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LE BLOGUE

16/6/2020 Commentaires

Se déconfiner l'esprit

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Auteure: Joanie Robichaud
À la mi-mars, comme l’ensemble des Québécois, je me suis confinée. Un peu éberluée en entendant les consignes du premier ministre, je suis restée chez moi. J’avais un peu la tête dans le sable et je ne suivais pas vraiment l’actualité, parce que j’étais encore en congé de maternité. Mais la réalité m’a bien vite rattrapé quand mon nouvel employeur m’a demandé de commencer dès que possible, en télétravail. Les communications, c’est essentiel (bien qu’encore trop souvent sous-estimées).
 
C’est donc à la maison que j’ai repris le travail, avec les enfants qui jouaient autour de moi et une grand-maman dévouée qui est déménagée avec nous pour me donner un coup de main quand mon conjoint devait partir travailler dans le Nord. Confinés, nous étions, mais toujours bien entourés malgré tout. Par chance que nous étions en Gaspésie, me suis-je alors dit. Je n’aurais assurément pas eu autant de facilité avec cette gymnastique familiale que demande le télétravail (quand les garderies sont fermées) si j’avais encore habité loin de ma famille. En fait, je me demande même si ma santé mentale aurait survécu à ce raz de marée…
 
Confinée, donc, comme le reste du Québec. J’étais désormais plongée dans la COVID-19. Tout ce que je faisais en lien avec le travail touchait à cette crise sanitaire. Je me sentais tellement utile, mais aussi coupable. Coupable d’être à proximité de mes enfants sans jouer avec eux, même s’ils avaient un plaisir fou avec grand-mère ou papa.
 
Plus les jours passaient, plus on se confinait. Et pas seulement physiquement. Les réflexes ont commencé à s’installer. Se laver frénétiquement les mains. Mille fois par jour. Est-ce que je me suis lavé les mains ? Je ne suis pas certaine. Je lave encore. Se laver les mains à en saigner. Pour se protéger. Pour protéger les enfants. Se protéger de l’inconnu, surtout. Confinés, mais inquiets. Les nouvelles au compte-goutte. Papa qui doit repartir travailler malgré tout. Travail essentiel nous dit-nous. Maman refoule ses larmes. Grand-mère revient nous aider. Et on se confine encore. On repousse les doutes, les craintes, les peurs et les angoisses. On parle du méchant microbe, celui qui nous empêche de voir Papou, ce qui nous empêche d’aller faire des commissions avec Maman, ce qui nous empêche de célébrer l’anniversaire de Rosie, celui qui nous confine. 
 
On en parle d’abord très peu. Comment aborder le sujet avec un enfant de 3 ans sans entrer dans les détails ? On ne sait pas combien de temps nous serons confinés. On finit par donner quelques informations adaptées à son âge et on lui demande d’être patient, très patient, surtout lorsqu’on regarde les modules de jeux de la maison sans pouvoir y aller. On est confinés. 
 
Plus le temps passe, moins j’ai l’impression que nous sommes en contrôle. Moi, comme parent, mais aussi le gouvernement. Normal, c’est nouveau pour tout le monde. Il faut s’adapter. Et il faut surtout s’écouter.
 
Revivre
 
Je réalise que mon esprit aussi s’est confiné. Quelque part au fond de moi, il s’est caché et le mode survie a embarqué. Survivre dans le confort, quand même. Survivre dans l’inconnu surtout. J’ai souvent eu envie d’écrire pendant le confinement, mais je n’y arrivais pas. La page restait blanche. L’énergie semblait avoir été grugée par les routines familiale et professionnelle qui sont désormais interreliées. 
 
J’ai réalisé que je devais déconfiner mon esprit. Je devais le sortir de sa torpeur et de son mode survie, pour le remettre en mode création. Mais, alors que j’entends tous ces gens dirent qu’ils ont hâte de revenir à la « normale », je me demande si la normale l’a déjà réellement été. Il faut dire que la crise sanitaire survient après un déménagement en Gaspésie et un congé de maternité. Je ne me suis pas levée du jour au lendemain en arrêtant de faire la même chose que je faisais tous les jours depuis 30 ans. J’étais déjà dans une période de changement et assurément plus ouverte que d’autres à modifier mes comportements. Reste que, malgré tout, le avant ne reviendra jamais. J’en suis convaincue. L’être humain est profondément résilient, par chance. Parce qu’il ne faut pas retourner au avant. Un avant centré sur la production, sur le profit, sur la réussite personnelle. J’ai besoin d’un peu plus de collectivité.
 
J’ai surtout besoin de rêver de nouveau. D’imaginer, de réfléchir, d’analyser, de tergiverser, d’argumenter. J’ai besoin de faire le vide pour me remplir de nouveau. De mots, de chansons, de paroles, de musique, de poésie. J’ai besoin de nouveauté, sans pour autant oublier le passé. J’ai besoin de déconfiner pour esprit pour réapprendre une nouvelle vie, pour accompagner mes enfants dans ce qui sera leur normalité.
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6/4/2020 Commentaires

Récit d'accouchement : un an plus tard

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Auteure: Joanie Robichaud
Ma fille aura un an prochainement. L’approche de cette date me rend nostalgique, d’autant plus que le contexte actuel me pousse à la réflexion. J’ai donc eu envie de vous partager mon récit d’accouchement, un an plus tard…

​***

 
J’ai accouché de mon premier enfant à 38 semaines et des poussières. Ma vessie étant devenue hyperactive, j’ai crevé mes eaux en pleine nuit, en route vers la salle de bain. Je ne m’y attendais absolument pas. Toutes les femmes de mon entourage avaient accouché après leur date prévue d’accouchement. J’étais donc convaincue que bébé resterait encore au chaud quelques jours, voire quelques semaines. 
 
Deux ans et demi plus tard, alors que j’entrais dans le troisième trimestre de ma deuxième grossesse, l’un des résidents qui suivait ma grossesse a fait l’erreur de me dire que le deuxième enfant arrive habituellement un peu avant ou vers le même nombre de semaines de grossesse que le premier. Dans ma tête, ce n’était donc pas vraiment envisageable d’avoir une grossesse qui s’étire. Cette deuxième grossesse m’a vraiment rappelé que je ne décidais absolument rien, puisque plus les semaines passaient, moins le travail semblait vouloir débuter.
Photo41 semaines de grossesse. Bébé, où es-tu?
Je suis partie en congé de maternité vers 35 semaines, comme la première fois. À 36 semaines, j’ai terminé de préparer ma valise. Sait-on jamais. À partir de 37 semaines, j’étais prête. Mais pas bébé. À 38 semaines de grossesse, je choisissais mes armoires de cuisine parce que nous venions de vendre notre maison pour revenir nous construire en Gaspésie. Toujours aucun travail de fait. « Ce n’est pas grave, ça peut arriver d’un moment à l’autre », me disais-je en pensant à mon premier accouchement. À 39 semaines de grossesse, on commence à me parler de déclenchement. La panique s’empare un peu de moi. Être déclenchée, c’est mon pire scénario. Je ne suis pas prête à vivre ça. D’autant plus que la menace d’un déclenchement plane depuis ma 32e semaine de grossesse, en raison d’un possible retard de croissance intra-utérin. Dans le bureau du médecin, on planifie un déclenchement à 41 semaines de grossesse. Pas de chance, c’est complet cette journée-là et ça tombe un vendredi. On reporte le déclenchement à 41.3 semaines. J’ai le temps d’accoucher d’ici là, me dis-je.

À 40 semaines, je tourne en rond. Je n’ai même pas l’ombre d’une contraction. Je suis découragée. Ma mère, qui était en visite depuis 2 semaines, retourne à sa maison. J’ai besoin d’être seule, dans mes pensées. J’essaie tous les trucs inimaginables pour éviter un déclenchement. Quand je dis tous les trucs, c’est vraiment tous les trucs. De frotter mon plancher à quatre pattes, en passant par boire de la tisane de framboisier (et ceux qui me connaissent savent à quel point je 
déteste la tisane). Rien à faire, bébé ne veut rien savoir.

La journée de mes 41 semaines, je vais voir mon acupuncteur et ma chiropraticienne avant de passer une énième échographie pour voir si bébé est toujours en forme pour le déclenchement qui approche. Je me fais lentement à l’idée que je devrai être déclenchée. J’ai de petites contractions modérées, mais très espacées. Je les accueille avec joie. Une de moins à vivre à l’accouchement, que je pense. Je dois me présenter à l’hôpital le dimanche matin pour me faire installer un ballonnet. Je lis sur le sujet et je grince des dents. J’ai un peu peur, je l’avoue. Mais je dois me faire à l’idée. Bébé ne peut pas rester indéfiniment au chaud. Samedi soir, je décide de me coucher tôt en prévision du lendemain. Juste avant de m’endormir, je parle à mon bébé. « Maman est prête, mon bébé, Maman t’attend. Tu peux venir nous trouver. Papa et ton frère ont hâte de te rencontrer. Je sais que c’est effrayant, mais ça va bien aller. Je serai là avec toi. » Et je m’endors.

PhotoSouvenir des contractions rapprochées, signe que bébé s'est décidé!
L’arrivée
 
Quelques heures plus tard, mon conjoint vient me rejoindre dans le lit. Comme il se couche, une contraction me frappe de plein fouet. J’en ai des sueurs. J’essaie de respirer. Je me calme lentement. Je sommeille. Une deuxième contraction arrive. Je suis incapable de rester couchée. Je me lève pour ne pas réveiller mon conjoint. Même si les contractions avaient déjà commencé depuis quelques jours, elles étaient tellement espacées qu’elles ne semblaient mener à rien. Et elles n’étaient pas aussi intenses. Au rez-de-chaussée, je fais les cent pas en compagnie de mon chat. Je m’allonge sur le divan et je fais plusieurs respirations de la vague. J’essaie de rester le plus calme possible. Tout le travail qui se fait est du travail de moins durant le déclenchement, me dis-je. Si je peux au moins éviter le ballonnet, espérais-je. 
 
J’ai chaud. Je me lève. Je suis incapable de rester dans une position. Je me balance lentement en me tenant sur une chaise, les pieds sur la céramique pour me rafraichir. Je décide de minuter mes contractions avec une application sur mon cellulaire, parce que je veux garder les yeux fermés. Il est minuit et je continue de respirer lentement. Je concentre mon esprit sur des vagues, synonyme d’apaisement. Les contractions s’intensifient. Est-ce que je suis en train d’accoucher ? Je regarde mon cellulaire. Les contractions sont aux deux minutes depuis 1 heure ! Je monte réveiller mon conjoint. On réveille grand-mère, qui était à la maison avec nous en prévision du déclenchement, et on part. Par chance, on habite tout près de l’hôpital. On y arrive en quelques minutes. Le stationnement est désert. Ça me prend une éternité me rendre au 4e étage. Mon conjoint est patient, il me tient la main et me guide pour éviter que j’ouvre les yeux. Je ne supporte pas la lumière.

En arrivant au poste infirmier, on reconnaît la même infirmière de nuit qu’à notre premier accouchement. Elle nous reconnaît aussi. On est tellement content d’habiter en région. On se sent en confiance. Je passe dans la salle d’examen. J’ai de la difficulté à m’installer tellement mes contractions sont intenses. On vérifie mon col : je suis dilatée à 6 et bébé est bas. Je suis en train d’accoucher !
 
Je suis sous le choc. Mes eaux ne sont pas crevées, mais je n’ai pas le temps de m’installer dans ma chambre. Je dois me rendre en salle de travail. Une jaquette d’hôpital plus tard – et un texto à ma meilleure amie – j’arrive en salle de travail. La même qu’à mon premier accouchement. Mon conjoint est fantastique. Il prend le contrôle des lieux. Il fait fermer les lumières non essentielles aux infirmières. Il s’assure que je puisse toucher par terre lorsque je suis assise sur le lit. Il m’apporte de l’eau et me tient la main, me faisant des points de pression lorsque je lui demande. Je n’ai pas besoin de parler, il sait, tout simplement. 
 
Nous sommes fusionnels. 
 
Après plusieurs contractions douloureuses, le travail stagne. On me demande si je veux qu’on crève mes eaux. Je préfère attendre. Je veux apprivoiser la douleur encore un peu. Les contractions sont si différentes qu’à mon premier accouchement. J’ai besoin de prendre le temps de comprendre comment mon corps réagit. Mon conjoint ne lâche jamais ma main. On crève finalement mes eaux. J’ai l’impression que mon corps va fendre en deux tellement j’ai mal. Je sens bébé qui donne des coups de pied. Il est prêt à sortir. Il a besoin de sortir. Je cherche mon air. Mes sons graves deviennent trop aigus. Mon conjoint comprend et il me dit simplement « rappelle-toi où tu es ».
 
À ces mots, je retourne dans un coin de mon esprit où je suis bien, où je suis en paix. Un coin caché, où je suis capable de supporter toute la douleur qui s’abat sur moi. Mon corps, je le sais, est capable de tout supporter. Après tout, il a déjà accouché. Il sait comment faire. Il est fait pour accoucher. C’est mon esprit qui doute. C’est lui que j’ai dû entrainer à accepter la douleur. À accepter chacune des contractions comme une façon de me rapprocher de mon bébé. Même si j’ai l’impression d’être dans une tempête, je dois me laisser porter par les vagues. Je retrouverai assurément le rivage. Ce n’est qu’une question de temps. Alors, je m’imagine dans mon repère secret. Je sens le sable sous mes pieds et le soleil sur ma peau. J’entends le son des vagues et des oiseaux. Je regarde l’horizon où le ciel et la mer ne font qu’un. Les trois sœurs se dressent majestueusement au loin, alors que je décide de marcher sur la plage. Vient mon bébé, maman t’attend. 
 
La douleur atteint son paroxysme. L’anesthésiste est en route, me dit-on. Je sanglote, mais aucune larme ne coule. Je sens mes entrailles qui veulent s’ouvrir. Je suis incapable de bouger, mais je dois bouger. Mon corps prend le dessus sur mon esprit et se prépare à accueillir ce bébé. L’anesthésiste arrive enfin. « Regardez où est rendu le travail, je crois qu’elle est complète », suggère notre infirmière, discrète depuis le début. Comme de fait, c’est l’heure de pousser. L’anesthésiste rebrousse chemin. Mon corps a gagné la bataille avec mon esprit. Il ne reste qu’à pousser. Je vois le rivage. J’y suis presque arrivée. Il ne reste que quelques petits efforts. Une fois. Deux fois. Trois fois. Bébé est là. « C’est une fille », me dit son papa, ému. Petite, mais en parfaite santé. « Maman est fière de toi, ma chérie, tu as fait ça comme une championne », lui chuchotais-je alors qu’elle s’accroche déjà fermement à mon sein. C’est terminé. Ou plutôt, ça ne fait que commencer. Le reste n’existe plus. Nous ne sommes que tous les trois. Unis et heureux.
 
Quand je repense à mon accouchement, j’ai une seule image en tête. Comme si j’étais un oiseau, je nous vois, mon conjoint et moi. Je suis assise sur le bout de la table d’accouchement, les orteils qui touchent à peine le sol. J’ai la tête penchée vers la droite, sur l’épaule de mon conjoint, et je somnole entre les contractions. Il tient ma main fort, prêt à la serrer au besoin. Jamais dans ma vie n’ai-je plus aimé mon amoureux qu’à ce moment où il a été entièrement présent pour moi. Je n’ai pas eu à prononcer un seul mot, parce qu’il savait exactement ce dont j’avais besoin. Mes accouchements, ce sont nos accouchements. Nous les avons vécus ensemble les deux fois. 
 
Plus tard, dans la journée, alors que les infirmières faisaient leur tournée, elles ont tenu à féliciter mon conjoint. Pour sa présence, sa douceur et son efficacité dans la salle d’accouchement. « Vous avez vraiment l’air d’un couple sain », nous a-t-on dit. Rarement ai-je été autant touché d’un compliment. 
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Une première rencontre émouvante entre un frère et sa soeur
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6/3/2020 Commentaires

Je ne suis pas chanceuse

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Auteure: Joanie Robichaud
Mon chum cuisine. Il fait le ménage et le lavage. Il donne les bains aux enfants et change des couches. Mon chum fait l’épicerie – même si ça coûte toujours trop cher quand c’est lui « parce que c’était en spécial de toute façon, fait que j’en ai amené trois » – et il va aux suivis médicaux des enfants et des animaux. Quand il est là, évidemment. Parce que la moitié de l’année, il est à l’autre bout du Québec à travailler. Dans un sens, le partage des tâches ne sera jamais égal entre nous. Comme bien des femmes, la charge mentale repose principalement sur mes épaules. C’est circonstanciel. Mais aussi beaucoup systémique.
 
Malgré tout, parfois, quand j’en discute avec des amies, on me dit que je suis chanceuse. 
 
Malgré tout, souvent, quand je discute avec d’autres mamans, je dis que je suis chanceuse. 
 
Dans les faits, je ne suis pas chanceuse. Je ne suis pas chanceuse, parce que ça voudrait dire que toutes ces tâches me sont initialement destinées et que je devrais être reconnaissante que mon conjoint en fasse certaines. Nous avons même établi une règle entre nous : j’ai arrêté de le remercier chaque fois qu’il faisait une tâche ménagère. Pourquoi ? Parce qu’il ne me remerciait pas lorsque j’en faisais. Pourquoi est-ce que le fait qu’il passe l’aspirateur méritait de plus grands honneurs que lorsque je le faisais ? Ce n’est pas qu’il n’est pas reconnaissant que je fasse du ménage, c’est plutôt parce que ce n’était pas une habitude pour lui de me signifier son appréciation pour les tâches domestiques. De mon côté, inconsciemment, je me sentais obligée de le remercier d’avoir pris de son temps pour contribuer à l’entretien de notre maison. C’était tellement ancré en moi que je ne m’en rendais même plus compte… C’est tellement ancré en moi qu’il me rappelle encore que je n’ai pas besoin de le remercier. Systémique, vous dites ?
 
La littérature propose plusieurs points de vue sur le sujet, mais si vous cherchez une façon accessible de réfléchir sur la place des femmes dans la société, je vous suggère fortement le podcast Elles parlent de Léa Clermont-Dion. Je l’ai découvert dernièrement et j’ai écouté en rafale tous les épisodes disponibles. Elle reçoit à son micro des femmes de plusieurs horizons afin de parler de leur histoire, le tout sans filtre ni retenue. J’ai personnellement eu un coup de cœur pour l’actrice et réalisatrice Monia Chokri, qui se livre à propos de son parcours artistique, ainsi que pour l’écrivaine et professeure Martine Delvaux, qui aborde le sujet du boys club. 
 
Choisir les bons mots
 
Les mots font toute la différence. Les mots les plus souvent anodins sont ceux qui cachent une signification qu’on ne semble plus voir. Il suffit de s’y attarder un peu pour comprendre à quel point il est facile d’ignorer leur double sens. D’ignorer la façon dont ils contribuent à maintenir en place des idéologies et des concepts.
 
Tout comme je ne suis pas chanceuse, mon conjoint ne m’aide pas. Il ne m’aide pas parce que je ne suis pas la seule responsable de notre vie familiale. Mon conjoint est un membre à part entière de la famille et il fait les tâches nécessaires pour que nous puissions tous vivre ensemble en harmonie. Est-ce que la division des tâches est parfaite ? Non. Est-ce qu’elle nous convient ? Pas toujours. Est-ce qu’on en parle régulièrement entre nous pour éviter que des conflits s’installent à long terme ? Oui.
 
D’ailleurs, mon conjoint ne garde pas les enfants lorsque je suis absente de la maison. Il s’en occupe. Il s’en occupe parce qu’il est leur père et qu’il est parfaitement capable de prendre en charge l’ensemble des soins et des routines qui entourent la vie de famille. Il n’est pas un être passif qui doit suivre un plan établi sans pouvoir intervenir. Il contribue à part égale à élever nos enfants et il prend des décisions en fonction de ce que nous souhaitons leur transmettre. Est-ce que les choses sont faites exactement de la même façon dont je les aurais faites? Rarement. Mais ses interventions respectent nos valeurs familiales communes et je lui fais confiance. Tout simplement.
 
Ces mots anodins-pas-si-anodins, je les connais. Je connais leur façon subtile, voire perverse, de modifier la façon dont on voit les choses. Pourtant, je les utilise aussi. J’ai été conditionnée pour les utiliser. Jamais consciemment, évidemment. Depuis que j’en ai pris conscience, j’essaie de corriger la façon dont je m’exprime, pour éviter que mes enfants continuent de donner le même sens à ces mots. Afin qu’ils ne pensent jamais qu’ils sont chanceux.
 
 
** 
 
Comme pour me rappeler, encore une fois, la pertinence d’une Journée internationale des femmes, j’ai eu énormément de difficulté à trouver une photo gratuite et libre de droits pour illustrer mon article. La majorité des photos où des hommes cuisinaient montrait des hommes utilisant un barbecue (parce que c'est mâle, right?), alors que les photos d’hommes en train de faire du ménage étaient presque inexistantes.
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29/2/2020 Commentaires

Février sans réseaux sociaux : le bilan

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Auteure: Joanie Robichaud
En février, j’ai décroché des réseaux sociaux. Complètement. J’avoue que j’appréhendais un peu comment je réagirais, puisque je savais que les réseaux sociaux avaient pris une place immense dans mon quotidien dans les dernières années. Étonnamment, je m’en suis plutôt bien sortie et j’en dresse un bilan positif.
 
Dès la fin du mois de janvier, je commence à faire une transition, en consultant volontairement moins souvent mes réseaux sociaux. Malgré tout, je remarque que mes réflexes sont forts et que mon pouce ère parfois sur mon écran de cellulaire, surtout du côté d’Instagram. Ah, le gram. Nous avons une relation amour-haine. D’un côté, il me permet de rester en contact avec de précieuses amies et de suivre les grandes étapes de leur vie. À l’aube de la trentaine, comme je le suis, il ne se passe pas une semaine sans qu’une grossesse soit annoncée ou qu’un bébé s’ajoute à une famille. D’un autre côté, j’y perds beaucoup de temps à regarder le quotidien de gens dont la réalité n’a rien en commun avec la mienne. Et si je peux parfois apprendre et grandir grâce à des échanges intéressants, la majorité du temps, je me compare et j'angoisse, même si je sais que l’image projetée est probablement très filtrée et loin de la vraie vie.
 
Le matin du 1er février, je regarde mon cellulaire qui me sert également de cadran et je le laisse tout simplement dans ma chambre. Habituellement, j’aurais ouvert Instagram ou Facebook pour voir si j’avais des notifications, sollicitant du même coup un espace dans mon cerveau devenu accro à ces fameuses notifications. Par chance, mais aussi par souci de santé mentale, il y a longtemps déjà que je ne reçois plus de notifications sur mon écran de cellulaire ou sur les pastilles des applications. Comme je suis incapable de voir une notification sans sentir un besoin irrépressible de la faire disparaître (#toc), je préfère ne jamais en recevoir. Il me faut réellement consulter l’application pour en prendre connaissance.  
 
J’utilise la fonction offerte par mon iPhone pour bloquer la majorité de mes applications. De cette façon, même mes doigts ne peuvent pas consulter Facebook à mon insu. Mon temps d’écran baisse en flèche et le nombre d’heures consacrées aux réseaux sociaux disparaît de l’équation. C’est la fonction « productivité » qui regroupe les applications utilitaires qui devient le secteur le plus utilisé de mon cellulaire. Même si j’envoie des textos à des amis pour leur souhaiter une belle journée, je me sens déjà isolée. J’apprivoise cette solitude qui était disparue avec le temps, toujours à un glissement de doigts des autres humains qui habitent sur cette planète. Je décide de passer du temps avec mes pensées, en les acceptant et en essayant de les comprendre, plutôt qu’en les reléguant au second plan en balayant mon écran. 
 
Ma vie sociale en prend un coup pendant ce mois. Par chance, ma meilleure amie est aussi en congé de maternité, mais à l’autre bout du Québec. On s’écrit plusieurs fois par jour pour se raconter nos journées. Les congés de maternité sont devenus tellement solitaires au fil des années, que je constate. Je comprends pourquoi les groupes Facebook de mamans pleuvent. Je continue de fréquenter assidûment la Maison de la famille de mon coin. Ça me fait du bien de sortir de la maison pour voir d’autres femmes qui vivent les mêmes situations et émotions que moi. Quelques amis prennent quand même la peine de m’écrire pour prendre de mes nouvelles ou me dire qu’ils s’ennuient, parce qu’ils aimaient suivre mon quotidien en images. Leurs mots me touchent beaucoup. Mon conjoint m’informe de quelques nouvelles qu’il sait que je juge importantes, comme de nouvelles grossesses, et ma mère m’envoie aussi des informations qui pourraient m’être utiles et que je n’aurais pas su autrement, comme faire bouillir l’eau avant de la boire. Les réseaux sociaux sont aussi devenus un puissant outil pour les administrations publiques. Avec raison. Ils sont utilisés par une immense majorité, surtout les plus jeunes. J’utilise ma mémoire pour tenter de ne pas oublier des anniversaires importants, puisque plusieurs de mes amis célèbrent leur 30e anniversaire cette année. Je me rends compte à quel point je n’ai plus leurs coordonnées. Même leur numéro de cellulaire. Tout se passe à travers les filtres des réseaux sociaux.
 
Je profite de mon temps libre – celui que je ne perds pas à flâner sur mon écran – pour faire du ménage dans la maison. Je mets de l’ordre dans la salle de bain et dans la cuisine. Je fais le tour de mes tiroirs et je décide de faire un grand ménage dans ma garde-robe. Comme je souhaite encourager l’achat seconde main, je découvre une nouvelle plateforme en ligne pour acheter des vêtements usagés. Je fais aussi un tour sur d’autres sites de revente qui ne sont pas associés à Facebook. J’avoue que je m’ennuie de Marketplace pour pouvoir donner ou vendre rapidement des articles. Je finis par donner un gros sac de linge en très bon état au marché aux puces. Je me rappelle qu’avant l’arrivée des réseaux sociaux, on donnait plus facilement, il me semble. Maintenant, tout se vend, même pour quelques dollars.  
 
J’ai l’impression générale d’être moins stressée. Je suis assurément plus présente au quotidien et ce sont mes enfants qui en sont les principaux bénéficiaires. Je me promets de conserver des période sans écran, en me les imposant au besoin. La règle a toujours été: pas d’écran à la table, ni pendant le retour de la garderie jusqu’au coucher. Pourtant, il est parfois facile de transgresser, pour vérifier une information, pour répondre rapidement à un texto, pour poser une question à l'amoureux qui travaille loin de la maison. J'en profite aussi pour reprendre la lecture, l'un de mes passe-temps préférés, souvent mis de côté au profit des réseaux sociaux.
 
L’information régionale : cette grande oubliée
 
Avant le début de mon défi, j’ai décidé de prendre un abonnement payant à des médias québécois. C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps, mais que je repoussais souvent, me contentant de lire les articles gratuits que je pouvais obtenir. Je décide aussi de renouer avec la radio locale et je télécharge des podcasts pour les promenades en voiture, histoire de ne pas être trop déconnectée. Après tout, j’ai toujours été très captive de l’actualité et je ne verrais pas être coupée du monde pendant un mois complet. 
 
Dès les premières journées de mon défi, je réalise à quel point l’information régionale est au cœur de mon quotidien grâce aux réseaux sociaux. Non seulement je suis abonnée à tous les médias locaux sur toutes les plateformes Web et réseaux sociaux, mais l’information citoyenne circule elle aussi à une vitesse incroyable. En février, je suis devenue experte du coronavirus, des blocus ferroviaires et du procès en destitution de Trump, mais je n’avais aucune idée de ce qui se passait dans ma propre région.
 
Malgré des alertes Google sur les mots Gaspésie et Baie-des-Chaleurs, je me suis sentie complètement dépassée par l’actualité locale et régionale. Je me suis alors rappelé le feu sacré qui m’habitait pendant mes études en journalisme, alors que je tentais de faire comprendre l’importance de l’information locale à mes comparses. Encore aujourd’hui, je conçois difficilement comment les médias d’information québécois s’intéressent si peu à l’information qui circule sur son propre territoire. Pourquoi un fait divers montréalais fait-il les manchettes d'un quotidien provincial alors qu’un fait divers gaspésien est tout simplement oublié ?  Bien évidemment, je suis consciente qu’une majorité de la population se concentre autour de la métropole, mais un fait divers reste un fait divers. Et la population gaspésienne n’en a rien à cirer du trafic montréalais. 
 
Plus encore, j’ai de nouveau constaté la condescendance, voire le mépris, de certains médias provinciaux et nationaux envers les régions. Juste le mot région revêt d’ailleurs une connotation péjorative, alors qu’il n’en est rien. C’était un constat que j’avais fait il y a déjà 10 ans, alors jeune étudiante en journalisme. Avec le temps, et probablement grâce aux algorithmes des réseaux sociaux, j’en suis venue à penser que l’information régionale, et par le fait même les régions, avait la couverture médiatique qu’elle méritait, alors que c’est loin d’être le cas. On parle des régions lorsqu’on parle de tragédies. On y dépeint souvent un portait sombre, laissant présager un avenir difficile, ce qui contraste avec le dynamisme du territoire, les initiatives locales et la volonté des intervenants.
 
En revanche, si la tendance est de dépeindre les réseaux sociaux de façon négative, il ne faut pas oublier qu’ils ont également plusieurs côtés positifs. En plus de faciliter l’ouverture sur le monde et le dialogue avec autrui - lorsque les utilisateurs sont de bonne foi -, ils démocratisent la parole citoyenne. Ils donnent une tribune à ceux qui n’en ont pas. Certes, les opinions émises sur les réseaux sociaux peuvent parfois diverger des siennes (quoique l’algorithme de Facebook tend à contrer cette situation), mais ils permettent la pluralité des voix. Ils donnent une tribune à ceux qui n’en ont pas. Et la Gaspésie fait partie de ceux qui ont besoin de cette tribune.
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27/1/2020 Commentaires

Réseaux sociaux: de retour en mars!

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Auteure: Joanie Robichaud
​Au début de l’année, j’ai eu envie de faire un peu d’introspection et de me lancer des défis pour 2020. Parmi mes défis, j’ai décidé de me déconnecter des réseaux sociaux pendant un mois. Se déconnecter de tous les réseaux sociaux* peut sembler facile pour certains. Toutefois, lorsqu’on navigue dans le fabuleux monde des communications, comme moi, les réseaux sociaux sont nos principaux outils de travail. Difficile, alors, de faire une déconnexion complète. Même s’ils sont principalement utilisés dans un but professionnel, ils deviennent omniprésents. Et, parce qu’on travaille en comm’, on se retrouve bien souvent avec la gestion de réseaux sociaux lorsqu’on s’implique pour des organismes ou des causes. C’est plus difficile que ça en a l’air de couper les ponts.
 
Plusieurs articles scientifiques le démontrent, les réseaux sociaux peuvent rendre accro. Ils agissent un peu comme une forme de drogue. Le défilement des informations sur les réseaux sociaux est parfois comparé à une machine à poker. Tout est pensé pour continuer de scroller, pour en vouloir toujours plus. Les likes et les retweets génèrent des réactions chimiques au cerveau qui sont comparées, par des chercheurs, aux réactions créées par la prise de drogue comme la cocaïne. Évidemment, il y a aussi beaucoup de bons côtés aux réseaux sociaux. Communiquer avec des amis qui habitent loin, échanger avec des gens qui ont des intérêts communs, être en contact avec différentes cultures et plus encore. 
 
Février m’apparaît le mois idéal pour cette déconnexion, non pas parce qu’il y a moins de jours que les autres, mais parce que je suis encore en congé de maternité. C’est donc dire que je n’ai – presque – pas besoin d’utiliser les réseaux sociaux pour des raisons professionnelles. C’est maintenant ou jamais.
 
Avec cette introspection et cette décision de me déconnecter est venue une grande réflexion sur la place des réseaux sociaux et du Web dans ma vie.
 
L’ancêtre des réseaux sociaux
 
Je fais partie de la génération des milléniaux, mais je ne suis pas née avec Internet à la maison. Je suis une « vieille » milléniale, disons ça comme ça. Je me souviens de cette journée où mon père avait rapporté cette grosse boîte carrée qu’on avait installée dans le salon, avec hâte de découvrir son potentiel. J’étais encore à l’école primaire. Au début, on jouait surtout à des jeux. Mes préférés étaient Clue et Candyland. Vous savez, ceux qu’on trouvait dans les boîtes de céréales. Au secondaire, ma sœur et moi avions un horaire à respecter pour le temps connecté, pour éviter d’engorger la ligne téléphonique. Parce qu’à l’époque, il fallait subir la mélodie de connexion du modem pour accéder à la toile. Mais rien n’était trop beau pour chercher des photos de nos vedettes préférées. Ça et parler avec ses amis sur (feu) MSN. On se voyait toute la journée à l’école, mais on avait encore beaucoup de choses à se raconter, parfois même sans se parler, juste à travers nos statuts : (ip) J o a и i e (*) All I Wanna Do Is Dance ! (8) <3 
 
Les réseaux sociaux tels que connus aujourd’hui n’existaient pas, mais il y avait plein de façons d’entrer en contact avec d’autres personnes d’un peu partout. Comme j’ai toujours aimé écrire, j’ai débuté par des forums de discussions ou de fanfictions. C’est là que j’ai commencé à échanger avec des gens qui venaient d’ailleurs au Québec, des gens qui sont encore présents dans ma vie aujourd’hui, 15 ans plus tard, et ce, toujours virtuellement. Par la suite, ce sont les skyblogs qui sont devenus les moyens d’expression par excellence, les prédécesseurs de nos comptes Facebook ou Instagram. On y partageait des états d’âme, des paroles de chansons et des montages douteux de design Web. On écrivait : « Elle, c’est mon amie LiZaAa. Elle est vraiment cool! Ne change surtout pas! Jtm fort! XxXxX ». J’y ai rencontré l’une de mes meilleures amies, qui venait de l’autre côté de la Gaspésie. Une personne qui a eu – et qui a encore – une grande influence et importance dans ma vie. Une rencontre improbable si Internet et ces ancêtres de médias sociaux n’avaient pas existé.
 
Une présence virtuelle a donc toujours été une norme pour moi, sans trop savoir ce que ça signifiait et, surtout, les traces qui peuvent rester. Au début de l’âge adulte, j’ai d’ailleurs fait un grand ménage en lien avec ma présence Web et j’ai supprimé plusieurs trucs – dont certains sans faire de copie, ce que je regrette un peu aujourd’hui – en plus de repartir à zéro mes comptes Facebook et Twitter. Il faut dire qu’en évoluant dans le monde des communications, on en vient à comprendre l’impact des mots, même ceux écrits au passé. Demandez-le à tous ces candidats politiques qui vont le saut sans y penser.
 
L’avènement des réseaux sociaux
 
Les médias sociaux tels qu’on les connaît – les Facebook, Instagram, SnapChat, LinkedIn, Twitter, Tik Tok et autres de ce monde – n’existaient donc pas lors de mon adolescence. J’ai joint Facebook dans ces débuts, lors de ma première session de cégep. Moi qui étais partie découvrir le monde à l’autre bout de la péninsule gaspésienne, à l’inverse de la plupart de mes camarades qui migraient vers l’ouest, voilà que je pouvais, en un clic, savoir ce qu’ils devenaient en temps réel. J’aurai été séparé d’eux pendant deux mois, l’équivalent de vacances estivales. En gros, je n’ai jamais connu la déconnexion totale. Nos retrouvailles du secondaire, bien que très intéressantes au plan des échanges, ne m’ont pas appris beaucoup de nouveauté. J’étais au courant de la plupart des déménagements, naissances et autres événements de la vie grâce aux réseaux sociaux.
 
À l’université, c’est Twitter qui est entré dans ma vie. Un indispensable pour tout étudiant en journalisme. LinkedIn a suivi. Développer son image de marque professionnelle, se créer des contacts, trouver un emploi. Indispensable dans le domaine des communications se dit-on. SnapChat, lui, est arrivé un peu aux alentours de mon premier congé de maternité. Pratique pour passer le temps et permettre aux amis qui ont loin de suivre mon quotidien. Dans les dernières années, pourtant, c’est Instagram qui est devenu mon préféré. Probablement parce que Facebook a été envahi par d’autres générations. Et, comme la plupart des milléniaux, j’ai migré vers une autre plateforme. 
 
L’apogée des réseaux sociaux
 
Parce que je n’ai plus le câble depuis quelques années, j’ai compensé avec le Web et les réseaux sociaux pour demeurer connectée à l’actualité. Comme je préfère ne pas recevoir de Publisac, j’ai aussi compensé avec le Web et les réseaux sociaux pour demeurer informée. Au niveau professionnel, j’ai aussi occupé des fonctions directement en lien avec les médias sociaux. N’allez pas croire que cet emploi était aussi facile qu’on peut se l’imaginer. Parce que déployer et gérer les médias sociaux pour une organisation ou une marque, ça demande beaucoup plus que savoir bien répondre aux questions ou d’écrire des statuts sur Facebook. C’est une question de stratégies, de réflexions, de questionnements, d’image de marque, de visuels, de choix de mots, de marketing, de relations publiques, de relations humaines, et plus encore. C’est d’ailleurs un emploi de plus en plus nécessaire et demandé, si vous cherchez à vous réorienter. 
 
Cet emploi, je l’ai aimé d’amour. Ces communautés Web, c’était comme mes bébés. J’avais réellement à cœur de répondre aux besoins d’information des citoyens qui nous contactait. Mais c’est un emploi qui ne permettait pas de décrocher, surtout lorsque j’étais la seule à faire la tâche. Et encore moins dans une organisation publique, où des informations en lien avec la sécurité publique devaient parfois être diffusées rapidement, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
 
Certes, j’ai décroché durant mes congés de maternité, mais en compensant ailleurs. Devenir maman amène son lot de questionnements et il existe des groupes Facebook pour littéralement TOUT ce qui entoure la maternité. Allaitement. Portage. Couches lavables. DME. Bébé aux besoins intenses. Sièges de voiture. Recettes de purée. Sommeil du bébé. Bébé avec reflux. Name it ! Sans compter les fameux groupes de mamans qui doivent accoucher le même mois. On peut en voir (ou lire !) de toutes les couleurs, mais on peut aussi y faire des rencontres mémorables.
 
C’est ainsi que je me retrouve donc, en ce début de 2020, à la fin de mon deuxième congé de maternité avec ce désir de prendre une pause. De m’éloigner du Web et des médias sociaux. Ce désir de mettre les appareils électroniques de côté et de revenir à l’essentiel. L’exercice n’est pas si facile. Mon conjoint travaille à l’extérieur. Cette technologie devient donc nécessaire pour qu’on puisse demeurer en contact, considérant que nous n’avons pas de ligne de téléphone fixe à la maison. C’est pourquoi j’ai décidé de me concentrer uniquement sur les réseaux sociaux. De forcer mon esprit à vivre uniquement le moment présent. De profiter de ces précieuses minutes pour découvrir de nouvelles passions, peut-être. Mais surtout, surtout, en profiter pleinement avec mes enfants qui grandissent si vite.
 
On se revoit en mars !
 
* Afin d’être transparente, je précise que je conserverai Messenger, pour différentes raisons personnelles. Le son de l’application sera toutefois éteint.
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