Auteure invitée: Ève Bourret Oui, oui! Tu as bien lu. Voici cinq raisons de ne pas faire de bénévolat. En cette semaine de l’action bénévole, je compte tester sur toi les fameux principes de la psychologie inversée. Ça fonctionne sur les enfants, alors pourquoi pas sur nous? Je sais que tu as des raisons de ne pas faire de bénévolat. Tout le monde en a. Or, le Québec d’aujourd’hui et de demain aura plus que jamais besoin de bras. Si tu n’es pas disponible MAINTENANT pour faire du bénévolat, rien ne t’empêche de commencer tout de suite à penser à ce que tu pourras faire pour contribuer à ta communauté, une fois que la situation sera de retour à la normale.
Tiens-toi bien, je vais te convaincre de t’impliquer en démontant tous tes arguments! Raison #1 : J’ai pas le temps! FAUX. Le temps, c’est un peu comme recevoir de la visite non annoncée pour souper. Certains gratteront les fonds d’armoires pour trouver de quoi allonger le bouillon de la soupe. D’autres seront pris de court et ne trouveront rien à offrir à leurs invités, prétextant qu’ils n’avaient prévu que deux homards et non quatre. En d’autres mots, ce ne sont pas ceux qui ont le plus de temps qui en donnent le plus. Si on a peu de temps à donner, mais qu’on est créatif, on trouve toujours un trou dans notre horaire pour s’impliquer. Si t’as eu le temps de te claquer les 5 saisons de Breaking Bad, les 7 saisons de Walking Dead et/ou les 8 (!) saisons de Game of Thrones, t’as clairement le temps de faire du bénévolat! Que faisais-tu il y a deux minutes? Si t’es en train de lire mon article, t’étais probablement sur ton fil d’actualité Facebook hein, avoue! Je te laisse finir cette réflexion seul avec ta culpabilité… Raison #2 : Les soupers spaghetti, ça ne m’intéresse pas. J’aime pas le spaghetti. FAUX. Tu aimes ça, le spaghetti. Tout le monde aime le spaghetti. Ça se peut que tu n’aimes pas les boulettes, ça se peut que tu ne comprennes pas pourquoi les gens mettent des carottes dans leur sauce ou que tu trouves qu’il y a trop de romarin. Il suffit de trouver la recette qui te plait! Tu vois tes grands-parents s’impliquer dans tous les clubs et levées de fonds possibles et pour toi, le bénévolat, ça se résume à organiser des soupers spaghetti? Eh bien sache que si t’as une passion, tu peux probablement la transformer en bénévolat. Que ce soit de t’impliquer auprès d’un CA d’un organisme de plein air, d’organiser une journée tricot, de créer un char allégorique pour la parade de Noël… (Tu trouves cette dernière passion inusitée? Eh bien saches, cher lecteur, que je n’ai pas une, mais bien DEUX collègues de travail qui cultivent cette passion.) Ton implication peut durer 1h comme être échelonnée sur plusieurs années. Elle peut être faite de jour, de soir, en semaine ou la fin de semaine. À toi de trouver la recette gagnante! Raison #3 : Je ne sais pas comment ça fonctionne, un conseil d’administration La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des sièges vacants dans plusieurs CA. Les autres administrateurs risquent donc de t’accueillir à bras ouverts et se feront un plaisir de t’expliquer les rudiments d’un conseil d’administration. Ça se pourrait même que tu te retrouves trésorier même si tu crois que ça implique de trouver un trésor. De plus, il existe des formations sur le fonctionnement d’un CA! L’URLS GIM en offre d’ailleurs une, en version longue ou abrégée (pour ceux qui n’ont ‘’pas le temps’’ comme toi et moi). Raison #4 : J’aime pas ça moi, aider les gens VRAI…?! Si tu es sérieux, t’es peut-être un peu mort en dedans, non? Je ne peux plus rien faire pour toi! Tu peux retourner faire défiler froidement ton fil d’actualité Facebook. Raison #5 : Mon temps vaut quelque chose. VRAI. À une époque où tout le monde court, ce qu’un humain a de plus précieux et de plus rare à offrir, c’est son temps! As-tu déjà entendu parler de capital social? Savais-tu que chaque dollar investi en bénévolat en rapporte deux à la communauté? La communauté, c’est toi, ta famille, tes amis et tous les autres. C’est donc un peu égoïste, mais quand tu investis de ton temps, tu peux être sûr qu’il y aura des ristournes. Si tu n’es pas encore convaincu, je te laisse sur cette citation de Mufasa. Parce que oui, quand t’as trois enfants de 6 ans et moins et que t’es une maman impliquée, tu dois couper dans les citations qui te donne l’air d’être cultivée et tu t’astreins à citer le Roi Lion, mais la version 2019 quand même... « Quand chacun se demande ce qu'il peut gagner, un vrai roi se demande ce qu'il peut offrir. » -Mufasa Alors, tu fais quoi, toi, après le confinement? Auteure invitée: Jolyane Tremblay En cette journée de sensibilisation de l’autiste, j’avais envie de fêter cette différence. J’entends déjà mes oreilles sillées de : Comment peut-on le fêter ? Que veux-tu fêter ?
Hey, minute! Voir l’autisme comme quelque chose de fatidique ou comme de quelque chose de moins... De moins que vous, de moins que le normal, de moins que le pareil que tous ? Moi je dis haut et fort : NON ! Je comprends tout à fait qu’il s’agit d’un spectre de l’autiste, donc nos enfants ne se retrouvent pas tous au même endroit sur cette ligne… mais moi, aujourd’hui, j’ai le goût d’y voir du positif. J’en ai peut-être besoin simplement. J’avoue que le quotidien est complexe et que les dernières années furent parsemées de rochers sur notre route. Est-ce lui qui est complexe ? Ou n’est-ce pas plutôt le monde dans lequel on vit et la distance qui existe entre nos deux fonctionnements? Pourquoi ce serait eux les différents ? Mon fils vous dirait : "De toute façon nous sommes tous différents." Il a tout à fait raison ! Ce qui est le plus beau, c’est le cheminement qu'il m’a permis de faire en tant que mère et surtout en tant que personne. Il m’a permis de me découvrir, de me trouver des forces que je ne connaissais pas. Il m’a permis de me rencontrer! C’est l’enfant le plus affectueux que je connaisse et le plus attentionné. Attentionné! Il ne le démontre pas comme vous probablement. À sa façon, il démontre qu’il se soucie de tous. Plutôt que consoler l’amie qui pleure à l’école, parce qu’elle a brisé un bracelet, il me proposera à son retour d’école de lui en faire un. Pour souligner le départ d'une jeune enfant que nous hébergions en tant que famille d'accueil, il a pris tous ses points en classe pour pouvoir lui offrir sa surprise. D'ailleurs, il a espéré très fort avoir le temps d’accumuler suffisamment de points, car il avait vu des cartes de hockey et il y a longtemps qu’il avait compris que c’était son intérêt à elle. Quand sa petite sœur pleure, il va lui chercher sa doudou qu’elle aime tant. Finalement, au lieu de consoler par des marques d'affection comme nous le faisons souvent, il agit concrètement. Il se connait aussi très bien lui-même. Ça me fascine littéralement puisque la plupart d’entre nous, on est à la recherche de nous-mêmes et parfois toute notre vie. Lui, il connait déjà ce qui lui fait du bien, le rassure, le calme ou l’agace. Et que dire des émotions? Pour une situation survenue à l’école, il a été capable d’expliquer les 16 émotions vécues à ce moment et ensuite, les expliquer adéquatement à son éducatrice. Quel enfant de 8 ans peut en faire tout autant ? Je pourrais continuer longtemps sur ses capacités qui sont siennes et trop souvent pas miennes... Sa mémoire des détails fait en sorte que je ne peux parler d’un fait en me trompant, il est ma mémoire prolongée. Il a un désir immense de bien faire les choses, une vision qu’il existe des solutions pour tout (tant que ça ne le concerne pas, c’est un autre sujet ça) et une sensibilité pour l’environnement. Pour moi il est un artiste avec d’immenses talents, sa créativité n’a pas de frontière. Bref, il est notre petit morceau de casse-tête bleu qui complète si bien notre famille qui présente un casse-tête différent. Avez-vous déjà lu le livre : Olivier cherche sa place de Cale Atkinson ? C’est un magnifique ouvrage qui parle de différence et du fait que chacun à sa place. Lorsqu’on tente de se conformer aux autres, nous perdons notre identité. J’ai espoir en l’avenir, afin que l’on comprenne l’apport que ces enfants peuvent apporter à notre société. Nous voyons de plus en plus d’entreprises les embaucher puisqu’ils ont des forces que les personnes neurotypiques n’ont tout simplement pas. Il y a également des adultes autistes qui ont levé la main dernièrement pour parler de leur réalité. Et plus on en parlera et que les gens comprendront qu’il s’agit d’une autre forme de penser, de fonctionner, plus il y aura de possibilités pour eux ! J’espère donc qu’à l’avenir quand vous entendrez parler d’autisme et rencontrerez ces merveilleux humains, vous prendrez le temps de les voir en tant qu’humain comme vous, avec leurs difficultés, mais surtout avec leurs intérêts qui leur sont propres ainsi que leurs forces. Merci, mon petit morceau de casse-tête bleu, de m’avoir permis d’écrire ces mots. Merci d’être qui tu es ! Auteure invitée: Valérie Dunn Une première date. Une rencontre en voyage. Un nouveau voisin. La cousine de ton ami.
«Tu fais quoi dans la vie?» C’est assurément dans le top 3 des premières questions qu’on va te poser. Et si jamais on est original et qu’on te demande «Parle-moi d’toi!», j’te gage que ta réponse sera pas aussi originale. «Je m’appelle Valérie, je suis nutritionniste.» … until you’re not. Écœurantite. Démission. Remise en question. Pause. Retour à l’école. «Tu vas faire quoi avec ton diplôme?». Doute. Incertitude. Jobine pour payer ton loyer. «Tu travailles où? À quel poste? Ah ouin. T’es payée combien?». Domaine d’études décevant. «Tu vas faire quoi à la place?». Déprime. Désespoir. COVID-19. Cessation d’emploi. Instant de panique. Ralentissement. Espace. Bienveillance. Lumière. Comment on en est arrivés à se définir par notre carrière? C’est si normal, si ancré dans notre société, le travail est si présent dans nos vies, qu’on ne se pose même pas la question. Ma bio sur Instagram ressemble à un C.V. Des publications sur le confinement ont l’air d’une guéguerre entre les métiers (ou entre les parents et les pas-parents, mais ça, c’est un autre sujet, startez-moi pas là-dessus). Même mon éternel célibat n’attire pas autant de questions que mon choix de carrière. Les intentions sont bonnes. Apprendre à se connaître. Prendre des nouvelles. Montrer qu’on s’intéresse à l’autre, ou qu’on s’en inquiète. Peut-être que toi, tu l’aimes profondément ton travail et que tu veux en parler. C’est génial, vraiment! Parles-en! Mais des fois, souvent, on (se) met de la pression. Des fois, souvent, ça prend trop de place dans nos échanges. Des fois, souvent, on passe à côté de ce qui nous rend le plus humain. Et si, la prochaine fois qu’on me demande ce que je fais dans la vie, je répondais… «Je ris beaucoup. Je travaille tout le temps sur moi. J’essaie d’être une meilleure personne. De mieux donner et mieux accepter l’amour. Je chante mon âme avec ma guitare, ou avec mes pinceaux. Je joue dehors. Je m’échappe en montagne ou près de la mer. J’écoute mon cœur battre fort quand je cours. Je déguste les couleurs. Je prends la vie en photo. J’essaie de faire du beau.» Auteure invitée: Geneviève Boudreau Comme tout le monde, mon rêve c’est d’avoir du temps et de l’argent, mais bon, ça l’air qu’on ne peut pas tout avoir…je suis travailleuse autonome.
Je me suis toujours considérée comme étant une personne assez positive, bien qu’un peu naïve. Pour moi l’humain est essentiellement bon et un film qui finit mal est une occasion gâchée de faire rêver quelqu’un. C’est quoi une semaine? C’est rien, c’est tout, c’est trop, c’est la fin du monde, ça coûte cher, c’est le début d’un nouveau mode de pensées, c’est l’amorce d’un sentiment étrange au fond de mon ventre. Si j’avais du temps… Si j’avais du temps, je serais une bien meilleure mère! Si j’avais du temps, je ferais de l’exercice! Si j’avais du temps, je cuisinerais de bons plats! Si j’avais du temps, ma maison serait tellement propre! Si j’avais du temps, je connaîtrais enfin le vrai sens de ce que certains appellent « le moment présent » Bullshit Si souvent convoité, espéré, le temps est maintenant là, à ma porte, dans ma maison embarrée à double tour, il est tout à moi, il m’appartient. Pourtant, je suis incapable de m’imprégner de sa lenteur, de sa douceur… À l’inverse de ce que j’espérais, ce temps me pèse… Du beau temps « gratis » volé par mes pensées, mes angoisses, mes peurs… Il n’y a rien de pire que de posséder enfin un bien précieux, inestimable et de ne pas savoir quoi faire avec. D’atteindre le fantasme de toutes les mères, c’est-à-dire avoir l’opportunité de dédier l’entièreté de son temps à ses enfants, mais de se le faire faucher par une boule qui vous serre l’estomac, par un cerveau en ébullition qui se perd dans des pensées inutiles, de toute façon rendues beaucoup trop loin par rapport à un futur des plus incertain… L’incertitude en plein cœur, un quatrième bébé en plein ventre…méchant timing! J’ai mal à mon utérus, mais pas à cause de toi. Ça donne mal au cœur… Est-ce que tu te sens écrasé par cette panique que je t’offre comme coloc ou dors-tu paisiblement, en attendant, ignorant tout de cette terre sur lequel tu seras propulsé dans quelques mois sans avoir rien demandé? Ce semblant de petit monde plus que paisible que je croyais contrôler, il y a à peine quelques jours? #Ça va bien aller…au pied de ces arches multicolores accrochées à nos fenêtres peut-être trouvera-t-on, un jour, un sac rempli de pièces d’or pour renflouer nos coffres? Heureusement, mes trois petits apprentis humains, plusieurs fois par jour, me font frôler cette utopie du moment présent et me ramènent les pieds sur terre. La cohabitation est bonne, même très bonne, c’est rassurant. Sourtout lorsqu’on réalise que notre travail à bénéficié davantage d’heures de notre précieux temps que nos propres enfants. C’est la triste réalité de plusieurs parents de ma génération. Ça aurait pu mal virer pour eux…dans ce cas, j’aurais pu mettre la faute sur les autres, ça aurait été facile. De toute façon, aujourd’hui ce n’est jamais de notre faute. Ce n’est pas à la mode d’admettre nos erreurs, ce n’est pas 2020. Ce n’est pas parce qu’on inonde nos pages avec nos selfies qu’on se regarde réellement en face. Bien que je ne veux pas nous enlever tout le crédit en tant que parent, faute de temps, merci mon éducatrice, merci l’école, merci les grands-parents, d’être là… On fait un beau travail d’équipe! En attendant, je me compte chanceuse de ne pas faire partie des mères qui attendent impatiemment que l’autobus scolaire repasse en dessinant dans la fenêtre des arcs-en-ciel dans un rond de buée créé avec le peu de souffle qui leur reste, espérant le jour où leurs enfants rois retourneront enfin auprès de leur professeur, sur lesquels il est bien plus satisfaisant de rejeter le blâme des failles de l’éducation de leurs minis humains en formation. Je n’en suis qu’au jour 7. Imaginez. Une semaine, une misérable petite semaine, mais une éternité, un voyage intense dans mon esprit, à travers mes croyances et chamboulée dans mon rapport à l’Autre. Un genre de « reset » forcé, imprévu et pas tellement le bienvenu, il s’invite sans frapper dans ma maison en quarantaine, dans ce qui devait être mon oasis tranquille, mon havre de paix… L’Autre... C’est qui l’Autre? Est-ce qu’il pense à moi autant que je pense à lui? Je lui cède mon précieux temps et pour cela je le déteste. L’Autre qui ne fait pas sa quarantaine. L’Autre qui pense que son travail est dont ben plus important que le mien. L’Autre qui prend tout le pain et le papier de toilette à l’épicerie. L’Autre qui ne se lave pas les mains. L’Autre qui préfère son social à la santé des autres. L’Autre qui gueule que les postes de télé devraient être débloqués parce qu’être en santé dans le confort de sa maison, ce n’est pas assez pour lui. C’est jamais assez. L’Autre qui pense que c’est juste une grippe. L’Autre qui affiche fièrement son « sticker reste chez vous » sur Facebook, mais qui en même temps chiale parce que son resto ferme et qu’il avait réservé ce vendredi avec sa gang. (Parce que c’est bien connu, les virus ne se transmettent pas la fin de semaine, surtout qu’on mérite ben de sortir après avoir « pitonné » la moral au peuple durant plusieurs jours, confortablement subventionné en pyjama sur son divan, pas de boule dans le ventre, l’esprit tranquille, juste des fourmis dans les jambes et encore de l’argent en poche…) L’Autre qui n’est pas capable de faire passer le bien collectif avant le « moi ». (Ok on est dans une ère de « me myself and i », mais si au final ça tue du monde, c’est peut-être un peu « too much », non?) L’Autre qui est au-dessus de tout ça, par ignorance, insouciance ou par exprès… Ce qui fait peur, c’est que l’Autre on le connaît tous, c’est probablement quelqu’un qu’on aime, quelqu’un d’intelligent même, comme toi et moi, ou peut-être pas non plus… Voyons! Qu’est-ce qui te prend, l’Autre, tout d’un coup? Ton attitude nous divise et me fait douter de la bonté humaine, de la notion de partage, de la solidarité… Ça pourrait être pire, on est pas en guerre, on est pas en famine, on a de l’électricité, le wifi pis toute, on est même pas malade pour la plupart, la consigne c’est juste de « véger » dans tes affaires deux semaines et c’est trop te demander. Parce que tu as des choses à faire TOI. Ce serait quoi ton point de vue dans une situation encore plus alarmante dans laquelle tu te sentirais menacé? Rassure-moi et dis-moi que tu n’irais pas jusqu’à manger ton prochain? Ok je suis rendue trop loin…pour le moment… Durant ce temps imposé par la vie, qui, arrivé dans un autre contexte aurait été considéré comme un véritable miracle tombé du ciel, mon défi sera d’essayer d’inclure dans mon horaire, « être heureuse » et « en profiter », au lieu d’être en maudit après l’Autre. Vais-je devoir le placer entre jeux éducatifs qui se déroulent de 8h à 9h et bricolage de 9h à 10h ou en après-midi, entre jeux libres de 4h à 5h et souper de 5h à 6h? Parce que oui, je me suis fait une liste de survie…ça fonctionne assez bien d’ailleurs et oui j’ai mis suffisamment de temps d’écran pour réussir à souffler un peu. Peut-être que si ce temps qui nous est offert s’éternise un peu, j’arriverai à l’apprivoiser et le petit bonheur espéré réussira à s’inclure de lui-même dans mon esprit…on verra, après tout, on a le temps et j’ai le goût que mon film se termine bien pour continuer à rêver et faire rêver mes enfants. Parce que là, ça fait juste une semaine, 7 jours, c’est quoi 7 jours? C’est déjà beaucoup.
12/3/2020
Pourquoi tu as adopté?Auteure invitée: Frédérique N-Laviolette Un matin comme les autres, tu te réveilles, tu te prépares, la petite routine quoi, et jamais tu n'imagines que ta vie va changer. Tu es au travail et ton conjoint t'appelle.
« On a une proposition d'enfant !!!! » « Quoi ? Enfin ! Mais, déjà? » Ça doit être la même sensation qu’un test de grossesse positif. Vient ensuite l'annonce à la famille et à l'entourage, mais viennent aussi les questions. De bonnes et des pertinentes questions, mais des déplacées également, disons-le. Ce que j'ai remarqué le plus est la vision dont les gens ont de l'adoption. Leur seule référence vient du beau-frère de la cousine d'une amie qui a adopté en 1990. « Ah ouin, tu es stérile quoi? » (Oui je me le suis fait demander, comme sur le ton que vous lisez) « Adoptez-vous au Québec? Non!! Pourquoi? » (Avec une face de jugement) « C'est long ça les procédures? Pis les papiers ? Et la fameuse : « Ça coûte cher ça? » ( Comme si on s'était acheté une résidence secondaire en Floride...) Le cheminement Quand tu fais face à une certaine forme d'infertilité dans ton couple, plusieurs perceptions de ta vie doivent changer. Quelques choix s'offrent à vous, il suffit de voir lesquels vous rejoignent dans votre couple. L'insémination, la fécondation in vitro (FIV), famille d'accueil/banques mixtes pour enfants du Québec, enfants du Nord ou adoption internationale. Après six inséminations infructueuses, il était hors de question pour moi de vivre un autre échec en FIV. Les hormones, c'est dur sur le corps, mais encore plus sur le mental. Face à cette décision est venue l'étape du deuil. Car oui, il faut faire un certain deuil face au fait que nous n'aurons peut-être pas d'enfants biologiques. Et ensuite, se dire « Parfait, on va être heureux avec des enfants adoptés. On se lance dans cette aventure! » « Mais pourquoi vous n’avez pas adopté au Québec? Plein d'enfants sont dans le besoin ici, en plus, tu es payé pour ça! » On l’a entendu cette question, comme si l’argent était un élément décisif… Il faut se le dire, au Québec, les gens jouent d’abord le rôle de famille d'accueil. L'enfant peut donc à tout moment retourner dans sa famille biologique. Sur quelques rares cas, les parents renoncent à leurs droits, donc l'enfant devient « adoptable ». Avions-nous le goût de vivre cette séparation-là, advenant le cas la famille reprenne ses droits ? NON! Il ne nous reste que l'option de l’adoption internationale. Comment ça fonctionne, l’adoption internationale? En premier lieu, il faut informer votre centre jeunesse de vos intentions d'adoption. Ensuite, le centre jeunesse vous réfère sur le site Web du Secrétariat international de l'adoption. C'est là où vous pouvez voir quels pays ont quelles exigences pour trouver celui ou ceux où vous pourrez postuler. Lorsque le pays est choisi, bien que les choix soient souvent restreints à un seul pays, il vous faudra contacter l'organisme responsable des candidatures. Toutes les autres démarches se feront avec cet organisme. Vient ensuite l'attente pour l'ouverture de la liste d'attente. En d’autres mots, il faut attendre que le pays accepte de nouvelles candidatures. Lorsque vous êtes finalement sur la liste, il vous faudra monter le dossier. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de papiers. Préparez votre imprimante ah! ah! Lorsque le dossier est enfin terminé, il faut encore attendre, et attendre, et encore attendre. Les délais varient d'un pays à l'autre et varient aussi en fonction de l'âge de l'enfant que vous avez choisi, des besoins spéciaux, du fonctionnement administratif du pays pour le jumelage de l'enfant aux parents, etc. Pour notre part, nous avons commencé les procédures au début de l'année 2016. Nous devions d’abord nous marier et aucun pays où nous pouvions postuler n'était ouvert à de nouvelles candidatures. En mars 2017, la Thaïlande ouvrait leur liste d'intérêt et nous avons été sélectionnés. C'est un tirage au sort qui détermine quel couple est choisi. En mai 2017, nous avons commencé le dossier. Il a ensuite été déposé en mars 2018 et, en novembre 2019, nous avons eu une proposition d'un jeune garçon de 11 mois en parfaite santé. Quelle chance! Un bébé, et ce, dans un délai très court selon nos espérances. Nous sommes donc partis pour un gros 22 jours en Thaïlande en janvier 2020 afin d’aller chercher notre petit homme. Sur place, il y a plusieurs rendez-vous avec le centre d'adoption, avec l'hôpital et avec l'ambassade canadienne, en plus de prises de photos pour le visa de voyage, des traductions de papiers, etc. Une rencontre formelle est aussi obligatoire avec leur « DPJ » de la place. C'est là où vous devez rassurer les cinq femmes assises devant toi que vous serez les meilleurs parents pour l'enfant qu'ils t'ont proposé. Nous sommes arrivés un vendredi, brûlés de notre voyage, puisque nous devions prendre deux vols pour nous y rendre, en partant de Montréal; un vol de six heures et un vol de douze heures, avec un beau décalage horaire de douze heures rendu sur place. Le lundi, nous avons eu la visite avec l'enfant. Nous avons passé plus de trois heures avec lui et nous sommes allés le chercher le lendemain. Les semaines qui ont suivi ont été remplies de rendez-vous. La dernière semaine, nous étions libres de sortir de Bangkok si nous voulions. L'attente du départ est causée par l'ambassade canadienne qui doit créer le visa de voyage de l'enfant. Lorsque tout a été finalisé, nous avons pu revenir au Québec. Oui les procédures sont longues et c'est vraiment beaucoup de paperasse. Et elle n'est pas terminée ! Mais, lorsqu'on a notre enfant dans les bras, on oublie tout et on se dit « On a bien fait de se tourner vers l'adoption. » Pour nous, le désir d'avoir un enfant tout court était plus présent qu'un enfant biologique. C'était plus logique pour nous de se tourner vers l'adoption, car c'était la seule option où le résultat allait être assuré à 100%. C'était sûr que nous allions avoir un enfant. En FIV, les chances varient d'une personne à l'autre et tant qu'à mettre temps, argent et énergie, aussi bien la mettre sur une alternative où le résultat sera assurément positif. Mais pour cela, il faut être « rendu là », comme on dit. Un gros travail sur soi doit être fait. Je vous dis donc, pour ceux et celles qui vivent de l'infertilité, renseignez-vous sur vos possibilités. Discutez avec votre conjoint.e de vos craintes et vos limites. Respectez-vous. Et foncez! Pour les autres, ne jugez pas les choix des couples qui vous entourent. Vous n'êtes pas dans leurs souliers. Et dites-vous que plusieurs auraient préféré ne pas avoir à faire ce choix difficile. D'une maman gaspésienne fière d'avoir adopté un petit thaï. |
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Juillet 2021
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