Auteure invitée: Catherine Berger Début mars, j’ai lu un texte de la cinéaste et auteure Anaïs Barbeau-Lavalette dans La Presse. Il m’a profondément marqué parce qu’il faisait appel au coeur, à mon coeur de mère de deux enfants inquiète face à l’ampleur de la crise climatique. Avec l’écosociologue Laure Waridel et d’autres complices, elle lançait un mouvement: Mères au front. Un mouvement qui a résonné en moi et autour de moi. Qu’avait-il de nouveau, alors qu’il y a déjà tant de comités citoyens, regroupements écologistes et autres mouvements militant pour l’environnement? Il a cette particularité de mettre l’emphase sur “l’amour comme carburant”, sur cette tendresse et cet instinct de protection qui habite toutes les mères du monde. Nous savons qu’il faut drastiquement réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Les évidences scientifiques sont là depuis plusieurs années, les expert.e.s nous pressent d’agir rapidement pour éviter le pire. Et pourtant. Pourtant, notre élan vers l’action - individuellement et collectivement - n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique. Nous nous sentons souvent impuissant.e.s, dépassé.e.s par l’ampleur de la tâche. Peut-être que notre énergie pour lutter contre cette menace doit être puisée ailleurs que dans les (essentiels) rapports du GIEC. « C’est l’amour, davantage que l’information, qui nous fait passer à l’action », remarque Laure Waridel dans son livre « La transition, c’est maintenant - Choisir aujourd’hui ce que sera demain » (Écosociété, 2019). La crise de la COVID-19 nous montre que nous sommes capables de solidarité, d’entraide, de résilience. Nous sommes capables de revoir notre rapport à l’essentiel et à la consommation lorsqu’il est question de protéger les plus vulnérables. Aujourd’hui, ce sont les aîné.e.s. Mais ensuite, lorsqu’il sera temps de nous reconstruire après la crise sanitaire, il faudra s’attaquer à l’autre crise, celle qui menace l’avenir de nos enfants. C’est le printemps. Avec mes enfants, nous allons bientôt entreprendre notre traditionnelle corvée de nettoyage dans le parc près de chez nous, à l’embouchure de la rivière Matane. Avec leur magnifique candeur, M. et F. me parleront de prendre soin de la planète et s'indigneront devant tant de déchets. Même si je leur ai déjà expliqué ce que sont les changements climatiques, ça demeure abstrait pour eux: la pollution, ce sont essentiellement ces détritus qui jonchent les abords des routes et des rivières. Évidemment, je partagerai leur fierté une fois le travail accompli, mais j’aurai en même temps un pincement au coeur en applaudissant leurs efforts: nos petits gestes individuels, même importants, ne font pas le poids. Il nous faut prendre la parole pour réclamer un grand coup de barre collectif. En ce jour de la Terre, 22 avril, nous demandons du courage politique pour répondre à l’urgence climatique. La lettre ouverte qui suit est signée par de nombreuses mamans gaspésiennes et bas-laurentiennes qui croient que nous pouvons et devons rebâtir notre société sur des bases plus durables et plus justes. Il s’agit d’un cri du coeur qui a la forme d’une revendication, mais aussi, et surtout d’un engagement. Car il n’y a rien au monde de plus fort que la volonté de parents d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur: « l'amour est notre arme de construction massive, pour la suite du monde ». Catherine Berger - Matane 19 avril 2020 Retrouvons notre natureDepuis plusieurs semaines, la majorité d’entre nous avons mis nos vies « normales » sur pause, le temps de gérer la crise sanitaire causée par la COVID-19. Une épreuve difficile, tragique. Confiné-es chez nous, nos habitudes et nos besoins ont complètement changé en l’espace de quelques jours. Nous vivons des incertitudes, des angoisses, des deuils. Nous nous remettons également en question et nous interrogeons sur « l'après-COVID-19 ». Notre système économique est basé sur la surexploitation des ressources humaines et naturelles, jusqu’à ce qu'il ne reste plus rien. Nous bouleversons l’équilibre de la nature en lui soutirant ses trésors plus rapidement qu’ils ne se régénèrent. Pourtant, nous avons besoin de la nature pour nous nourrir, nous abriter, nous transporter, nous soigner et nous émerveiller. Pendant que nous sommes confiné-es, la nature, elle, revit, reprend la place que nous lui avons volée. La pollution a fléchi avec le ralentissement des usines, la diminution du transport terrestre et du trafic aérien. Et si cette pandémie nous convoquait à une rencontre avec nous-mêmes et à une révision de notre mode de vie? Elle met en lumière notre vulnérabilité, mais elle a aussi réveillé notre sens de la solidarité. C'est un rappel de notre interdépendance avec la nature et des uns envers les autres. Si cette crise est si difficile à vivre, c’est parce que nous n’y étions pas préparé-es. Nous n’avons pas écouté les avertissements des scientifiques. Pour une rare fois, nous mettons notre confiance entre les mains de la science, nous suivons les directives de nos gouvernements et nous acceptons les mesures ambitieuses, drastiques, difficiles, parce que nous sommes persuadé-es que ces décisions sont prises pour notre sécurité. Or, une autre crise se déroule, sous nos yeux, lentement, mais surement : la crise climatique, accompagnée du déclin de la biodiversité. Celle-là, nous en sommes averti-es. Les conséquences sont même déjà visibles et ressenties, notamment sur les côtes de notre belle Gaspésie. Aujourd’hui nous prenons soin de nos aîné-es. Demain, au sortir de la crise, pensons au futur de nos enfants, de nos jeunes qui actuellement répondent aux besoins essentiels dans les supermarchés, ces jeunes qui, depuis plus d’un an, descendent dans les rues pour demander, eux aussi, un futur. Nous avons une occasion unique de relancer notre société et notre économie sur des bases sociales, éthiques, environnementales, solidaires. Saisissons-la ! Le 22 avril, c’est le Jour de la Terre. Faisons preuve d’ambition et de résilience : faisons en sorte que chaque jour soit le jour de la Terre. Coopération, Empathie, Courage, Vision et Santé! France LeBlanc
Sarah Auger, pour Viviane, Éloïse et Laura Marie-Hélène Rondeau, pour Élie Laurie-Anne Cloutier, pour Louisiane Maryève Charland-Lallier, pour Émi et Méo Christine Porlier, pour Éléonore, Jean-Baptiste et Philomène Joanie Robichaud, pour Hugo et Nora Noémie Ashby, pour Adèle Marie-Josée Racine, pour Adam, Éloi et Adélie Catherine Landry, pour Zoé et Ulysse Patricia Chartier, pour Émile et Léa Catherine Cyr Wright, pour Philémon Kim Grenon-Morin, pour Rosie et Mila Ève Bourret, pour Zoélie, Maé et Thomas Angèle Bujold pour Félix et Alexis Cécile Martel Robitaille pour Artemys, Nicolas Courage et Élias Confiance Marie-Eve Bégin, pour Evan et Kaël Elise Bolduc et Frédéric, pour Léo et Adèle Caroline Dufour, pour Eli et tous les enfants rencontrés dans le cadre du travail Marie Nowak, pour Thomas Catherine Landry, pour Anaé et Loïc Sophie Stürzer, pour Emilio et Louka Clôde Demers pour Maya et Sandrine Catherine et Jonathan pour Éloi, Camille et Romane Ferté Élodie Samuel-Leduc, pour Lou, Romy et Ali Caroline Michaud, pour Joe-Paul, Gédéon et Capucine Michelle Secours pour Émile et Charlo Judith Bujold pour Philippe et Mickaël Mariève Boucher pour Maïka, Anne et Laura Ana Mattos pour Sael Rose-Hélène Tremblay pour tous les enfants de la terre Nancy Belleau pour Zoé et Loïc Catherine Berger, pour Maëlie et Florent Anaïs Couture-Tremblay pour Thomas et Félix Caroline Vukovic Martine Yelle, pour Klara et Rose Gabrielle Turbide Jacinthe Montplaisir, pour Jean et Estelle Sarah-Amélie Bellavance, pour Sofia et Olivia Audrey Blouin, pour Gabriel et Rosalie Francisca Jaramillo pour Enzo et Milan Diane D’astous, pour Guillaume Marina Le Pen pour Léonie et Lucie Auteur: Gino-Pierre Servant Je suis technicien en éducation spécialisée, spécialisé en intervention psychosociale et je travaille en milieu scolaire depuis 2014. Du haut de mes six ans d’expérience, je suis encore un bébé intervenant qui a œuvré dans différents milieux depuis mes débuts. À Québec, j’ai travaillé dans deux écoles privées et dans différentes écoles publiques. J’ai côtoyé les milieux aisés, défavorisés, multiethniques et même les classes spécialisées en trouble du comportement. Peu importe le milieu, je réalise, bien tristement, à quel point il est difficile d’entendre les enfants, ces petits êtres vulnérables en apprentissage et bouillonnants de créativité. Je n’ai pas la prétention d’être meilleur qu’un autre et je comprends très bien la dure réalité du milieu scolaire. C’est un défi de tous les jours de devoir composer avec des enfants qui nous donnent du fil à retordre dans les écoles. Nous devons composer avec les manques de ressources, avec les pénuries de personnels, avec les longues attentes aux demandes de références en suivis spécialisés, avec différents milieux familiaux, avec des classes de plus en plus difficiles, etc. Je comprends bien cette réalité, car j’y suis moi-même confronté. Que vous soyez, enseignant, intervenant, parent, grand-parent, ou tout adulte gravitant autour d’un petit coco qui vous donne du fil à retordre, je vous invite à mettre tous les irritants du quotidien de côté et de vous ramener, le temps de cette missive, à l’essentiel. De vous ramener à l’enfant, à ce petit être en plein développement qui vous est cher. J’en appelle alors à votre bon jugement et à votre capacité d’introspection. Après une journée à l’école, je fais souvent ce travail d’introspection. Je pense à différentes interventions auprès de mes élèves, et aussi bienveillantes soient-elles, il m’arrive de réaliser que je n’ai pas entendu un de mes jeunes. Je l’ai écouté certes, mais je ne l’ai pas entendu. Il me l’a pourtant crié ce qu’il avait à me dire. C’est en faisant ce travail d’introspection que j’arrive de plus en plus à écouter et entendre les enfants avec lesquels je travaille. Ils nous parlent tellement souvent. Il faut toutefois prendre le temps de saisir leurs différentes façons de le faire et il faut surtout accepter et accueillir l’enfant dans tout ce qu’il est. Il faut aussi être capable de bien voir au-delà des mots. L’enfant qui frappe, qui crie, qui se sauve, qui pleure, qui se couche la tête sur son bureau, qui demande d’aller à la salle de bain à toutes les fois qu’il fait des mathématiques, qui pousse un autre ami, qui fait le clown en classe, qui casse son crayon, qui s’oppose aux demandes, qui insulte, qui saute partout parce qu’il n’a pas pris sa médication, qui rouspète, est en train de vous parler. C’est certain que c’est très confrontant et que cela demande énormément d’énergie. C’est pourtant le plus beau langage qu’un enfant peut vous offrir pour vous nommer ses inconforts. Les comportements d’un enfant sont les plus beaux leviers d’interventions. À partir de ces différents comportements perturbants auxquels l’enfant vous confronte, pourquoi ne pas profiter de chaque instant pour être la personne significative dans sa vie qui lui montrera, qui lui enseignera, qui lui modélisera les comportements adéquats et attendus? Pourquoi ne pas être la personne qui rééduquera, sans jugement, les comportements inadéquats acquis? Oui, ce sera souvent à recommencer, selon le contexte de l’enfant : quelques fois, plusieurs fois, tous les jours. Mais il n’a pas à payer le prix de la confrontation, ou pire, de l’abandon, pour les nombreux éléments externes dans lesquels il gravite. Lorsque vous êtes confrontés, laissez le temps à l’enfant de vivre son émotion; cette boule qui se forme dans sa bedaine et qui explose de toutes les manières possibles et impossibles. Ne cherchez pas à vouloir tout régler dans l’immédiat. Profitez de ce ‘’ici et maintenant’’ pour décanter vous aussi. Ensuite vous serez très certainement plus outillés pour accompagner vos petits dans leur gestion et leur compréhension de leurs émotions. Ils sont brillants. Ils n’oublieront pas et ce, même si vous reprenez la situation le lendemain. Ce sont des enfants, des petits êtres vulnérables en développement qui ont constamment besoin d’enseignement et de rééducation. Je suis de ceux qui croient que l’être humain nait fondamentalement bon. Il n’est malheureusement pas à l’abri d’un développement compromis de différentes façons : des liens d’attachements insécurisants, des problématiques familiales, des problématiques de santé ou neurodéveloppementales, des traumatismes, des pertes, des peurs, etc. C’est à nous, les adultes, de s’adapter à l’enfant le plus possible et de développer un lien significatif avec lui. Souvent ces liens seront mis à l’épreuve. C’est normal. Dans tout ce que sont les enfants (spécialement ceux qui nous donne du fil à retordre), ils testeront ce lien tant de fois. Ils le testeront en nous faisant suer plus souvent qu’à notre tour. C’est à nous de nous gérer et de toujours rester là pour eux. De les aimer et de les aider, souvent dans les moments où ils apprennent à s’aimer eux-mêmes, à forger leur estime de soi. Soyons les phares de ces petits qui ont souvent besoin de lumière. Un de mes élèves disait dernièrement, en rapport avec une ‘’inside joke’’, à ma collègue : ‘’Kim! Gino là, c’est un soleil. C’est le prince des soleils’’. Je l’ai trouvé bien drôle et ça m’a aussi touché. Je partage donc, bien humblement, ma couronne avec tous ceux qui souhaitent partager cette lumière à nos enfants. Comme je disais, je n’ai pas la prétention d’être meilleur qu’un autre et il m’arrive souvent d’être sourd de la feuille. Mais, je me ramène à l’essentiel et je me reprends. C’est pour cela que j’en appelais à votre capacité d’introspection afin de vous questionner à la place accordée aux besoins des enfants et à l’écoute de ceux-ci. Ces petits êtres en apprentissage, fondamentalement bons et souvent écorchés, qui ont tant besoin d’amour, de soutien et de bienveillance. «Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent» Antoine de Saint-Exupéry Et si les enfants étaient victimes de nous tous, ces grandes personnes, qui avons parfois la mémoire courte ?
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Juillet 2021
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