5/1/2021
Le gros mot...Auteure invitée: Nadya Lefebvre Cette semaine (ben, pour moi y’a plus de semaine… Y’a qu’une succession de jours me menant au retour au travail…), j’ai eu de l’inspiration pour écrire, donc peu importe le jour de la semaine, c’est aujourd’hui que je vous écris un petit quelque chose…
J’ai eu de l’inspiration en voyant une publication d’une amie… Elle nous faisait prendre conscience qu’un gros arbre, une grosse montagne et une grosse maison démontre qu’être gros n’est pas un défaut. On voudrait, pour la plupart, avoir un gros char, une grosse maison, une grosse fortune mais jamais un gros corps! Bon, vous me direz: oui mes les gros bras eux! Ouin, c’est peut-être une exception! On aime bien qualifier nos avoir par des mots comme gros pour quantifier notre réussite. On dira à un nouveau propriétaire: belle grosse maison que tu t’es acheté! On fera le compliment du beau gros bébé joufflu… On se paye de temps en temps un gros luxe… Alors pourquoi qu’une personne en surplus de poids est pointé du doigt et traité de gros de façon négative? Les mots ont un poids et on les choisi en fonction de bien des choses… Certains mots n’ont que très peu de poids… Même si je me « pète les bretelles » d’avoir un pouls au repos de 56, la plupart des gens n’en ont que faire de cette information. Si je me félicite de n’avoir aucun cholestérol, personne ne me donnera une tape dans le dos d’encouragement. Jamais je ne recevrai de certificat pour le nombre de portions de fruits et légumes que je mets dans mon assiette. Mais si on le peut, on me fera savoir que je n’ai pas un corps qui répond à la norme. Je suis grosse, et ça c’est mal vu, c’est un mauvais mot! Pourtant… Je peux comprendre que cela freine des gens… Ils ont le goût de se mettre en forme, ils ont le goût de se sentir bien mais voilà, quand ils tentent de le faire, ils sont parfois bien découragés des commentaires des autres, même si ces derniers semblent anodins. Dire à une personne qui ne bouge presque jamais et qui commence: ça va te faire du bien! c’est presque lui dire en pleine face qu’elle n’est pas en forme. Demander à une personne si elle a perdu du poids et quand elle répond par l’affirmative la féliciter et lui dire que ça lui va bien, c’est lui faire comprendre qu’avant, elle faisait dur… Vous me direz que je suis un peu dans les extrêmes mais je ne pense pas! Ce ne sont pas toutes les personnes qui sont ainsi mais en général, derrière une personnalité affirmé et fonceuse, se trouve aussi une personne insécure. Nous avons tous nos insécurités, quelles qu’elles soient! J’ai les miennes, vous avez les vôtres… Et les mots que l’on utilise ont souvent un poids bien plus important que celui que nous lui donnons… Je sais que j’en ai déjà parlé, mais avec un surplus de poids, aller dans une boutique de sport c’est comme une torture mentale: on ne te prend pas au sérieux, on ne te conseille que très peu et parfois même on ne te réponds même pas. Et j’imagine que ça peut être la même chose pour une personne très maigre… ou petite… ou très grande… On ne cesse de dire que l’on fait beaucoup d’avancement pour l’acceptation des corps mais j’en doute… Je trouve toujours drôle quand on annonce que cette personne X est un mannequin taille plus, alors qu’elle ne me semble que de la taille d’un humain normal! Bref, je m’égare mais les mots que l’on utilise ont souvent une portée plus grande que le sens premier auquel on pensait en le disant… Dire à quelqu’un de tasser son gros c** de là, c’est pas très poli j’en convient mais on comprend bien l’image. On n’entend jamais dire à quelqu’un de tasser son gros cerveau… pourtant, il y a des gens bien plus intelligents que moi dans ce monde… Je rêve du jour où le mot GROS ne servira plus pour décrire le corps humain.. où on s’habillera avec du linge trop grand ou trop petit ou à notre taille sans se soucier du chiffre ou du mot qui décrit la grandeur… où les gens se soucieront plus de notre personnalité que de notre physique… où les médecins ne jugeront plus les patients par leur poids mais par leurs résultats… où tout le monde aura de droit d’être en forme peu importe le corps qu’ils ont… où il sera plus facile d’accepter de ne pas avoir un corps à l’image que la société nous projette… Je suis une rêveuse, j’ai le droit d’avoir de GROS rêves!!! L’année 2020 nous a appris à ne rien tenir pour acquis et surtout à profiter du moment présent. Voici pourquoi la Gaspésie is the place to be.
1. Elle est un brin nostalgique La liberté de l’enfance, l’insouciance de l’adolescence, on y retournerait parfois. Qu’on soit originaire ou non, la Gaspésie est synonyme de plaisir et de souvenirs. Jouer dehors jusqu’à en avoir les pieds gelés pour rentrer manger une collation devant le poêle à bois. Revoir la parenté éloignée et les mêmes amis année après année, comme un synonyme de sécurité. La Gaspésie, c’est aussi des road trip sur un coup de tête, un kick de jeunesse rencontré sur le bord de la plage et ben des tounes massacrées en les criant à fond dans l’auto pour s’y rendre ou pour en revenir! Mais en revient-on vraiment? 2. Elle t’accueille à bras ouverts C’est sûr qu’avec la covid, elle t’accueille peut-être plus avec un high five à distance, mais ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas contente que tu sois là pour autant. Au contraire, on a de la place en masse! L’accueil des Gaspésien.ne.s n’est pas légendaire pour rien. Été comme hiver, on y mange en roi et on t’invite comme si t’étais de la famille. À la bonne franquette, on te fait une place à la table et on te raconte nos plus belles histoires. Y’a des bonnes chances qu’on finisse ça autour du feu avec deux ou trois guitares. Une petite bière (gaspésienne!) avec ça? L’affaire, c’est que quand tu te fais recevoir aussi chaleureusement qu’ici, tu ne veux plus repartir. Ça tombe bien, on veut te garder! 3. Elle t’oblige à prendre le temps Quand ben même que tu voudrais rouler plus vite sur la 132, tu es trop concentré.e à regarder le soleil se coucher sur l’horizon. Ta définition du trafic, c’est quand tu ne peux pas repartir après avoir fait ton stop parce qu’il vient une voiture. C’est pas mêlant, ton niveau de stress n’est pas le même qu’ailleurs. Le son des vagues, ça replace l’esprit. C’est presque une thérapie! La mer, c’est puissant. Presque autant qu’une mère. On a quasiment l’impression de revenir au commencement. Profiter des petits plaisirs simples du quotidien, ça va de soi. En Gaspésie, la notion du temps prend une tout autre perspective. Ça ne veut pas dire qu’on s’ennuie, loin de là, mais on met les priorités aux bonnes places. 4. Elle a évolué tout en restant authentique La Gaspésie s’est transformée au fil des ans. Et de plus en plus de jeunes voient le potentiel qu’offre cet immense terrain de jeu. La région déborde d’entrepreneurs motivés à créer des produits et des expériences uniques. La Gaspésie, c’est surtout des gens qui ont pris leur destin en main, avec une volonté de se démarquer et de se renouveler. C’est un terreau fertile pour créer, innover. Mais même si elle a changé, la Gaspésie n’a pas perdu ce qui fait qu’on l’aime autant : son authenticité. Elle a conservé ses racines fortes et solides qui tiennent l’arbre en place. Elle a juste permis à de nouvelles feuilles de pousser. Et l’arbre n’a pas fini de grandir! 5. Elle t’offre l’essentiel Finir sa sortie de ski de fond dans un chalet entre amis, en bas de laine, à boire un petit café (comique!) devant le poêle à bois. Se faire un 5 à 7 sur le bord de la plage, finir ça avec un feu de grève et rentrer au travail le lendemain comme si de rien n’était. Ça, ce n’est pas extraordinaire en Gaspésie, c’est le quotidien. Aller patiner sur la baie, prendre une marche pour respirer l’air pur à pleins poumons. Écouter un film emmitouflé.e dans une grosse couverture. En mode slow toute. Juste du bon, du beau, du vrai. Ou tout simplement habiter dans une région qui fit avec tes valeurs. Vivre en Gaspésie, c’est choisir l’essentiel. Constate à quel point la Gaspésie est réconfortante juste ici : www.vivreengaspesie.com/gaspesiereconfortante
22/12/2020
Meilleurs aveuxAuteure: Marie-Ève Trudel-Vibert Salut,
Je n’allais pas te laisser filer, comme notre santé mentale collective, sans te saluer de vifs mots. T’adresser mes aveux. T’en es où, cher toi ? Tu te situes dans quel angle mort de la courbe à aplatir ? Es-tu encore sous le choc ? Ou en train de digérer la grosse pilule (puis les dizaines d’apparentées) ? Es-tu en phase d’assimilation ou encore de la foutue adaptation ? Prends ça cool, l’étape où l’on se réadapte, elle, n’est pas arrivée. Le vaccin s’est pointé en premier. Les psys sont débordés ; toi aussi. Entre le télétravail, la popote, les tâches ménagères, ton propre ménage, les kids qui ont faim, qui veulent jouer, et tout à coup cette envie d’être un chien qu’on sort promener après le souper pour faire ses besoins. Ton besoin à toi, c’est juste de prendre l’air. Croiser d’autres chiens. Lâcher un « wouf » muselé puis retrouver ta niche. Parce qu’il faut bien revenir. Toi aussi tu débordes, et pour ventiler, on t’offre un support téléphonique ou virtuel. Rien qui t’arrache à ta routine. Puis tu te dis que tant qu’à payer, y a des tutos-psychos-machins-trucs gratuits sur YouTube. Les coachs de « toute » n’ont jamais eu autant la cote. Ça me donne quasiment envie de reprendre la pratique. De réinventer le genre. Paroles en l’air ? D’aucuns le savent. De mon côté, pour suivre la vague, j’ai changé de router, de cam, j’ai formaté mon ordi, je me suis acheté de la mémoire pour mieux vivre numériquement. Depuis, j’existe devant 3 écrans (4 si je compte mon cell), et quand j’ai deux minutes de libres, j’époussette Windows. Mon environnement physique est devenu superflu. Sale. J’habite un bungalow aux arômes d’entrepôt. À l’âme esseulée. J’habite une maison à mon image ; celle d’une chandelle brûlée par les deux bouts ; l’amère impression de me gaspiller au profit d’une netteté virtuelle lorgnée que de visu. Plus que jamais, j’ai mal au tiers lieu. Mon imposante monture est crochie, ses verres, rayés. Ils ne laissent plus passer le moindre jour, comme habitués à cette lumière bleue, qui aveugle à la longue. Débilise aussi. En 2021, je devrai ajuster ma vue et quoi encore ? Quoi d’autre en moi aura perdu de son spectre, de son lustre ? La liste s’allonge. Les rides épongent. Je me croyais « branchée » pour une vieille branche de 37 automnes. La pandémie m’a fait réaliser que je ne l’étais pas tant que ça, privilégiant le contact humain, les rencontres professionnelles dans un café. Mais à l’heure des plateformes de communication en ligne, de ce set carré qui donne une fausse impression de proximité, je me referme. Au début, j’ai joué le jeu. C’était une solution de rechange. Passagère. Puis les mois se sont mis à mourir au calendrier, les gens aussi ; les collègues sont devenus de moins en moins motivés derrière leur écran. Fermant son et caméra. Disparaissant dans leur chambre ou leur bureau improvisé. S’effaçant pour mieux se conforter en mou ; utilisant leur cape d’invisibilité. Moi aussi, j’ai décroché. En diminuant mes présences, n’étant plus à même de gérer les absences. Reste que la charge de boulot, elle, n’a pas diminué. Ayant un TDA et un immense souci de performance, je ne suis pas satisfaite tant que je ne suis pas satisfaite. J’y mets donc plus de temps. Plus de temps d’écran. Ce sera ça, le principal enjeu des fêtes : tirer la plug. Décréter mon bureau en zone rouge. J’ai compris ça en milieu de semaine dernière. On était à la veille de passer à la trappe du lutin coquin qui donnait le « go » aux festivités confinées. Après un long déjeuner suivi d’une obstinade avec mon ado de 4 ans et demi sur les vêtements à enfiler en vitesse, je la conduis au CPE. À l’intersection principale, au centre-ville, je croise l’Orléans Express (no 6959) qui est sur son départ. Direction Rimouski. Elle m’a traversé cette envie de laisser ma Kia en rack, de monter dans le bus comme à l’époque, de plus en plus lointaine. Quand je prenais la route de l’université, et à l’inverse, celle du bercail. Une longue run, au wifi chancelant, mais je m’en foutais, je n’avais qu’un téléphone à flip. Je me souviens que je regardais la nature défiler, durant tout le trajet, sans m’écœurer. Le bus arrêtait souvent, des gens débarquaient, d’autres embarquaient, même chose pour les colis. On sortait prendre des puffs d’air, des puffs tout court. Le temps profitait de sa longueur. Je l’imitais. Sur cette sensation de manque, je rentre à la maison pour un meeting online. Je fais ce que j’ai à faire puis quand ça se termine, j’évalue le temps à ma disposition avant le prochain Zoom pour passer à l’épicerie. Je devrais m’en tirer en 30 minutes. Sur place, j’utilise une caisse libre-service. C’est rapide. Productif. On m’offre un écran, un scan et une narration féminine. Je sors de là aussi vite que possible. Je range les paquets dans la voiture, j’envoie mon panier valser avec les autres, m’aperçois que j’ai oublié de scanner ma canne de café. Honteuse, je ne rebrousse pas chemin pour autant, j’essaie d’assumer mon vol. Il mouille dans ma face et je m’autorise à pleurer dans la pluie. Une fois à l’abri, j’enlève couvre-visage et grosses lunettes, je me mouche bruyamment et m’essuie les yeux. Pour m’enlever cette toune de l’esprit, je syntonise un poste de radio en touchant mon écran tactile. Je revois mon vieux char et ma pile de CD dont je me suis séparé à la fin de l’été. Tout est écran, bout de viarge ! Je suis écran. Maintenant, je pleure dans l’habitacle. Peut-être que demain ça ira mieux, mais aujourd’hui, ma vie c’est… Oui, tu connais. Tout le monde connaît. Après mon second Zoom caféiné au parfum de crime, je prends un bain chaud. Avec mon cell. Pour faire le suivi de notifications, checker mes applis, répondre aux courriels. Me laver, par ailleurs. Car quitter l’écran principal ne me libère qu’en apparence. Mon téléphone me suit dans tous mes déplacements, je te jure, ma main droite est en train de s’y mouler. Je suis certaine qu’un jour, il existera une telle sculpture dans un musée, ou un modèle en cire avec cette notice : « voyez cette main du passé qui s’est faite dominer par un objet sans réelle importance de forme rectangulaire… ». Il me suit même sur le trône (je n’ai pas conservé mes vieux « Filles d’aujourd’hui », toi, oui ?), alors non, je n’expulse pas seule. De toute façon, si je ne suis pas connectée digitalement pendant cet acte si banal, j’entends « Mamannnnn » !!! C’est ça, être travailleuse autonome. C’est ça, avoir croqué la pomme. Milieu PM, je vais chercher ma fille à la Passe-Partout ; masquée, capuchonnée, je traîne mon cell pour patienter dans le froid avec d’autres parents — surtout des grands-parents —. Ce n’est pas comme si c’était simple d’initier des conversations avec des inconnus couverts jusqu’aux yeux, alors je me rabats sur mon cell et fais une publication éphémère. Désolant. De retour au bungalow, on ouvre les bacs de rangement qui contiennent les décos de Noël. Il doit y avoir 3 sacs de boules et autres ornements fabriqués à la main avec ma louve. Affectée, je réalise que cette année, on n’a rien fait. Que j’ai passé à côté. J’ai bien eu l’idée d’une guirlande en papier construction, mais on n’a jamais collé les languettes. Ce jour-là, j’ai craqué ; une première depuis septembre. J’ai l’habitude de purges régulières. C’est moins violent. Je laisse mes épaules retombées un peu, pas trop, j’imagine mes chakras. Le tableau me peine. Comme tout le monde. Ça m’attriste de constater qu’on ne cuisinera pas notre fameux cipâte le 24 au matin, pour le respirer et l’écouter mijoter dans son jus de volaille et ses épices mélangées en jouant au 150 et s’enfilant des slushs gin-canneberges. Que le soir venu, mes grands-parents ne se joindront pas à nous pour le réveillon, car elle sera intime, cette veillée. Que le brunch très « mimosaté » du 25, celui-là qui précède le déballage des cadeaux, est annulé tout comme la tournée paroissiale en après-midi. Que la glissade en clan du 26 enrobée de soupe aux légumes et de cafés Baileys n’aura pas lieu ! Je ne te parle pas du party des Trudel en soirée. La journée du 27, celle qui sert à vomir un peu, à partir une brassée, à défaire et rempaqueter les valises jusqu’au 2 janvier, celle-là aussi, passe dans le tordeur. Je roule des yeux à la vue de notre beau linge acheté pour les fêtes alors qu’on n’ira nulle part, aux rencontres virtuelles qu’il faudra planifier pour pallier nos déplacements. Ça me met en beau torpinouche pour ne pas crier tous les mots d’église. Mais par-dessus tout, je n’ai pas le goût de continuer à vivre sur le side. C’est pour ça que je ne giraferai pas, pour reprendre l’expression de Boucar. Parce que vivre sur le side, ça fait un temps déjà. Faisons du side le bon côté. Comment ? Ici, nous respecterons les consignes sanitaires. Et nous créerons des souvenirs. Cette année, ils seront nouveaux. Puis l’an prochain, ils se tailleront une place à travers les traditions. La situation que nous vivons nous révèle à nous-mêmes. Je ne sais pas pour toi, mais moi, je suis de nature rebelle. Je n’ai jamais vraiment été du genre à me soustraire à l’autorité. D’ailleurs, une amie me faisait remarquer récemment que mon pitch de présentation sous ma photo de profil FB se lit ainsi : « l’équilibrée rebelle » (hé là là !) Et curieusement, naît ce profond désir de me ranger, d’opiner du bonnet, pour mon bien et celui d’autrui. D’y trouver mon compte, bien entendu, inutile de se flageoler. Et je reconnais ma chance. Avec p’tit mari et louve, on s’est établi un solide menu du 22 au 02. On a aussi commencé une ébauche d’activités, comme apprendre les échecs (merci The Queen’s Gambit), jouer à la cachette dans le noir à l’aide d’une flashlight, épier les maisons illuminées, préparer la collation du père Noël et des rennes, marcher notre quartier pour recroiser nos voisins et reprendre les jasettes d’asphalte du genre : « ta fille a bien grandi ! ». Et faire tout cela en cohérence. Pour y arriver, on a ouvert la discussion. Exactement comme on l’a fait lors de la vague #moiaussi. S’arrêter. Se poser. Réfléchir. Ne pas simplement effleurer le sujet pour y consentir rapidement. Ainsi, j’ai pu verbaliser mon besoin viscéral de me sentir liée, tout en étant confinée. D’être réellement en communion avec les autres dans tout ce foutoir. Et pour que ça se réalise, je vivrai cette distanciation. Toi, quelle est ta position ? Au bout du monde, on n’est pas en prison, on a le décor, les couleurs, les saveurs et l’étendue d’un territoire à parcourir. Au bungalow, j’ai un noyau dur, de la bouffe de circonstance, des boires locaux, des abonnements pas plates. Cette année, je n’ai vécu aucun drame sinon le même que toi. Et pour finir, on vivra des fêtes similaires. Mais qui se ressemble ne se rassemble pas. Tu en dis quoi ? Je m’engage à honorer celles et ceux qui ont été et qui sont touchés par la pandémie. Celles et ceux qui ont perdu emploi, êtres chers, êtres aimés. La tête au passage. La vie, parce que c’est arrivé et que ça se poursuit. Je m’engage à t’honorer toi, cher ami. Je te salue de vifs maux. Tu commences à me connaître. Je manquais de jus et d’inspiration pour rédiger des vœux classiques. Alors j’ai pensé aux aveux. Dans mon cas, chroniques. Je t’en souhaite tout autant. Ça fait du bien de s’avouer. De pleurer aussi. Meilleurs aveux et merveilleuse nouvelle année. À tantôt ! Auteure: Sarah Servant Discrète, lumineuse et puissante à la fois, la résilience est quelque chose que j’aime observer, que j’aime vivre. La résilience, cette capacité de rebondir, de se dépasser et de se reconstruire, se manifeste autour de nous de si belle façon en ce moment. C’est une belle et grande chose à apprécier, qui apaise bien des doutes et des inquiétudes. Pour moi, la Gaspésie, c’est la résilience. La Gaspésie c’est l’art même de «naviguer entre les torrents» (Cyrulnik, B.) La péninsule se dresse à l’écart des grands centres, souffrant souvent de son éloignement, de ses conditions plus rudes et de ses limites… Pourtant, les Gaspésiens persistent et insistent : «On est bien chez nous!». Et après tant d’années à s’accrocher, on finit par se dépasser. La Gaspésie devient de plus en plus synonyme de ce qu’elle a toujours été; paradis naturel, réconfort, possibilités multiples, liberté, équilibre, bonheur… Et dans cette région, des citoyens qui semblent avoir dans leurs gênes, bien de la résilience. Des citoyens qui n’ont pas froid aux yeux, pandémie ou pas. Parade de Noël adaptée, quartier des fêtes, fête d’Halloween, envoi de cartes de vœux aux personnes âgées, des saucettes édition virtuelles… Des initiatives ambitieuses, un peu osées, mais qui fonctionnent! Nos réseaux sociaux débordent d’initiatives citoyennes, gaspésiennes qui réconfortent et qui démontrent à quel point, on navigue bien, tout le monde ensemble, à travers les torrents. Et voilà qu’en naviguant, on émerge. Et par un détour curieux, j’ai envie de parler de Damien Robitaille. Depuis mars dernier, il enchaîne des interprétations presque tous les jours sur les réseaux sociaux. Si une seule des vidéos peut paraître anodine, le fait qu’il en ait publié près de 150 depuis le début de la pandémie donne un beau vertige. Et voilà qu’il émerge, depuis peu, un peu partout dans le monde. En rebondissant dans la situation actuelle limitante pour les arts, il émerge, de belle et douce façon. Heureuse et fière de voir que la conviction des gens autour de moi, leur audace de s’adapter et de se construire malgré tout, brillent et créent une sorte de résilience collective propre à nous, je vous souhaite, sincèrement, de savourer, malgré tout, ce temps des fêtes, édition COVID. D’ici là, MAMA Gaspésie vous offre la chance de gagner un magnifique calendrier de Vanessa Cotton. Magnifique, visuellement, mais profondément remarquable, car notre collaboratrice s’est développé une passion pour l’ornithologie pendant qu’elle était en convalescence, suite à une opération pour contrer un cancer… De plus, Vanessa offre 50% des profits de ses ventes au Centre de pédiatrie – L’équipage. Quand on parle de résilience gaspésienne, d’entraide et de dépassement. N’est-ce pas un bel exemple? Le concours est en cours sur notre page Facebook et vous pouvez communiquer avec Vanessa Cotton pour vous procurer votre calendrier, via cotton.vanessa@hotmail.com PS: L'album de Noël de Damien Robitaille est parfait et addictif.
10/12/2020
L'anxiété, ce mal invisibleAuteure invitée: Mylène Lévesque ![]() Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été la fille qui répondait « présente » lorsqu’une personne avait besoin d’aide. Je suis éducatrice spécialisée de formation donc je prenais mon rôle très à cœur que j’appliquais dans ma vie en général. J’ai vécu des situations, des événements ou j’enterrais mon mal bien profond dans le sol. Je vivais dans l’ombre des autres et je nageais à la surface de l’eau afin de garder la tête en dehors pour respirer un peu. J’aidais, j’accompagnais et je supportais sans même prendre conscience de ce qui se passait à l’intérieur de moi. Parce que franchement! Je suis une intervenante moi! Je n’ai aucun droit de sombrer. Je dois me tenir debout! Un beau jour, la superwoman que je croyais être a frappé son mur. Elle a frappé si fort qu’elle a coulé au fond de l’eau. Par contre, l’anxiété n’arrive pas comme ça. L’anxiété arrive en conséquence de choix que nous faisons dans notre vie. Nous ne sommes souvent pas conscients de tout le mal que nous nous faisons vivre. J’ai bien accepté et pris des décisions qui m’ont fait souffrir et qui aujourd’hui m’ont fait grandir. J’ai été la reine pour me lapider moi-même. Rien ne paraissait de l’extérieur, car j’ai aussi une poker face incroyable. Quand l’anxiété est bien installée, ça te ronge de l’intérieur. Ça te brûle la gorge, ça t’empêche de respirer et des nuits blanches, tu en passes énormément. Tu pleures constamment et tu ne sais même pas pourquoi. Je me suis vue assisse, dans ma cuisine par terre, à laisser couler toutes les larmes de mon corps, à hurler de douleur. J’ai passé des jours à me demander « Pourquoi moi? Qu’est-ce que j’avais de mal pour ne pas être à la hauteur? Pourquoi? Qu’est-ce que j’avais de honteux? ». J’ai voulu disparaître et ne plus être ici. Je continuais de me dire que ça ne faisait pas de sens, car après tout j’étais intervenante. Des gens comptaient sur moi… Mais de quoi aurais-je l’air? Parce que je faisais ce métier, je ne pouvais pas vivre ça. Une belle pression de plus ajoutée sur mes épaules. Faut quand même se dire que de base, nous sommes responsables de notre bonheur, mais aussi de notre malheur. Après des mois, voir même des années, j’ai décidé de m’en sortir. Je connaissais très bien la méthode à suivre parce que j’accompagnais des gens à longueur de journée avec ce même problème. J’ai consulté un médecin, un travailleur social et une psychologue. Je me suis inscrite au gym pour évacuer ce stress intense. J’ai accepté de prendre une médication. Après tout, combien de gens autour de vous en prennent? Vous êtes vous déjà posé la question? Ce n’est pas la solution gagnante pour tout le monde, mais pour moi, ç’a fonctionné. J’ai travaillé fort sur moi et je continue encore. J’apprends à être bien avec moi-même, à m’aimer très fort. J’ai déjà dit que je croyais que la première chose que nous devrions enseigner à nos enfants, c’est d’apprendre à s’aimer si fort. De leur apprendre à être en totale harmonie avec eux-mêmes. C’est ce que j’essaie d’apprendre aux miens. Malgré tout ça, je suis fière de la personne que je suis. Je suis redevenue aujourd’hui la fille énergique qui a le goût de vivre. Je respecte mes limites, mon énergie ainsi que ma fatigue. Ce que j’ai le plus envie de te dire à toi qui vit peut-être la même chose c’est « Ne reste pas seul avec ta souffrance ». À part mon entourage, je ne crois pas que les gens auraient pu savoir que je vivais tout ça. Je suis celle qui avance avec le sourire au visage, malgré ce que je peux vivre. Sache qu’il y a énormément de ressources pour toi. Tu peux recevoir l’aide dont tu as besoin. Si j’ose parler de tout ça aujourd’hui, c’est que je veux te montrer à toi qui souffre que tu peux t’en sortir. Ne baisse pas les bras, la vie vaut la peine et TA vie est tellement importante. Tu mérites d’être heureux, tu peux me croire. Tu peux contacter : Info-Santé et Info-social au 811 te permet de parler à un intervenant qui saura te guider et t’aider. Tu peux aussi contacter le CLSC près de chez toi. Ils sont sur place et ils peuvent aussi t’apporter l’aide dont tu as besoin. Dans chaque Carrefour jeunesse-emploi de ta région, il y a aussi des intervenants sur place qui peuvent te recevoir et être là pour toi. Ne l’oublie pas, tu es la personne la plus importante de ta vie. |
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Novembre 2020
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