur.

Depuis mon passage au centre CASA, j’ai demandé pardon. Il reste que le plus gros pardon que je travaille encore aujourd’hui est le pardon envers moi-même. C’est encore très difficile d’accepter tout le mal que j’ai pu me faire et faire autour de moi. C’est toutefois dans ce processus de pardon que j’ai entrepris, il y a plus d’un an, que je suis arrivé à retrouver tout le beau, le bon et la lumière qu'il y avait en moi. Je n’ai plus besoin de mentir. Je n’ai plus rien à cacher. Je ne mène plus une vie qui n’est pas la mienne. Je mène ma vie, chez moi, en paix avec moi-même et entouré de ma famille et d’amis que je retrouve et que je découvre après tant d’années. Je peux maintenant offrir aux gens que j’aime, de près ou de loin, le meilleur de moi-même... Une version de moi que j’aime, saine et bienveillante. Pour vous tous, ami(e)s de Québec qui lirez ceci, sachez que je garde d’excellents souvenirs de vous tous et que vous êtes tous et toutes formidables. Vous avez toujours une grande place dans mon cœur. C’est moi qui ne cadrais plus, dans ce que Québec m’apportait. Vous venez me voir quand vous voulez en Gaspésie. Aussi, maintenant que j’ai soigné beaucoup de bobos, je n’ai plus besoin de courir après des gars pour combler des vides et pour me soutenir financièrement. D’avoir réappris à m’aimer et à être bien avec moi-même, me permet d’apprivoiser la vie à deux. Ce sera quelque chose de nouveau pour moi : offrir mon cœur et mon être dans ce qui a de plus sain et de plus doux.

Finalement, j’ai retrouvé en thérapie une hygiène de vie saine que je conserve encore aujourd’hui. Je suis maintenant discipliné à mes trois repas par jour. Je dors de belles nuits en m’endormant la tête reposée. Je fais de la raquette l’hiver et de la randonnée l’été dans le merveilleux Parc de la Gaspésie. Je marche, je cours, je fais du vélo. Je fais également de la méditation guidée. Après un certain temps d’adaptation, je ne pourrais plus m’en passer. J’ai coupé sur le temps cellulaire aussi. C’était un autre moyen insidieux pour ne jamais être seul.

Je peux aujourd’hui dire que je suis loin d’être parfait, mais que je suis beaucoup plus sain et que j’offre enfin le meilleur de moi-même aux gens que j’aime.

Sobre
Pendant longtemps, j'ai bu. J'ai bu pour m'amuser, j'ai bu pour engourdir et j'en suis même venu à boire pour oublier. Pour oublier que je m'amusais et pour oublier que je m'étourdissais. Je me suis perdu dans tous ces oublis. Il y a maintenant plus d'un an que j'ai repris le contrôle sur ma vie.

En effet, je n’ai pas retouché à l’alcool depuis le 10 avril 2019. Je ne peux pas dire que je n’en reprendrai plus jamais. Je ne sais pas. Je sais toutefois que j’ai développé d’autres stratégies plus saines et adéquates pour rester en équilibre. Présentement, je ne bois pas parce que je suis heureux et je n’ai pas besoin d’alcool pour l’être. Il y a des moments plus difficiles que d’autres, c’est vrai. Mais, ma relation avec l’alcool a trop souvent été malsaine pour que je me laisse tenter présentement. Et pour les belles journées d’été qui s'en viennent, il y a de bonnes bières sans alcool que je découvre et qui me conviennent amplement. Je peux aujourd’hui dire que je suis sobre depuis bientôt 14 mois et fier de l’être.

Finalement, par ces mots, je souhaite symboliquement tourner, une fois pour toute, la page sur mes années d’excès et sur ma vingtaine. J’ai très peu de regrets et je suis maintenant en paix avec mon passé. Je suis en paix avec qui j’ai été et qui je suis maintenant. J’accueille aujourd’hui la trentaine avec beaucoup de sérénité.

J’aimerais dédier ce texte à tous ceux et celles qui ont cru et qui croient toujours en moi. Mes parents, ma famille et mes ami(e)s, ceux près de moi en Gaspésie et vous tous à Québec. Vous êtes présents depuis le début, en douceur et sans jugement. Je ne vous remercierai jamais assez pour tout cet amour que vous apportez dans ma vie.

Un merci bien spécial à Mireille Bédard, du Centre de thérapie CASA à Québec, pour ses précieuses lumières et son accompagnement.

Et finalement Marie-Julie, à toi mon ange gardien qui veille sur moi au ciel, un énorme merci de m’accompagner dans tout ce cheminement. Je sais que tu n’es jamais bien loin. J’espère que tu es fière de moi. Je t’aime.
Commentaires

13/5/2020 Commentaires

​Intervenir simplement... Et efficacement!

Photo
Auteure: Anne-Marie Audet, psychoéducatrice
La discipline auprès des petits nous prend souvent de court.  Nous avons parfois la fâcheuse habitude d’intervenir avec beaucoup de discussion.  Comment rendre nos interventions simples, concrètes et efficaces?

Voir les faux pas comme un apprentissage
L’enfant passe à travers une panoplie de changements.  Il explore, il sautille, il « parlote » et il découvre les hauts et les bas des règles de vie.  Abordons les comportements plus ou moins dérangeants comme divers apprentissages au même titre qu’il apprend à marcher et à parler.  Il apprend à :
  • composer avec le refus de partager;
  • connaître la limite des autres;
  • tolérer les attentes;
  • exprimer ses besoins;
  • rester calme devant les contrariétés;
  • etc.
Donc, en voyant les agissements désagréables de nos enfants comme un apprentissage, nous évitons de prendre cet écart de conduite d’un point de vue personnel.  Nous prenons une attitude exempte d’émotion et nous intervenons comme un bon enseignant.  Nous l’appuyons dans ses apprentissages sociaux en lui montrant les bons comportements.

Une proximité physique avec l’enfant

Dans le feu de l’action, nous avons tendance à intervenir à distance et lui dire d’arrêter son comportement. Il est favorable de prendre le temps nécessaire pour bien faire notre intervention.  Je suggère aux adultes de s’assurer que l’enfant est attentif à nos demandes. Il est essentiel de s’approcher physiquement de l’enfant.  Pour maximiser leur attention, les enfants ont parfois besoin d’être touchés (la main sur l’épaule, prendre ses mains, l’entourer avec un bras).  En nous rapprochant de lui et en nous mettant à son niveau, nous captons davantage son attention.  Une fois la proximité physique et le contact visuel établis, nous pouvons lui nommer le comportement que nous voulons qu’il adopte. On oublie ce type de demande : pourrais-tu, voudrais-tu, j’aimerais que… dites clairement ce que vous voulez que l’enfant fasse. Par exemple, Antoine range ton camion, Marie donne le sac à Cloé, Simon marche à côté de moi, etc.

Nommer son sentiment et reconnaître son besoin

En nommant le sentiment vécu par l’enfant, nous lui démontrons une compréhension de son état.  De plus, nous lui exprimons les mots qui lui permettra à la longue de nommer comment il se sent devant différentes situations.  De cette façon, nous l’amenons à développer son vocabulaire affectif.  Lorsque l’enfant éprouve une difficulté quelconque ou adopte un comportement inacceptable, il faut déceler quel est le besoin qui se cache derrière le comportement.  Par la suite, nous pouvons l’amener à trouver des solutions.  Par exemple, un enfant qui pleure et qui crie parce qu’il a de la difficulté à mettre ses bottes, nous pourrions lui dire : « Je comprends que c’est difficile et que cela te met en colère, est-ce que tu as besoin d’aide? Qu’est-ce que l’on peut faire quand nous avons de la difficulté? ».

Enseigner le bon comportement

Montre-moi comment tu peux demander de l’aide quand tu éprouves une difficulté.  Si vous avez un enfant plus timide ou embêté devant une telle demande, vous pouvez lui servir de modèle en lui montrant différents choix.  Dans vos choix, il est intéressant que vous puissiez mettre une option inadéquate afin qu’il puisse voir la différence de comportement et qu’elle sera la réponse qu’il pourrait obtenir à chacune des options.

Féliciter et encourager

Lorsque l’enfant se reprend et qu’il trouve un comportement plus acceptable pour répondre à son besoin, il est primordial de le féliciter et de lui soulever ce qu'il gagne à adopter de tels comportements.  Lorsque l’enfant éprouve de la difficulté à mettre en pratique ses APPRENTISSAGES, n’oublier surtout pas de l’encourager et de lui montrer votre confiance en lui et qu’il y parviendra à force de se pratiquer!
Commentaires

9/5/2020 Commentaires

Je suis juste une maman

Photo
Auteure: Sarah Servant
Je suis juste une maman.
 
Je suis celle qui a donné la vie.
Comme des millions d’autres.
Quand je suis arrivée à la maison, après mon premier accouchement, j’ai été prise d’un grand vertige. Vertige de la douleur vécue, vertige d’avoir enfin rencontré mon beau Gilbert. Vertige du nombre de couches que j’aurai à changer, les prochaines heures, les prochains jours… mois et années. Vertige de me voir, entièrement dévouée, dans ma douleur, à ce petit loup. Qui pleure, qui dort et qui vit en dehors de moi. Chez moi.

Vertige de nous voir en charge, d'un autre être humain. Doux jésus.

Et j'ai eu comme une révélation. Je suis convaincue que vous l’avez tous eue…

C’est ça être une maman?

Toutes ces femmes autour de moi qui ont apprivoisé leur vertige, parfois plus grand, parfois plus petit.
Il y en a des dizaines, des centaines.
Et je réalise, maintenant, ce que c’est vraiment d’être parent, d’être une maman.

Je ressentais comme une envie de souligner l’incroyable travail des mamans autour de moi. Incroyable, un trop petit mot. Colossal travail, incomparable et assez peu reconnu.

Merci maman. Merci maman!

Puis, au fil des jours, je me suis habituée à être maman.
Le quotidien, la routine.
Me donner, m’inquiéter, consoler, cajoler, chouchouter. Puis souffrir, m’endormir, chercher le sommeil.

Et je suis devenue, juste une maman.

Juste une maman qui pense toujours à ses enfants.
Juste une maman qui espère le mieux pour eux et qui leur donne aussi.
Juste une maman qui essaie de faire des repas attrayants, sains, variés.
Juste une maman qui cherche un bel équilibre dans tout pour ses enfants.
Juste une maman qui s’investit et qui chérit.
Juste une maman qui aime de tout son cœur.
Juste une maman, comme bien des autres.

Juste une maman un peu traumatisée de ses accouchements particuliers.
Juste une maman qui essaie de tout gérer, dont sa fatigue illimitée.
Juste une maman qui donne tout son temps à jouer, ranger, préparer, organiser, amuser.
Juste une maman qui ne compte jamais les heures.
Juste une maman qui prévoit, qui se tracasse, qui anticipe.
Juste une maman qui rassure, qui raccroche les sourires et qui fait briller les yeux.
Juste une maman comme bien des autres.

Une femme qui s’est habituée à être juste une maman.

On s’habitue vite à l’extraordinaire quand il y en a tant autour de nous.

Mais en cette journée de la fête des Mères, j’ai envie de me rappeler à quel point JE suis extraordinaire. À quel point tant de mamans autour de moi le sont. À quel point notre rôle est grand et beau. À quel point on se transforme, rapidement, en femmes d’exception… en mamans!
Commentaires

9/5/2020 Commentaires

Je suis non-essentielle

Photo
Coronavirus
COVID-19
Pandémie
Confinement
Courbe
Épidémiologie
Crise
Vieux
Sages
CHSLD
Zones chaudes
Zones froides
Arcs-en-ciel
Levure (héhé!)
Bagels…
 
Les mots qui sont sur toutes les lèvres depuis des semaines. Je ne t’apprends rien, puisque tu en es. Le Québec s’est replié sur lui-même. Un exercice d’origami laborieux, même pour les yogistes. Quand le couperet est tombé, ça faisait déjà 3 jours que ma louve restait à la maison à cause d’un vilain rhume. Nous avions une mince avance. Son sac de garderie était défait, le contenu lavé, puis le tout repaqueter. Dans le placard depuis.
 
Sur le coup, comme tout le monde, j’accuse le choc. Une mère de famille est spécialiste du système D. Mais brusquement, mes pensées se sont mises à spinner d’une manière peu habituelle, m’apportant des pics au cœur. À trop lire d’un trait ou en diago des articles d’experts, les analyser, imaginer des scénarios de fin du monde, notre bungalow est devenu forteresse. J’étais la reine. Ma louve, la princesse. Un mindset de principauté pour oublier que j’incarne le staff non-essentiel de la crise. Que malgré mon calendrier professionnel 2020 setté au quart de tour, être mère et femme au foyer allaient primer. Ciao bye l’entrepreneure! Adieu femme libre! Torche, lave, cuisine, t’as le temps de niaiser!  
 
Plusieurs projets ont été reportés, d’autres annulés. Du temps, celui qui d’ordinaire me rend chiche, m’était livré à la porte dans une boîte grand format. Je l’ai ouverte avec des gants. Pour faire sûr. À l’intérieur, du papier bulle en quantité industrielle. Du Purell, y’en avait plus! Soudain, au travers du plastique transparent, j’entends des voix :
 
  • Allô, je m’appelle Seconde, tu nous goûteras les unes après les autres.
  • Salut, moi c’est Minute, tu nous verras crissement passer.   
  • Yo, what’s up!? Je suis Heure, tu en auras bien assez dans une journée.
  • Allô, je me nomme Mois, et tu seras vite écœurée.
 
C’est vrai que j’allais être à boute rapidement, mais ce n’est rien à côté de l’homme du bungalow, mon p’tit mari, mon roc, le coordonnateur d’un CPE, et donc LE travailleur essentiel de la maisonnée. Au centre de la crise, il côtoie des gens, il est à risque; on s’entend donc sur le fait qu’il sera la personne désignée pour tout ce qui concerne les contacts avec le dehors : épicerie, pharmacie, SAQ… Gilles, ce n’est pas notre roi. On s’en passe. C’est notre chevalier. Sans armure apparente, mais les cheveux assez longs pour avoir la tête de l’emploi! Il quitte chaque jour le château qu’il protège (tout en l’affaiblissant) pour mettre en place les mesures nécessaires afin d’accueillir les enfants des autres travailleurs essentiels. Comme j’ai du temps, louve reste à la maison. Elle rebaptise d’ailleurs le coronavirus « la grosse grippe ».
 
On vit sans horaire, au gré des envies, de l’énergie dispo, de la météo. J’arrive même à reprendre le sommeil évaporé des trois dernières années. P’tit mari (dit le chevalier) est très pris par la gestion de la crise, alors je m’acharne sur ma fille à qui je propose tous mes classiques cinématographiques d’enfance : Cendrillon, La Belle au bois dormant, La Belle et la Bête, Peter Pan puis je migre vers la modernité avec Rebelle, Raiponce, Moana et la sympathique petite Sofia. Ma louve s’éprend de cet univers Disney et s’amuse à incarner ses princesses préférées. Un matin, notre preux chevalier était sur son départ :
 
  • Bonne journée Louane!
  • Je ne suis pas Louane, je suis Belle!
  • Ok… alors Belle, quand tu verras Louane, tu lui diras que son papa l’aime fort et qu’il lui souhaite une bonne journée.
  • Ça se pourra pas, Louane est disparue.
 
Oups! Mes dommages!
 
Sinon, on colore non-stop, téléchargeant quotidiennement les œuvres de Bach Illustrations en contrepartie d’un don. On apprend la chorée du clip « Je décolle » de Marie-Mai. On prépare des muffins si gras qu’ils donneraient une attaque à Madame Labriski. On se promène à pied, à vélo, en trottinette, si bien que les voisins et les résidents des 3 rues du quartier reconnaissent les progrès de la jeune piétonne/cycliste/trotinettiste et les lui partagent (les retraités du voisinage, notre tissu social!). On dessine des jeux de marelle puis on récidive après chaque bordée. Heureuses d’un printemps qui ne nous chauffe pas tant la couenne. Au travers, je lâche le « on » et j’effectue quelques tâches ménagères. Pas trop. Le confinement apporte son lot de répétitions.
 
Je m’applique également à trouver des stratégies pour améliorer le niveau de motricité de notre louve, lui créant des parkours, puis je concentre mes efforts sur son cognitif, en downloadant les cahiers d’Isabelle Filliozat en accès libre. Il me prend quelque chose comme une crainte que notre contexte royal ne fasse d’elle une gâtée pourrie, en retard (de surcroît!) sur ses amis lorsqu’elle retournera en CPE. Mes actions sont disproportionnées, mes intentions affectées. Faut comprendre, mon unique rendez-vous d’adulte de la journée, c’est le point de presse du trio de la Santé sur le coup de 13 h. Dès 12 h 50, je branche ma louve sur la tablette (merci à l’appli Coucou de Télé-Québec) et je prends place dans ma vieille berçante avec une doudou, un espresso et une gâterie pour assouvir ma boulimie de pandémie.  
 
Au bout de 3 semaines, je n'ai toujours pas désactivé les notifications de Google Agenda. C’est voulu. Je joue à faire semblant, je suis bonne là-dedans! Allez Marie-Ève, à la douche! Au fer plat! Au maquillage! Tu as un atelier, une conférence, des réunions de comité, un lancement à préparer… Mon téléphone m’informe que ma planif serrée est parsemée d’Aire Lousse. Je me rappelle qu’en janvier dernier, j’annonçais que 2020 allait être ma « grande » année. C’est là que le p’tit verre de vin de fin de journée, puis celui du lendemain midi se sont invités à ma table. 2020, il ne me reste que ta photo dans ma main…
 
Au fil des marches, on compte les arcs-en-ciel, ceux accrochés aux fenêtres des maisons. Les créatifs. Les imprimés. Plus nombreux. À croire qu’on lave pus nos vitres. On croise des autos qui nous font penser au VUS de mamie, à celui de tante Annie, mais elles font juste leur ressembler. C’est impossible. Le cœur se confine peu à peu… Je m’embourbe dans la fiction pour nourrir le déni. J’ai l’impression que tout va bien aller, ben plus qu’avec les bazouels d’arcs-en-ciel. Sauf dans un épisode de This Is Us – saison 4 – dans lequel la copine de Kevin bouffe une soupe de chauve-souris au Vietnam. S’ensuit une nuit de forte fièvre et de vomissements. Finalement, la fiction est toujours trop près de la réalité.
 
Quand on parvient à être trois, on cuisine comme s’il n’y avait pas de lendemain, parce que de ça non plus, on n’est pas certains. Je te jure, on popote à ce point qu’on pourrait nourrir la Famille Groulx au moins pour une semaine! On fait nos ingénieux, on divise en portion, on congèle. « Pour la vie d’après », que je me dis. Toujours dans l’optique de prendre de l’avance, ou plutôt d’augmenter notre level d’organisation qui était déficient. Nos Tupperware étant tous utilisés, on surveille les alertes aux rabais sur la machine à sceller.
 
Et puis bon, confinement s’étire, l’été se pointera avant quiconque. Je laisse tomber l’idée de rattraper mon retard, puis celle de prendre de l’avance. C’est superficiel et anxiogène. Je t’avoue que les deux dernières semaines, j’ai eu tout un down. Je me suis sentie comme Rose à la fin de Titanic, qui regarde le bateau de secours s’en aller et qui chuchote en grelotant : « y a moi, y a moi! ». Ça n’a pas duré, t’inquiète, c’était hormonal. Je me suis déposée, un tant soit peu, sans rendre les armes. Je me suis sentie comme quelqu’un qui reçoit un diagnostic flou, à la fois individuel et collectif, et j’ai compris que je devais me mettre à vivre au temps de la COVID. À chasser la performance pour épouser l’essentiel. Mon couple, ma trinité. Moi. De quoi ai-je envie dans les paramètres que je contrôle?
 
J’ai médité là-dessus en écoutant Stréliski. Et j’ai écrit. Aussi, je me suis mise à redécorer des recoins de bungalow, changeant les tableaux de place, faisant de petites emplettes (en ligne et de couleur bleue), mettant du beau alentour, puis la température s’est adoucie, on a additionné les sorties à la plage, à la baie. La nature pour nous décontaminer l’esprit.  
 
Le confinement en une révélation : le jeu! Je joue à être la personne la plus importante de ma vie, mais c’est de la poudre aux yeux; je joue à être une bonne personne; le suis-je vraiment? Être bon, en soi, c’est être soi. Suis-je vraiment moi-même? Souvent, je me perçois comme une dose cheap de café filtré dans une machine distributrice et servi dans un verre de styromousse. Je manque de saveur. Avec les autres, il y a quelque chose qui ne traverse pas l’écran. Parce que je me censure. Et je le fais parce que je suis trop. Mais être trop, c’est mieux que pas assez. Non?
 
J’ai décidé de me décoincer. D’abord, en acceptant l’immuable. Je suis une solitaire, limite une sauvage. De plus, je ne m’ennuie jamais. Je ne ressens pas l’envie de « zoomer » avec des amis ou d’être pendue au téléphone pendant des heures et d’entretenir des relations COVID. Je préfère de loin attendre le déconfinement. Ou prétendre à l’épistolaire. Je suis celle-là, comme chante Céline. Puis en permettant la nouveauté : avec ma fille dans les parages 24 sur 24, je mange et je me couche à des heures régulières, je prends l’air, je bouge. D’ailleurs, ma glande thyroïde m’en remercie. Je reconnecte avec l’enfant que j’étais. Et cette enfant-là, elle est très décomplexée.
 
Je te jase de moi. Pendant ce temps, au Québec et dans le monde, des gens meurent. La COVID-19 s’attaque aux aînés que l’on a abandonnés. Certains meurent affamés et en piètres conditions d’hygiène. Le Québec porte une honte et une culpabilité. « Je me souviens » de la pandémie de 2020? À suivre…
 
Dans mon bout du monde, à Gaspé, un léger frémissement.
 
J’ai une soudaine pensée pour mon ancien travail. Si j’étais encore en poste, je serais en contact (en soutien à distance) avec les jeunes du secondaire qui ne retourneront pas à l’école, qui gradueront sans célébrations, avec ceux qui auront plus envie que jamais de décrocher, en totale perte de motivation. Je pourrais également effectuer des signalements. Je me sentirais utile. Je me situerais en périphérie du front et ça m’irait. Mais j’ai fait un choix autre. Celui de m’assumer en tant qu’artiste. Je suis travailleuse autonome. Une entrepreneure culturelle.  
 
Bam!
 
Je ne suis pas essentielle.
 
Pourtant, Legault a interpellé les artistes, les jeunes comme les vieux, dans ses premiers points de presse. Parce qu’il sait l’influence. Réelle et positive. Il était urgent de faire comprendre aux ados et jeunes adultes d’éviter les partys ou tout autre rassemblement puis de convaincre les aînés de ne pas sortir pour s’acheter des maudits gratteux. Les artistes ont répondu à l’appel! Même Mme Jeannette s’est fait aller le mâche-patate! Ils se sont manifestés, plus vite encore que les médecins (bon, ça c’est un autre sujet!). De toute façon, ils avaient déjà initié des actions de leur propre chef. Parce qu’un artiste, c’est un créateur de contenu, un imaginatif, un généreux. Ils se sont branchés sur les Internet et ont déversé gratuitement leur génie (perfos, directs – merci Arnaud Soly! – échanges avec les internautes). C’est bien connu, un artiste se vire sur un 10 cents. Si la culture est l'un des parents pauvres de la pandémie, l’artiste est le fou du roi.
 
Le gouvernement est-il au courant que les artistes sont en grande majorité des parents qui gardent le fort, puisqu’ils sont « non-essentiels »? Dans un point de presse, Legault s’adressant « au parent » responsable de son ménage a prononcé ces mots : « prenez soin de votre travailleur essentiel ». Esti! J’ai fulminé! Ça va de soi qu’on épaule notre conjoint.e, qu’on fasse notre grande part, que la charge mentale est moins partagée, c’est NORMAL. Sa charge à lui, à elle, elle est immense. Je trouve ça effronté de penser ou plutôt de ne pas penser que le non-essentiel est aussi en cause dans la réussite de ce plan de moins en moins congruent. Le front a le visage de la santé physique. En banlieue, des artistes et autres intervenants s’occupent de la santé mentale. Se peut-il que le gouvernement, dépassé, ait du front tout le tour de la tête? Dans notre bungalow, la reine et le chevalier sont unis pour le meilleur et pour le pire. Et si c’était le pire?  
 
Alors dans l’élan de m’occuper du vivant en moi – dire que j’ai écrit un essai sur l’art-triste à l’université! –, je me suis mise à ÊTRE à 100%, ce qui donne lieu à une plus grande exposition sur les réseaux sociaux. À beaucoup de niaiseries (mon humour est solide douteux!). À des opinions, aussi. Je fais des stories sur le gram où je note les meilleures quotes de ma louve. Je publie surtout pour ma tante infirmière, cette travailleuse essentielle, pour qui c’est « sa puff de rire » du jour. Je m’affiche spontanément et sans réfléchir, abusant des émoticônes. Quand ça force, je start mon vieux char pour le dérouiller et on fait le tour de la baie. À noter que je roule sur la même tank depuis mi-mars. Conduire, c’est tellement apaisant. Sauf pour les marcheurs que l’on effraie à cause du bruit venant du muffler. J’insère mon vieux CD d’Okoumé pis avec louve, on chante fort « Les idées courent ».
 
Je suis privilégiée. Je le sais. Je suis une confinée de luxe. Mes grands-parents maternels et paternels habitent dans une maison, non en foyer ou en résidence. Et ils sont bien entourés. Mon principal drame de la semaine, quand drame il y a, c’est de ne pas recevoir mon café tel que commandé. En plus, ma fille qui d’ordinaire au CPE attrape tous les mautadine de virus (on a été malades de janvier à mars) est en parfaite santé. 8 semaines sans utiliser d’Advil, de Tempra et de Ventolin! C’est de la science-fiction!
 
Mon vin triste est rendu joyeux, et en moindre quantité. J’essaie de ne pas projeter, mais je dois le faire un minimum en tant qu’entrepreneure. Par exemple, je sais que j’ai envie de me rapprocher des aînés, de créer avec eux. Pour le moment, je pioche sur la suite de mon roman et j’ai décidé de m’inscrire au Défi virtuel GASPESIA 100 NÄAK. Pour me mettre en forme, me fixer un objectif, sécréter de l’endorphine (et je vais te le dire, pour ne pas sortir de cette crise avec un gros cul et du diabète).  
 
J’ai déprogrammé les notifications de mon agenda pour cesser de vivre dans un temps inconjugable. Parce que la COVID est sur le point de nous atteindre. Le léger frémissement du bout du monde deviendra houle et peut-être même un ras de marée. J’ai en tête que s’il me court après, je lui donnerai à tout le moins un peu de fil à retordre. Je veux être là, après. Je veux vivre. Et témoigner de ma « chance » d’avoir vécu un confinement en Gaspésie.
 
Parce que le Québec se déplie alors qu’il est infecté. Et que déplier, c’est plus dur que de plier. Mes remerciements du jour, pour employer la formule à Legault, vont à toi, le non-essentiel. Sache que tu es l’ange gardien. Le PM s’est trompé : les médecins, les infirmiers.ères, les préposés.es, les éducateurs.trices… ce sont des soldats. Ils l’étaient bien avant que l’armée débarque. Et je les salue bien bas!
 
Séguin l’a chanté à TLMEP, tout en denim et tignasse poivre et sel, il faut RESTER DEBOUT!
Auteure: Marie-Ève Trudel-Vibert
Commentaires

6/5/2020 Commentaires

Tout un plan!

Photo
Auteure: Jolianne Lequin
En cette Semaine de la sécurité civile (3-9 mai 2020), j’avais envie d’aborder le sujet de la préparation familiale face aux sinistres et à différentes situations d’urgence, ces situations qui exigent de nous, des mesures et actions inhabituelles, voire exceptionnelles. Bien que le sujet ait été choisi avant la pandémie actuelle, convenons que celle-ci rend le sujet davantage pertinent, entre autres parce que cette crise majeure prouve que ce qui semble improbable peut bel et bien survenir à tout moment.

La sécurité civile correspond à l’ensemble des actions et des moyens qui sont mis en place afin de connaître et de prévenir les risques, d’en limiter les conséquences et de faciliter le retour à la normale. Elle repose sur un principe de responsabilités partagées. Dans cette perspective, chaque citoyen et citoyenne, entreprise, municipalité et gouvernement, a des rôles et responsabilités spécifiques avant, pendant et après un événement.

Au niveau citoyen, la responsabilité promue par Sécurité publique Canada et le Ministère de la Sécurité publique du Québec est d’avoir une trousse d’urgence pour un minimum de 72 heures ainsi qu’un plan de gestion des urgences. Le but est d’avoir une capacité de réponse permettant d’être autonome et ce, tout en tenant compte des besoins particuliers de certains membres de la famille. Cela a l’avantage de diminuer le niveau de stress lorsqu’une situation survient puisqu’on sait quoi faire. Plusieurs actions permettent par la suite d’aller plus loin comme en discuter en famille, s’exercer à appliquer le plan et tester certains équipements voire même allouer un budget pour bonifier la trousse et les installations domestiques, par exemple. À chaque famille de voir quels sont ses objectifs, car en matière de préparation il n’y a pas de limite.

Pour un exemple de plan et de trousse d’urgence rdv ici :
https://www.preparezvous.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/yprprdnssgd/yprprdnssgd-fra.pdf

Chez nous, la démarche est amorcée. Notre famille n’étant pas installée dans une zone à risque d’inondation ni de glissement de terrain, nous avons priorisé des risques plus susceptibles de nous affecter. Les mesures à prévoir pouvant varier d’une saison à l’autre, il faut tenir compte de l’ensemble des impacts anticipés. Nous avons fait un inventaire des ressources et compétences que nous possédons et celles à développer pour accroître notre autonomie. L’exercice permet de faire un bon tour de ses capacités de réponse et de se doter d’un plan d’action familiale pour les consolider en regard des objectifs visés.

Malgré la pertinence de ces mesures bien utiles dans certains contextes, la pandémie actuelle génère tout de même dans mon esprit quelques questionnements. Et si notre état de préparation pour certains risques allait au-delà du fait d’avoir une trousse 72 heures et un plan de gestion des urgences familial? J’ai une plus qu’impression que nous aurions tout intérêt à mettre en place un ensemble d’autres mesures pour optimiser notre capacité de réponse, voire même à aller jusqu’à changer des comportements et intégrer de nouvelles habitudes. J’ai même la conviction que la préparation vis-àvis certains risques est davantage une affaire de système et de collectivité?

En écopsychologie on dit que le fait d’avoir des liens sociaux actifs et fréquents avant une crise augmente la capacité de faire face à celle-ci. De plus, si ce réseau est en place avant une crise, il y a peu de chance qu’il soit anéanti lorsque celle-ci survient. Dans le même ordre d’idée, de plus en plus de psychologues et de scientifiques dont les collapsologues, suggèrent de se préparer psychologiquement et spirituellement à faire face à une crise. Alors que le survivalisme promeut l’indépendance d’une personne ou d’un groupe de personnes, nous aurions davantage intérêt à nous tourner vers le vivalisme puisque tout est interrelié. L’être humain a besoin des autres, qu’ils soient humains ou ‘’autres qu’humains’’. Ainsi, se relier harmonieusement aux Autres nécessite une connexion à soi. Les penseurs qui promeuvent la préparation psychologique et spirituelle suggèrent d’accepter et d’accueillir dès maintenant les pertes associées à une crise, dans bien des exemples l’effondrement du système socio-économique actuel, et d’entamer un processus de changement davantage orienté vers son monde intérieur (ce sur quoi nous avons de l’emprise). Le choc serait ainsi moins brutal. Comme si on faisait déjà preuve de résilience en anticipant les épreuves.

Ceci m’apparaît assez intéressant d’autant plus que ça semble en résonnance avec les nombreuses démarches qui se mettent en place visant une meilleure résilience locale. Et si en plus d’élever notre capacité de réponse familiale et collective, se relier à soi et aux autres élevait tout autant le niveau de bien-être familial et collectif? Carolyn Baker et Pablo Servigne, entre autres, mentionnent d’ailleurs dans leur ouvrage que le bien-être et la joie sont nécessaires pour passer au travers une crise.

​Une réflexion en porte un autre...

En plus de s’unir aux autres et de présenter à nos enfants un modèle où le respect de soi, la fraternité et la solidarité priment sur l’individualisme, nous pouvons aussi choisir d’agir pour l’environnement et d’impliquer notre famille. Nous le savons, le changement climatique induit des variations climatiques et augmente la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. En agissant pour l’environnement, nous inscrivons là aussi nos actions à l’ardoise des moyens mis en place pour prévenir les risques.

Pour conclure, bien qu’une préparation de base en sécurité civile privilégie de mettre en place des mesures tangibles comme un plan et une trousse d’urgence, il semble tout autant adéquat de penser mettre en place des mesures intangibles comme se relier à soi et aux autres, agir pour l’environnement et développer des compétences. Une démarche dans laquelle on peut faire d’intéressantes rencontres et découvertes tout en s’amusant en famille. En voilà un plan qui rend l’utile à l’agréable.

Suggestions de lecture
  • Carolyn Baker, L’effondrement. Petit guide de résilience en temps de crise, Écosociété, Collection Résilience, 2015, 152 pages.
  • Pablo Servigne , Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, Un autre monde est possible. Vivre l'effondrement (et pas seulement y survivre), SEUIL, 2018, 336 pages.
  • Laure Waridel, La transition c’est maintenant, Écosociété, 2019, 376 pages.

Références pour élaborer un plan de gestion des urgences et préparer sa trousse 72 heures
  • Ministère de la Sécurité publique du Québec : https://www.quebec.ca/securite-situations-urgence/se-preparer/maison/
  • Guide de préparation aux urgences (Sécurité Publique Canada) : https://www.preparez-vous.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/yprprdnssgd/index-fr.aspx
  • Guide à l’intention des personnes ayant une incapacité ou des besoins particuliers : https://www.preparez-vous.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/pplwthdsblts/index-fr.aspx
Commentaires

    Archives

    Juillet 2021
    Juin 2021
    Janvier 2021
    Décembre 2020
    Novembre 2020
    Octobre 2020
    Août 2020
    Juin 2020
    Mai 2020
    Avril 2020
    Mars 2020
    Février 2020
    Janvier 2020
    Décembre 2019
    Novembre 2019
    Octobre 2019
    Septembre 2019
    Août 2019
    Juillet 2019
    Juin 2019
    Mai 2019
    Avril 2019
    Mars 2019
    Février 2019
    Janvier 2019
    Décembre 2018
    Novembre 2018
    Octobre 2018
    Septembre 2018
    Août 2018
    Juillet 2018
    Juin 2018
    Mai 2018
    Avril 2018
    Mars 2018
    Février 2018

    Catégories, par thèmes ou auteurs

    Tout Absence Acceptation De Soi Accouchement Accueillir L'autre Acheter Ou Vendre Activité Familiale Adolescence Adoption Alimentation Allaitement Amitié Amour Anecdote Anick Caissy Animaux De Compagnie Anne Marie Audet Anne-Marie Audet Annie Beaulieu Apprendre Artiste Auteure Invitée Auteure Invitée Auteur Invité Autisme Baptême BD Bénévolat Bénévolat Bénévolat Blogue Bonheur Budget Bulletin Carrière Catherine Berger Cause Césarienne Chien Choix De Vie Chronique Littéraire Cindy Gagné Cindy Gagné Cinthia Labillois Classement Claudine Bégin Collectivité Comportement Conciliation Confiance En Soi Confinement Congé Parental Couches Crise Du 2 Ans Cuisine Culture Décoration Décorations Extérieures Défi Défi Défis Défis Départ Deuil Développement Devoirs Discipline Distance Dominick Briand Don De Soi Duc Legrand École Écolo Économie Égoisme Emmanuelle Pronovost Émotions Empathie Enfance Enfant Différent Enseignant Entraînement Entreprendre Entretien Environnement Épicerie Erreur Esprit Sportif Éthique Être Une Femme Euthanasie Expériences Paranormales Expériences Paranormales Expressions Gaspésiennes Fabriquer... Fertilité Fêtes Gaspésie Gestion De Crise Gino Pierre Servant Gino-Pierre Servant Grands Parents Grands-parents Grossesse Halloween Héritage Heure Hiver Humour Hypersensibilité Implication Du Père Insémination Isolement Jardin Jean-François Tapp Jeux D'enfant Jeux De Société Joanie Robichaud Johannie Boucher Jouer Dehors Jugement Karine St Onge Kim Poirier Konmari Lait Lait Maternisé Langage Lecture Littératie Lysanne St-Onge Maladie Maman Et Travail Maman Invitée Maquillage Marie Claude Brière Marie-Claude Brière Marie-Claude Véziau Marie Ève Trudel Vibert Marie-Ève Trudel Vibert Marie Josée Charest Marie-Josée Charest Marie-Josée Charest Marie-Josée Charest Marilou Levasseur Maryève Charland Lallier Maryève Charland-Lallier Maude Faulkner Gendreau Méditation Ménage Mentir Minimalisme Mise En Forme Mobilisation Monoparentalité Mort Mouvement Nadia Pelletier Naissance Nettoyage Noël Nostalgie Nutrition Ode Orbie Outils Parcours Scolaire Parentalité Parentalité Pascale Landry Passe-partout Passion Patrice Michaud Place Aux Jeunes Plage Planification Plein Air Pré-adolescence Prendre Des Risques Printemps Produits écologiques Produits Gaspésiens Proximité Psychologie Punition Quotidien Randonnée Réalités Régionales Recette Réduire Sa Consommation Réflexion Région Région Région éloignée Relation Mère-fille Relation Père-fils Relations Amoureuses Religion Rentrée Scolaire Réseaux Sociaux Résolutions Retour En Région Revenir En Gaspésie Rituels Rôle De Mère Rôle De Papa Rôle De Parent Route Rupture Rythme De Vie Sage-femme Saison Santé Santé Santé Mentale Sarah Servant Séparation Se Retrouver Sexe Soloparentalité Sommeil Sortie Sortie En Famille Spécialiste Spécialiste Spécialiste Spectacle Sport TDA TDAH Technologies Temps Temps Pour Soi Théâtre Tire-allaitement Top 10 Tradition Traditions Trisomie 21 Trucs Et Conseils Tupperware Utilisation Des Réseaux Sociaux Vacances Valeurs Vanessa Cotton Vanessa Gagnon Vie De Famille Vie Numérique Vie Professionnelle Virginie Gagné Virus Vivre à L'extérieur Vivre En Région Vomissement Yohan Lavoie

Photo


​Le blogue sur la vie de famille en Gaspésie


SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK

Photo