Auteure : Marie-Claude Véziau En ce mois où nous soulignerons le jour de la Terre, j’ai envie de partager une réflexion sur le fait que la meilleure manière de conscientiser les enfants à l’importance de la protection de notre Terre, est de leur permettre une relation réelle et forte qui les incite à la connaitre et à l’aimer. Pour nous conscientiser sur ce fait, j’aimerais vous présenter l’éducateur David Sobel, qui a travaillé à développer la philosophie de la « place-based education » et à qui l’on doit cette affirmation qui résonne beaucoup en moi : « Si nous souhaitons que les enfants s’épanouissent en développant leur sens des responsabilités et leur pouvoir à agir sur leur environnement (empowerment), il faut leur permettre d’apprendre à aimer la Terre avant de leur demander de la sauver. » Dans son texte Beyond Ecophobia, David Sobel explique sa crainte de voir les enfants se distancier de la nature par protection psychologique, via des techniques de distanciation que les humains utilisent entre autres, suite à des abus ou violences subies (une manière de se couper de la douleur), s’ils sont placés trop tôt en contact avec les défis écologiques de notre époque, car ils risquent de développer une peur ou une phobie de la nature. Il propose des méthodes plus saines pour favoriser la conscience environnementale des enfants en suivant les principes de l’éducation adaptés au milieu et à l’âge des enfants. Un des principes de la philosophie éducative de la Place-based education (ou, en traduction libre, de « l’éducation adaptée au milieu » ) est que les enfants devraient en premier lieu avoir des connaissances de base sur leur histoire, leur culture, l’écologie de leur environnement proche avant d’élaborer sur des sujets plus élargis. Ainsi, le milieu éducatif devrait offrir des occasions de concentrer les efforts des enfants sur leur environnement local en premier lieu pour permettre ultérieurement des apprentissages engagés qui mèneront à la naissance de citoyens plus engagés. Selon cette pédagogie, les années formatrices du lien affectif à la Terre incluent trois stades de développement. L’éducation à l’environnement devrait s’adapter à chacune de ces phases. Phases de développement de la place-based education –La petite enfance (de quatre à sept ans), où la cartographie de l’enfant place sa maison au centre de son univers et où l’enfant décrit les vers de terre et les oiseaux qu’il observe dans sa cour. C’est une période où l’enfant se sent protecteur et empathique envers les animaux, mais où il est déstabilisant et menaçant pour lui d’être confronté à des problèmes qui sortent de son petit environnement. –Les années élémentaires (de huit à onze ans), où la cartographie des enfants s’élargit beaucoup et où la maison est maintenant située par l’enfant en périphérie de cette carte représentant son univers. L’intérêt se concentre sur les paysages à explorer. La vision du monde s’élargit. –Le début de l’adolescence (de douze à quinze ans) où la carte s’élargit encore et où prennent place la forêt et la ville ainsi que les endroits sociaux: parcs, centre d’achat, restaurants, etc. Pour chacune de ces phases, les enfants désirent l’immersion dans leur environnement, la solitude et des interactions avec un monde connu et proche d’eux. On éloigne les enfants de la force que leur donne leur environnement lorsqu’on leur demande de s’occuper d’écosystèmes lointains et des problèmes liés à l’environnement en général. Nous devrions plutôt les engager plus en profondeur dans leurs connaissances de la faune, de la flore et les caractéristiques de leur environnement local. David Sobel propose trois phases dans les curriculums liés à l’environnement, en lien avec les trois phases de développement. Dans la petite enfance (4-7 ans), les activités devraient permettre de mettre en valeur l’empathie naturelle de ce groupe d’âge envers le monde naturel. Dans l’âge moyen (8-11 ans), l’emphase devrait être mise sur l’exploration et dans le début de l’adolescence (12-15 ans), on mettrait l’accent sur les actions sociales. L’identité écologique Cette philosophie éducative ne s’applique évidemment pas seulement au monde scolaire. À travers le vécu familial, l’émergence de l’identité écologique peut être encouragée de plusieurs façons et très simplement. Dans son article inspirant intitulé Fostering ecological identity, Amanda Johns décrit quatre manières concrètes d’encourager le développement de l’identité écologique des jeunes enfants en appliquant le philosophie de la place-based education. En partant des familiarités de leur milieu de vie évidemment. Laisser les enfants entrer en contact avec leur environnement à travers des jeux et des moments d’explorations libres Profiter et saisir chaque occasion qui peut permettre aux enfants de connecter, à leur manière, avec le monde naturel qui les entoure. Que ce soit par l’observation de la cascade d’eau crée par la fonte des neiges… … ou en lançant des pierres tout simplement. Expérimenter le monde en faisant partie de ce monde. En se salissant dans ses boues printanières, en escaladant ou en sautant sur ses rochers. Chaque occasion est une opportunité de développement de l’identité écologique des enfants et donc des futurs adultes. David Sobel relate que plusieurs études se sont intéressées à l’enfance des environnementalistes et qu’il en ressort deux points qui recoupent chaque enfance de ces personnes engagées. La première est qu’ils ont tous connu une enfance où ils ont passé de nombreuses heures à l’extérieur, qu’ils se rappellent vivement comme étant part entière de leur enfance et adolescence, ainsi qu’au moins un adulte qui leur a appris le respect de la nature. Aucun n’explique sa passion ou son dévouement comme une réaction contre une exposition à un environnement lamentable et horrible dans son enfance. Pour lui donc, voici donc une solution très simple, pas de curriculum pour sauver la forêt tropicale, pas d’action environnementale, mais seulement des opportunités d’être dans le monde naturel avec des adultes inspirant le respect de la nature. Cartographier Dans la pédagogie du place-based education, les enfants sont invités à cartographier leur monde à plusieurs reprises dans leur parcours. Cartographier leur environnement ou un lieu de vacances. Cartographier par des cartes, mais aussi par des descriptions, des dessins, des trouvailles. Les jeunes enfants peuvent cartographier par leurs sens en décrivant les sons, les odeurs, les textures. Par exemple, l’observation de la mer qui s’offre à nous par les cinq sens. La vue de sa beauté et de sa grandeur, ses eaux froides ou chaudes au toucher, son odeur saline qui apaise l’âme, son goût salé et ses chansons parfois douces, parfois passionnées et tumultueuses. Laisser l’enfant être seul devant sa grandeur afin qu’il mesure lui-même sa place dans l’univers. La journal de la nature Une autre manière de favoriser l’émergence de l’identité écologique est d’utiliser le journal de la nature. Un journal de la nature est un cahier dédié à l’observation de la nature où l’on fera des dessins d’observation de la nature, des poèmes ou écrits sur la nature, bref un journal de bord qui crée une connexion personnelle avec les endroits visités ou les éléments naturels observés. Collectionner les trésors de la nature Les enfants se constituent spontanément des collections d’objets trouvés dans la nature. Ces trouvailles peuvent être utilisées pour continuer la connexion à la maison, et cela de diverses manières:
Favoriser l’émergence d’une identité écologique veut ainsi tout simplement dire favoriser la connexion. La connexion avec cette nature que nous aurons envie de respecter, de protéger et de défendre si nous développons dans notre enfance un amour et un respect pour elle à travers nos premières expériences sans être traumatisés par des questions trop grandes pour notre compréhension. Un amour dont notre nature a tant besoin en ce moment… Je vous laisse sur cette question à méditer dans le creux de votre cœur et conscience: comment pouvez-vous favoriser davantage l’émergence de cette connexion chez vos ou votre enfant, mais aussi chez votre personne d’adulte? ![]() Découvrez le blogue de Marie-Claude Véziau, Vivre à la maison.
6/4/2018
En amour avec la HauteAuteure : Nadia Pelletier C'est vrai qu'il y a des hauts et des bas dans la vie. On s'en rend compte assez vite. D’ailleurs, lorsqu'on a nommé ma région physiographique comme étant la Haute-Gaspésie, je me demandais où serait la basse. Pas encore eu de nouvelle.
En fait, peut-être que la basse Gaspésie n’existe tout simplement pas, car vivre ici, c’est pour moi beaucoup plus de hauts que de bas. Je me sens si bien à Cap-Chat, je ne cherche pas ma place. Le fait d'avoir des ancêtres qui proviennent tous de la Haute-Gaspésie me procure le sentiment de faire partie d'une lignée imposante de valeureux colonisateurs. Je me fais allègrement aller la trappe à nommer tous mes cousins et cousines. Chez mon père ils étaient 15 et chez ma mère, 11. J'ai des tantes et des oncles dans bien des secteurs économiques et physiographiques du Québec. Des contacts riches en solutions où l'entraide n'a pas de limite. Je me demande souvent comment ça serait si j'étais à Québec. J'avoue que je n'ai même pas envie de faire le test. Je suis comblée dans mon petit secteur...si grand. J'arrive du centre de ski où j'avais l'impression d’avoir un accès privé tellement il n'y avait pas foule. Un plaisir immense que je savourais devant les Chic-Chocs. Air pur et espace à profusion, des ingrédients essentiels dans ma recette simple de vie. La Gaspésie, certains viennent s'y ressourcer, moi je m'y abandonne, j'y implante ma famille. Dans mon village, je me sens comme un petit animal en sécurité dans son terrier. Je connais tous les racoins, les odeurs et les visages. J'analyse rapidement les risques et je laisse aller mes petits. Je suis dans mon essence. C'est pour moi, un bonheur de reconnaitre les visages, de pouvoir parler avec tout un chacun, de savoir le pedigree des maisons devant lesquelles je passe. L'été passé nous sommes allés dans la belle région de Granby. Malgré que nous étions encore au Québec, depuis plusieurs kilomètres, je pouvais dire que l'effet "chez-nous" s'était dissipé en même temps que la largeur du fleuve. Quand je voyage, ce n'est pas que je sorte de ma zone de confort, car j'adore être ailleurs. Mais de pouvoir comparer l'effet que mon environnement quotidien a sur moi, c'est encore plus précieux lorsque je suis à l'extérieur de ma Gaspésie. Je ressens ce bien-être dans toute la péninsule. Cette émotion est précieuse et unique. Est-ce que vous voyez de quoi je parle? |
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Juillet 2021
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