Auteure invitée: Maude Letendre …est ce que je n’aurais jamais pensé dire, et encore moins faire, il y a à peine un an.
Comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, les résultats d’une étude de biosurveillance effectuée par la Santé Publique m’ont projeté dans une tempête qui m’a emmené à quitter ma Rouyn-Noranda adorée, mari, enfants, chat et plantes sous le bras. (Je te laisse Googler Rouyn-Noranda + arsenic pour comprendre, mais je ne m’étendrai pas là-dessus, j’ai passé beaucoup trop de temps à angoisser et pleurer sur le sujet.) Donc après 5 mois isolée dans ma maison abitibienne, me voilà isolée depuis 3 mois dans ma maison gaspésienne. La compagnie est la même : mari, enfants chat et plantes, sauf qu’on a ajouté une chatte, histoire de rééquilibrer l’équilibre genré. La vue par contre… Oh. Il ne faut pas sous-estimer l’impact calmant que peut avoir une vue sur l’immensité de la mer et le bruit des vagues. Je n’en reviens encore pas. J’espère ne jamais en revenir. Le choix de la Haute-Gaspésie s’est imposé de lui-même : la réputation des crinqués de la COOP du Cap est inspirante partout au Québec. Pour un modèle d’autosuffisance, c’en est un de taille. Je suis enthousiaste et presque impatiente d’échanger avec des gens qui partagent mes valeurs et de voir (enfin) pousser mon jardin sans arsenic. Je ne suis quand même pas la seule à avoir eu l’idée de bouger pour la Gaspésie. Cet engouement a été contagieux pour bien des gens à la recherche d’une vie plus simple et mieux en accord avec la nature et le rythme de vie qu’on devrait probablement tous avoir. Les maisons ici s’envolent comme des petits pains chauds! La pandémie aura au moins eu ça de bon : ça a permis à plusieurs de se questionner sur le sens de leur vie et d’agir en conséquence. La transition n’a par contre pas été facile. Même si l’intention de s’établir sur une terre et de devenir le plus autosuffisant possible était dans nos projets de vie, le mari n’était pas convaincu de l’urgence de tout précipiter en pleine pandémie. De mon côté, le statuquo était impossible; l’idée d’être enfermée dans ma maison et de ne même plus avoir le loisir de cultiver mes fruits et légumes dans ma cour était trop déprimante. La déchirure sociale a aussi été pénible. Même si on commence à avoir de la pratique avec le COVID, nous savons que nos amis sont maintenant loin et qu’on ne les verra plus en personne, ou enfin, pas souvent. Chaque membre de la famille vit ce deuil différemment, et pour les enfants, les désavantages sont présentement plus grands que les bénéfices, même si le changement était avant tout pour leur bien. Avec le temps, j’espère qu’ils le verront. Bref. Déménager en pleine pandémie c’est possible, si jamais vous vous posiez la question. Et maintenant? Qu’est-ce qu’on fait? Je me sens en suspens entre deux mondes : l’Abitibi que j’ai quitté et la Gaspésie qui m’attend (je ne sais pas vraiment si elle m’attend, mais elle n’a pas le choix : je suis là). Comme si j’avais déraciné mes pieds et que j’attendais que la terre soit propice à la replantation. Apprendre à connaître une région de façon virtuelle est comme flirter sur les sites de rencontre à la recherche d’un partenaire de vie : tout a l’air charmant, y compris soi-même, mais on espère que la rencontre en personne « cliquera ». C’est encore plus étrange quand on regarde dehors et qu’on y est, mais que tout est fermé. On se doute que le Malbord est un lieu de rencontre superbe. On imagine que les spectacles sont conviviaux. Moi qui ai déjà de la misère avec les noms, je vais devoir tenter de reconnaître tout le monde sans leur masque quand tout sera terminé. Je me demande parfois si je ne devrais pas ajouter la caissière du Hart dans mes amis Facebook tellement j’ai l’impression que je lui ai parlé plus souvent à elle en personne qu’à n’importe qui d’autre. Les temps sont étranges pour tout le monde. Je pense que depuis mars on a tous passé par des moments de soulagement de ne plus avoir à participer aux rencontres sociales qui nous déplaisaient et par des moments d’ennui profond à regarder nos quatre murs en attendant la réouverture des bars. Un mot : résilience. Nous sommes tous résilients. Si vous lisez ça, c’est que vous êtes résilients. Quand tout sera terminé, j’espère que je pourrai sortir avant d’avoir pris le pli de la casanière en pyjama qui préfère sa télé aux rencontres sociales. Les gens d’ici sont extras, j’ai hâte de le constater en personne, autour d’un bon verre.
30/11/2020
Tribulations boulangères, ou comment [ne pas] économiser ET perdre son temps…Auteure: Valérie Dumont En 2010, j’ai reçu un magnifique cadeau pour Noël. C’était la folie furieuse des fêtes cette année-là : le robot boulanger ! Trop contente de pouvoir exprimer mes talents de cuisinière et très fière de mes premières réalisations durant la période des fêtes, je me suis donc investie à fond dans ma nouvelle passion. J’ai eu beaucoup de plaisir à chercher des recettes, les enregistrer dans différents fichiers, me faire des listes à tester, etc. C’est durant la mi-session que mon nouveau hobby est devenu le repaire ultime pour ma procrastination. C’est en mars 2011 que l’obsession de faire moi-même mon pain a culminé et qu’elle s’est exprimée à travers une analyse détaillée… de l’économie annuelle réalisée par l’utilisation exclusive du robot boulanger !
Non, mais avec du recul, je me trouve vraiment un peu folle… Tout ce qu’un prof pourrait faire pour procrastiner, vous n’en avez même pas idée… Voici donc la citation intégrale de l’article que j’ai rédigé en 2010 et publié à quelques amis sur Facebook : « Évaluation des coûts pour un pain fait au robot boulanger 11/2 tasse d’eau tiède (gratuit) 2 c.à soupe de beurre ou margarine ( 0.264$)* 4 tasses de farine (2 tasses blanche + 2 tasses brune sur pierre = 0.99$)* 21/2 c. à soupe de sucre (0.325$)* 11/2 c.`thé de sel (0.195)* 2 c.à thé de levure spéciale pour machine à pain. (0.08$)* *Évalué selon les prix par 100g. proposés sur le site Internet de IGA, sans rabais. Total $ pour un pain = 1.85$ d’ingrédients. Ajoutez à cela l’énergie consommée par la machine à pain…soit 0,8 kw/h (un pain cuit une heure, mais comme c’est un thermostat qui fonctionne puis arrête, on peut calculer que le temps qu’il ne fonctionne pas durant l’heure de cuisson équivaut au temps de pétrissage de la pâte…). Donc, aux tarifs d’Hydro-Québec de janvier 2010 : - 30 premiers kWh par jour 5,45 ¢/kWh - Reste de l'énergie consommée 7,46 ¢/kWh Moyenne 0,06455$ kw/h 0.8kw/h * 0.06455 = 0.005164 $, soit ½ cent d’énergie ! Arrondissons donc le tout à 1.86$ du pain… Un pain tranché « du magasin » coûte autour de 3,39$ du pain (pour avoir du blé entier), soit une économie de 1,53 $ par pain. N’oublions pas de considérer que le pain fait dans cette recette pèse 2lb ½ , soit 1134 grammes et qu’un pain « du magasin » pèse en moyenne 600 grammes… donc un pain de ménage vaut 1,89 pain « du magasin »… soit à poids égal, le pain acheté coûterait 6,41$ ce qui fait grimper l’économie à 4,55 $ du pain! Combien de pains mangez-vous par semaine ? Nous avons mangé deux pains de ménage cette semaine et nous sommes deux adultes et un enfant. Donc, nous avons économisé 9,10 $ cette semaine seulement… Ce qui représente 473.20 $ annuellement… Mon robot boulanger se détaille 104,00 $ chez Canadian Tire, donc en 3 mois seulement, on commence à économiser réellement ! Quel bel exercice n’est-ce pas ? » Hum, pas mal intense, la fille, direz-vous. Attendez de lire la suite… Au printemps de l’année 2017, je suis tombée sur mon souvenir Facebook, décrivant mes savants calculs. Malheur du malheur, c’était en mars. Bien entendu, c’était durant la mi-session et mes piles de corrections étaient TOUT, sauf attirantes. L’appel de la procrastination s’est fait plus fort que celui des copies : j’allais refaire mon calcul, pour mettre mes données à jour et voir si le prix du pain montait en proportion de l’augmentation générale du coût de la vie… Vous êtes curieuses et curieux ? Je vous épargne les préliminaires et vous partage mes résultats : économie annuelle possible de 599,04$. J’ai cependant dû ajuster le nombre de pains hebdomadaires, puisque mon fils Antoine n’était plus un enfant, mais un adolescent en pleine croissance ! Mais quelle sottise. Si l’étude de la psychologie me sert quotidiennement dans mon enseignement et m’aide à mieux comprendre et soutenir les gens qui m’entourent, elle m’est aussi bien pratique pour me raconter des histoires à moi-même et justifier d’un même coup ma procrastination, mon désir de manger santé et mes aspirations environnementales… Dans ma réalité quotidienne, je n’ai pas le temps de faire mon pain exclusivement au robot boulanger. Dans les 10 dernières années, je me suis servi de ma machine au maximum vingt fois. Je me suis acheté tout plein de farines variées (parfois bio, parfois sans gluten, parfois moulues sur pierre) et beaucoup de grains entiers, que j’ai fini par perdre parce qu’elles avaient ranci.... J’ai changé mon ancienne machine pour une plus performante et j’ai même renouvelé mon assortiment de moules à pain… En attendant, ma machine dort au sous-sol. On ne sait jamais quand on aura besoin d’économiser !
30/11/2020
L’os de CélineAuteure: Valérie Dumont Cette histoire s’est déroulée il y a presque 4 ans… Ce n’est qu’aujourd’hui que je suis en mesure de vous la partager. Toute ressemblance avec des personnes réelles est authentique et assumée.
Ma tante Céline était la vieille fille de la famille, celle qui habitait encore chez sa mère 30 ans. Tous les dimanches, après la messe, nous allions manger un bon poulet chez Grand-maman. Sur le cadre du châssis, Céline avait continuellement un os de poulet qui séchait. Après le repas, elle prélevait le bréchet, le lavait soigneusement et le déposait juste au bon endroit, là où le soleil frappait intensivement et de façon prolongée. Chaque semaine, un nouvel os remplaçait le précédent sur l’appui de la fenêtre. Nous avions un jeu, elle et moi. C’était mon privilège ; j’étais l’élue. Notre plaisir consistait à faire un vœu, à accrocher chacune notre petit doigt à une extrémité de la fourche, puis à tirer dessus pour la briser. La gagnante était celle qui restait avec « la grosse pelle de l’os ». Nous partagions toutes nos attentes, sans jamais avoir à parler. Pour qu’ils se réalisent, il était primordial de taire nos désirs. C’était la règle. Nous déposions nos aspirations dans nos regards, puis brisions un nouvel os, hebdomadairement. Je ne me suis jamais demandé ce que ma tante Céline souhaitait. À présent, je comprends que ses espérances devaient être bien plus importantes que les vœux candides d’une enfant. *** Aujourd’hui, j’ai nettoyé une tablette esquivée depuis longtemps. J’ai trouvé un os. Je m’appelle Valérie, et je suis alcoolique. Aujourd’hui, ça fait 88 jours que je n’ai pas consommé d’alcool. Je suis en sevrage. Je m’appelle Valérie, et je viens de trouver un os. Aujourd’hui, je suis seule à la maison avec mon chien. Je suis en arrêt de travail. Je m’appelle Valérie, et je suis en dépression. Aujourd’hui, je donnerais tout pour que Céline soit avec moi. *** Je regarde l’os plus attentivement. Je l’observe, le scrute, le retourne. J’examine ses couleurs, ses aspérités, ses failles ; il est blanchi par le soleil et des fissures le strient en partie. Je l’effleure de l’index ; il est rugueux à l’extérieur de l’angle, paraît un peu plus doux le long des saillies et devient cabossé aux extrémités. Son poids, très léger, me surprend. Je le porte à mon visage, pour le humer. Il ne sent absolument rien. L’os est sec, bien sec. Mes sens me disent qu’il a certainement plus de six mois. L’os provient de l’« avant ». Je calcule à rebours et j’essaie de me remémorer l’occasion à laquelle je l’ai mis à sécher. Je ne me souviens pas. Mon « avant » comporte plusieurs trous, des moments manqués, du temps épongé comme les coupes de vin renversées. L’os me tente. Je suis seule. Je comprends soudainement que j’ai la possibilité de jouer quand même, puisque j’ai deux mains ! Je réfléchis rapidement, puis je choisis deux vœux : maintenir mon abstinence ou aller en voyage. Je place mes deux petits doigts chacun sur sa branche. Je me concentre, pensive. Je m’appuie machinalement sur le tabouret, en considérant mon os. Je suis droitière. Je peux bien placer l’abstinence sur la main droite puisque logiquement, je serai plus habile de celle-ci. Je me consacre à ma sobriété depuis 2112 heures déjà… C’est aussi un jeu. Quand on veut invoquer le destin, il faut savoir accepter une part de hasard. Je dois par conséquent forcer un peu moins de la droite pour donner sa chance à la gauche. Et si ce faisant, je favorisais mon second choix au détriment du premier ? L’os m’a piégée. Je décide de faire fi de mes questions et de passer à l’action. Je me lève, je m’assure que la poigne est équivalente pour les deux doigts, puis me rappelle de tenir compte de ma dominance manuelle. Je me répète mes deux choix : si c’est la droite, je vais maintenir ma sobriété et si c’est la gauche, je vais réaliser un voyage. L’os est sournois. Et si la réalisation d’un souhait entraînait l’avortement de l’autre ? Céline, pourquoi ne m’as-tu jamais expliqué ça ? Je m’en veux de ne pas le lui avoir demandé. Je pourrais lui téléphoner... Je me trouve un peu stupide ; je suis debout dans ma cuisine à 10 h du matin, à faire la cour à un os. C’est pathétique. *** Je jette l’os à la poubelle, je me prépare un quatrième café, puis je vais m’asseoir au soleil. Il paraît que c’est bon, le soleil, quand on est en dépression. Moi, je crois que c’est toujours bon, mais encore plus l’hiver. Je prends soin d’apporter un oreiller pour m’installer confortablement sur ma chaise. J’ai aménagé un petit coin, près de la baie vitrée, pour profiter de chaque parcelle de clarté. Je passe la majeure partie de mes journées assise à cet endroit, les fesses sur une chaise et les jambes sur l’autre. J’ai déplacé mes plus belles plantes près de moi, pour donner du cachet à ma dépression. J’aime bien observer les nouvelles pousses, imaginer des changements, rempoter mes végétaux mentalement. Je ferme les yeux. Ma tablette est restée sur le comptoir de la cuisine, près de mon café. Je n’ai aucune envie de me lever. Je me dis que c’est quand même mon quatrième café. Je rumine à propos des longues heures passées sur Internet. Naviguer empêche mes pensées de se succéder sans ordre pour ensuite s’éparpiller. Surfer me donne une pause. Je suis vide dans le trafic. *** L’os semble encore vouloir me parler. Je pense à Céline, à Grand-maman, à leur maison où j’ai passé tant de temps. Je me souviens avoir fréquemment demandé à Grand-maman, quand nous étions seules, si elle voulait « faire le jeu de l’os » avec moi. Elle trouvait invariablement une façon pour me distraire de mon objectif, afin que Céline puisse continuer d’espérer. L’amour maternel. Mes souvenirs glissent. Ils s’enfilent dans la brume d’un demi-sommeil. Céline est avec moi au centre commercial. J’ai 5 ou 6 ans. Au détour d’une allée du Continental, elle me demande si je veux l’appeler « maman », juste pour la journée. Je revois l’espoir dans les yeux de Céline quand elle m’a posé cette question. Je me remémore cette lueur qui animait ses désirs, ses rêves et ses envies… autour d’un os. *** J’ouvre les yeux, puis je fonce vers la poubelle pour le récupérer. Me voilà de nouveau debout dans ma cuisine, avec mon os, duquel j’ai dû enlever le marc de café mouillé. Et si l’humidité changeait sa résistance et que toutes mes précautions s’avéraient vaines ? Je reformule rapidement et à voix haute mes deux vœux, en mettant de côté mes tribulations d’alcoolique ; je remets mon avenir dans les mains de l’os, dans les mains de Céline. Les yeux clos, je tire sur l’os en implorant ma puissance supérieure. J’entends un « tac » inquiétant, anormal. J’ouvre les yeux, anxieuse de découvrir sa réponse. Il n’y a de gros bout sur aucune des branches. Je descends mon regard vers l’endroit où j’ai entendu le bruit. La pelle s’est détachée des deux tiges. Elle git sur mon plancher. J’éclate de rire ! Ça monte en moi, d’une façon tellement spontanée et surprenante, que des larmes surgissent. Je ris de moi-même, du jeu, du destin. J’ironise sur mes fantasmes de bonne fortune. Je me moque de ma naïveté, de mon ego malmené et de mes épreuves. Puis, lentement, la gratitude. L’os est rusé, mais c’est moi qui suis à la barre. Valérie Dumont Sobre depuis 1440 jours.
30/11/2020
L'ourson qui n'aimait pas le mielAuteur: Gino-Pierre Servant Théo est un petit ourson tout mignon au regard pas comme les autres. En effet, quand tu regardes Théo, tu perçois rapidement ce qu’est la douceur et la tendresse. Il est tellement charmant que j’ai envie de te raconter son histoire.
Lorsque Théo est né, il était temps, pour les animaux de la forêt, de se préparer à hiberner. Tous les ours étaient rapidement prêts, sans exception, à entrer dans les tanières. La forêt tomba alors dans un état de calme complet. Les longs mois d’hiver ont passé pour finalement laisser place aux premiers rayons du soleil. Le printemps venait de prendre place et les différentes familles d’animaux se pointèrent le bout du nez à l’extérieur. Lorsque les parents de Théo sortirent de leur tanière, ils remarquèrent que leur bébé ourson restait derrière, bien au chaud sous sa grosse couverture de poil. Ils respectèrent son rythme, mais se questionnaient tout de même sur le temps, beaucoup plus long, qu’avait eu besoin Théo pour se réveiller, se dégourdir et sortir enfin de sa tanière. Théo adorait aller pêcher le saumon avec son papa à la rivière. Il était fasciné par l’eau et il adorait y plonger ou encore voir son reflet lorsqu’il était au bord de l’eau. Une chose frappa toutefois ses parents : Théo n’aimait pas le miel. Impossible, un ourson qui n’aime pas le miel? Du jamais vu se dirent-ils. Pendant que les autres ours et oursons s’empiffraient de miel, Théo mangeait du poisson et s’en contentait. Encore une fois, ses parents n’insistaient pas et respectaient le rythme de Théo en l’accompagnant dans la découverte de ce merveilleux monde qu’est la forêt. Peut-être qu’un jour il développera son goût pour le miel? Et si ce n’est pas le cas, est-ce réellement obligatoire, pour un ours, d’aimer le miel? Quelques années plus tard, Théo a commencé l’école. Dans sa classe, il y avait que des oursons. C’était très difficile pour lui d’y aller, car les repas de l’école étaient que des pots de miel. Tous les oursons aiment le miel, alors jamais il n’avait été question d’offrir d’autres repas. Tous les midis, Théo refusait de manger, poussait les pots devant lui, grognait et il lui arrivait même de pleurer. Il n’aimait pas le goût du miel ni même la texture. Un midi, il en avait sur les pattes et il s’est senti envahi d’une telle colère, qu’il a cassé tous les pots qu’il avait devant lui. Ses parents voulaient qu’il apporte du poisson, qu’il aimait pêcher avec son papa, pour ses repas. L’école ne voulait pas. C’était leur règle depuis toujours : les repas sont des pots de miel, car les oursons aiment le miel ! Mais Théo lui, l’exception à la règle. Qu’allait-il lui arriver? Quelques semaines plus tard, une maman belette croisa Théo et ses parents après l’école. Toujours souriant malgré tout, Théo riait à cœur joie lorsque les bébés belettes s’amusaient à le chatouiller. Elle était témoin de la réalité de Théo à son école, car elle y passait de longues journées au fond de la classe à construire un petit nid pour ses petits. C’est en parlant avec les parents du petit ourson qu’elle trouva une idée. Elle dit aux parents de ne pas s’inquiéter, car elle avait une solution pour les repas de Théo. Elle passa la nuit à concocter des tonnes de recettes : barres tendres au riz et au miel, pain aux raisins et au miel, brioches au miel, un beurre à l’orange et au miel, etc. Le lendemain, Théo a mangé tout ce que la maman belette avait préparé. À force de l’observer en faisant son nid, elle avait compris qu’il fallait adapter les repas du petit ourson. Il n’aimait pas le miel en pot, mais dissimulé dans des recettes, il le mangeait. Elle venait de jouer un bon tour à l’école. Théo respectait la règle : Il mangeait du miel tous les midis. La maman belette venait surtout de démontrer ce qu’était l’adaptation. Les journées à l’école étaient maintenant beaucoup plus agréables pour Théo. Finalement, Théo avait tellement aimé les recettes de la maman belette, qu’il en apporta avec lui dans sa tanière pour la prochaine hibernation. Ses parents se dirent qu’il tarderait sans doute à en sortir le printemps prochain. Ils savaient toutefois qu’il était heureux et c’était ça l’important. Ils allaient l’attendre, près de la rivière, aussitôt qu’il serait prêt à sortir de sa tanière le ventre bien rempli pour découvrir d’autres merveilles que cachait la forêt…
20/11/2020
Quand la vie te met au défi...Auteure invitée: Vanessa Gagnon Vous est-il déjà arrivé de croiser un regard et que le temps s’arrête ? Que ces dix secondes, aussi intenses soient-elles, vous paraissent une éternité ? Et que, dans ce moment d’éternité, une certaine panique s’empare de votre corps entier ?
Ça m’est arrivé, malheureusement par le passé, heureusement aujourd’hui. Juste le temps de se demander ce qu’il se passe dans votre esprit, vos fondements, et ce regard est déjà devant vous. Planté là, il a maintenant une bouche, un nez, un prénom…une identité. Sans oublier sa voix, grave et apaisante qui me dicte les mots et les syllabes à la quasi-perfection. Digne d’un animateur radio quoi ! Ce genre de coup de foudre inexplicable que j’aurais aimé m’expliquer à ce moment-là. Ce genre de coup de foudre qui n’arrive pas au bon moment de ta vie. Ce que tu croyais en fait... « Pffff ça n’existe pas les coups de foudre», que je me disais ! Te dis-tu ça aussi? Eh bien, la vie s’est bien jouée de moi ! Après, tu essaies de te remettre de cette bulle émotionnelle. En essayant de trouver une explication logique à ce que tu viens de vivre, ressentir. Parce que c’est ce que je fais, je rationalise, j’analyse, j’explique. Je ne vis pas dans une bulle, la vie en rose et candide. Non. Mes valeurs sont bafouées bien malgré moi, je ne me l’explique pas. C’est arrivé, de manière inattendue, de sorte que tout a basculé autour de moi, autour de NOUS. Le NOUS est grand ! Le NOUS est plusieurs. Il y a un NOUS heureux, il y a un NOUS en cicatrisation, il y a un NOUS familial. Et malgré cette vague déferlante d’émotions magnifiques et douloureuses, le NOUS se transforme dans un TOUT. Unis, solide malgré les montagnes russes et toujours en construction ! On dit que la base d’une bonne maison solide est sa fondation. Eh bien, pour moi, la base d’une relation solide, est la communication. Tout comme la fondation, la communication dans notre NOUS familial est ce qui nous soutien, nous garde bien droit malgré les tempêtes. Et croyez-moi, il y en a eu quelques-unes. Ce coup foudre inexplicable m’a apporté son lot de questions et de remises en question. Des décisions réfléchies et prises à la vitesse grand V, car c’est comme ça qu’on aime vivre mon amoureux et moi. Intense, passionnément : «Eille chérie on se lance-tu ?», me dit-il. «Pourquoi pas?» me disais-je. Quand la vie te met au défi, tu as deux choix. Ta vie se divisant tel un Y en majuscule. C’est le moment de faire le bon choix, de te lancer. N’est-ce pas Sylvie ? (Sylvie, c’est la maman de mon amoureux-coup-de-foudre) À 30 ans, je me demandais ce qu’il me restait à accomplir. J’avais, visiblement, tout. Mais… Je réalise quatre ans plus tard le ''mais'' de toutes ces fois. Je suis arrivé à mon Y. Je vous l’ai dit, pas facile les Y ! Je l’ai vu passer dans CE moment d’éternité de quelques secondes. J’ai choisi d’emprunter un nouveau chemin. Et NOUS avons maintenant mille et un projets - défis – ambitions à bâtir ensemble... Eille la vie, t’a pas fini avec NOUS ! |
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Novembre 2020
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