MAMA Gaspésie
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LE BLOGUE

13/5/2018 Commentaires

Mama, Mamie

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Auteure : Sarah Servant
Approuvé par Laurie Servant
Tu nous as bercées aux premières minutes de nos minuscules vies. Les bras enrobant nos petits corps, pleins de promesses, de vie et de joie. Tes filles ont grandi un peu, puis beaucoup, la mémoire brodée de souvenirs doux et heureux. Quatuor parfait que nous étions, nous voguions vers de nouvelles aventures imaginaires et réelles chaque jour.

Nous avons transformé la maison en boutique, en cabane de tissus, en villa de Barbies. Cassé tes bibelots par accident, fermé les portes trop fort, brisé le cadrage, demandé pardon. On a joué, on a rit. Toujours, aux côtés d’une maman qui gardait le phare, qui calmait les eaux. On s’est arraché des cheveux, inventé des robes dans tes réserves de tissus. On se voit encore, rire et s’amuser, en entendant le bruit sourd des balles de billard de papa et la laveuse qui s’agitait pour nettoyer nos genoux verts.

Puis papa est tombé malade. Tombé. Tombé de haut, mais relevé bien vite, résilient, optimiste. On voguait maintenant de nouvelles en nouvelles, bonnes puis mauvaises. L’espoir qui vacillait à la vue des prochains séjours à l’hôpital. Vous étiez souvent partis et notre nid de maison de famille s’est vu ouvrir la porte à tes sœurs et notre mamie pour garder les petits pendant que les grands combattaient.

Vous étiez loin et parfois trop. Mais vos bras nous berçaient à distance. La culpabilité d’une maman est un sentiment fort. Devenues mamans, nous la sentons maintenant. Toute la peine que tu avais de dormir à des kilomètres de nous, au chevet de notre papa. Prise entre deux eaux, entre tes filles et ton amour. Parce que tu y penses parfois. Merci d’avoir gardé le cap, d’avoir calmé les eaux agitées et les tempêtes. Auprès de notre papa pendant ces années de maladies, tu as fait encore mieux que ce que tu n’aurais pu souhaiter. Tu as accompagné, aimé et rassuré notre homme avec ton calme et ton amour, en nous protégeant de ces images et ces traces difficiles. Tu as trié pour nous, le beau du laid. Nous a protégé des espoirs brisés et des douleurs. Tu as accompagné papa de la même façon que nous aurions aimé le faire à l’âge adulte. Avec réconfort, amour et encouragements. Cette aventure se vit difficilement avec des enfants qui ne saisissent pas réellement l’épreuve, les risques et la maladie.

Quand, dans l’incompréhension de tout, devant la maladie qui prenait de plus en plus de nos rires et plaisirs, on s’est retrouvées les trois le bec à l’eau, le cœur noyé de tristesse et de douleur, tu as colmaté les fuites. Tu as rassuré l’équipage et même si le vent n’était pas toujours de notre bord, on avançait tranquillement.

Cette histoire, c’est la nôtre. Même si le dénouement n’était pas celui espéré, nous avons pris, grâce à toi, le contrôle des mots, nous avons trouver le beau, nous avons construit de nouveaux chapitres à la hauteur de notre famille.

Maintenant, mama est devenue mamie. Trois petits hommes qui nous rappellent le luxe qu’est la vie, la beauté du jour présent. Trois petits hommes aux cheveux dorés comme leur papi. Si on est parfois heureuses de se faire comparer à notre papa, tu dois savoir que nous sommes toutes aussi fières lorsque quelqu'un nous compare à notre maman. Parce que cette maman, c’est une femme incroyable.

Une mama qui arrive toujours au bon moment, qui cuisine les meilleurs repas, qui ne compte pas le temps quand vient le temps d’aider ses filles, qui nous fait rire et qui est un modèle de maman inébranlable. Une mama qui devine notre état d’âme qu’au son de notre voix et qui trouve toujours le geste où les mots pour consoler et aider. Une mama réconfort. Amour. Complicité.

Aujourd'hui nous avons chacun nos bateaux, mais toujours bercés par la même mer, rassurante, aimante et généreuse. Une mer qui tempère les moments difficiles, qui nous pousse vers nos horizons. Une mère qui dort encore mal la nuit quand on est sur la route ou quand nos bateaux vivent des secousses. Une mère présente, omniprésente par son amour.

Notre mama, mamie, amie. Si nos bateaux ont le vent dans les voiles, que la mer est bonne et calme, propice à nos idées folles et nos projets, c’est en grande partie grâce à toi. Si nous menons notre équipage avec puissance, confiance et ambition, c’est que nous suivons tes traces. Les traces d’une maman forte et fière. Le courant d’une mer puissante qui trouve ses reflets, ses petits éclats de lumières même en pleine nuit.

Les aurores comme un dôme sur nos vieilles blessures, la lune et ses ourses qui veillent dans le firmament. Le vent chaud qui rassure l’équipage. Les temps changent et nous changent, mais nous sentons toujours et pour toujours, la bienveillance de vous deux.

Un jour, quand ton bateau sera un peu plus fatigué, que tes vagues seront moins dociles, nous serons devenues assez grandes pour te porter au creux de nous, te bercer et être ce que nous serons et avons toujours été l'une pour l'autre, une bouée, une coéquipière.

Merci mama, mamie. On t’aime.
On t'aime d'amour et pour toujours.

Bonne fête des Mères à toutes ces mamans phares!
Si le cœur vous en dit, vous pouvez donner un coup de pouce à notre équipe Relais pour la Vie en l’honneur de Christian Servant. Chaque petit don fait la différence!
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7/4/2018 Commentaires

Il faut les aimer fort pour leur dire non!

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Auteure : Kim Poirier
Ils arrivent pour dîner. Comme ça arrive souvent, on mange les restants du souper de la veille. Leur repas est sur la table, ce qui est plutôt rare. Habituellement, ils doivent attendre que ça finisse de cuire ou de chauffer.
Je suis fière de ma shot, je suis dans les temps, et si tout se passe bien on va avoir un moment pour se coller sur le divan avant leur retour à l’école.

Et là, mon plan se trouve tout gâché : mon plus jeune ne veut pas manger ça! Dans le genre qu’il est hors de question qu’il mange ce qu’il y a dans son assiette et il veut autre chose…

Ok, on va se dire les vraies affaires.
Élever des enfants, ce n’est pas toujours évident! Il y a bien des fois où on se demande dans quoi on s’est embarqué et même d’autres fois où on les vendrait pour pas cher!

Si seulement être parent venait avec un mode d’emploi tsé…

Non seulement ce n’est pas le cas, mais en plus, à chaque fois qu’on en rajoute un, il faut tout recommencer parce qu’ils sont tous uniques ces petits humains-là!

J’imagine que la vie de famille est bien différente de nos jours que ce qu’elle a déjà été.

Des familles moins nombreuses. Des familles monoparentales. Des familles reconstituées. Des enfants uniques. Deux parents qui travaillent. Des parents absents. Des parents bien occupés. Des rythmes de vie métro-boulot-dodo. Bon ok... en Gaspésie on est chanceux pour ça, on n’a pas à se taper des heures d’attente dans le trafic, mais bon, ça va quand même vite pour plusieurs!
Comme parent, on veut le meilleur pour nos enfants. Ça a toujours été et ça le sera toujours.

Mais entre deux réunions, avec la liste de commissions à faire, la pile de vaisselle, les distractions (lire médias sociaux), le lavage et toutes les autres préoccupations des parents en 2018, avouons-le-nous : des fois, c’est bien plus facile de leur dire oui, de les laisser faire ou de leur donner ce qu’ils veulent!

De cette façon, on évite l’argumentation, les « oui mais là, c’pas juste », les sîvouplaît répétés qui finissent en larmes, le garochage d’affaires ou la crise du bacon, selon l’âge et/ou le tempérament.

Des fois, quand on dit non et qu’ils le font pareil, on fait même semblant de ne pas le voir ou on agit comme si on n’avait jamais dit non! Pire encore, pour éviter le conflit ou la crise et peut-être aussi pour ne pas perdre la face devant les témoins de la scène, on finit par dire, d’un air sévère : « Bon ok, c’est correct pour c’te fois-citte là, mais la prochaine fois ça marchera pas de même, tu vas voir!! » Et des fois on ajoute même des menaces bidon qu’on sait très bien qu’on ne pourra pas tenir : « Tu viendras pu JAMAIS avec moi à l’épicerie! »

Je ne sais pas si je vous annonce de quoi, mais les enfants connaissent TRÈS bien nos limites et ils savent exactement sur quel piton peser pour avoir ce qu’ils veulent.

Le problème avec ça, c’est que si on n’alloue pas le temps et l’énergie nécessaires pour leur dire non et pour leur mettre des limites, on ne les aide pas à bien se développer comme êtres humains.

Dans la vraie vie, on ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut, donc pourquoi montrer à nos enfants que c’est le cas?
Ce n’est vraiment pas facile, parce que souvent il faut accepter de décevoir nos enfants en leur disant non. Il faut accepter que certaines crises soient plus longues que d’autres. Il est fort probable qu’on entende des mots comme : « t’es pas fine », ou « je t’aime pu », ou « je veux une autre maman », ou des choses pires encore.

Mais à ce qu’il paraît, les enfants se sentent bien plus aimés et en sécurité lorsqu'on leur impose des limites. Quand même, avouez qu’il faut les aimer bien fort pour leur dire non…

La crise a duré 40 minutes. Il voulait des nouilles, il voulait des céréales, il voulait des toasts, il voulait des biscuits soda. Mais il ne voulait pas ce qu’il y avait dans son assiette.

Pour moi, il n’y avait que deux options possibles : manger ce qu’il y a dans l’assiette ou ne pas manger du tout.
Il a grogné, m’a dit que je n’étais plus sa mère, a dit que c’était injuste, a lancé quelques petits projectiles par terre, a pleuré plus fort, a dit qu’il avait très faim, a dit que ce repas lui levait le cœur, voulait déménager de maison, a dit que je n’avais pas le droit de faire ça, a grogné encore plus fort.

Moi? Le cœur me virait à l’envers. J’étais fâchée et découragée du déroulement de mon heure de dîner. À un certain point, je me disais que ce n’était pas si grave que ça qu’il mange autre chose après tout. Mais je ne pouvais plus reculer. Donc je suis restée calme et n’ai pas changé d’idée.

Et bien il a fini par manger.

Il a tout mangé.

Je l’ai laissé manger un peu de céréales pour dessert, un peu comme pour le féliciter et pour le laisser décider quelque chose.
Finalement, quand il est reparti pour l’école, il m’a dit : « Tu es la meilleure maman du monde! »

Et bien! C’est fou comme on passe de zéro à héros quand on leur dit non et tient le coup!
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18/3/2018 Commentaires

MAMA Louve, MAMA Love, MAMA Gaspésienne

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Auteure invitée : Marie-Ève Trudel Vibert
Je suis ta maman depuis presque 20 mois. Le genre de mère omniprésente, ce qui fait du reste de mon être :
  • une fille condescendante.
  • Une petite-fille ingrate.
  • Une filleule virtuelle.
  • Une sœur ordinaire.
  • Une épouse folle.
  • Une employée sous performante – mais ô combien voulante –.
  • Une collègue inconstante, de type baby brain.
  • Une amie indisponible.
  • Une bru silencieuse.
  • Une belle-sœur lointaine.
  • Une marraine absente.
  • Une tantine en manque.
  • Etc.
 
Ah oui, j’oublie… Psst, ma louve! Ta maman, c’est une auteure. Qui n’écrit presque plus. Une entrepreneure qui n’amorce plus grand-chose. Bref, c’est une salariée. Tout un statement! Ta maman, c’est une salariée.
 
Ce rôle, si honorable pour le commun des mortels et si mortel à mon corps défendant, est devenu prioritaire après celui d’être ta mère. Pour gagner une partie de notre vie. Éviter les risques. Ceux entamés avant ta naissance. Une mère, ça s’insécurise vite… Au bout du congé de maternité, ça revient sur le payroll.
 
Depuis 20 mois, j’ai des airs d’un post-partum qui sévit, sans relâche. Comme Marine, le personnage principal de mon premier roman. Marine, c’est une femme en crise. Une mère accro. Parenté dans ma fiction. Acte de création à la fois inconscient et terriblement annonciateur.  
 
C’est ici qu’entre en scène le concept de conciliation. La conciliation, ma louve, c’est la quête du sacro-saint équilibre. Une notion très très tendance. J’ai essayé de l’intégrer, l’auto/boulot/dodo/temps sociaux, puisque je suis une femme moderne, mais j’ai échoué. En fait, je suis en train de le faire. J’échoue. Live. Là.
 
Et si c’était dans le déséquilibre, dans le point de friction, dans le chavirement de la barque que mon aplomb, que mon audace à moi se cache? Si c’était dans l’absence de sacrifices? Tu n’as pas vu le film, ma louve, mais ta mère, c’est une divergente.
 
Entends-moi bien, je vais te dire ce que je ne sacrifierai pas au nom de la conciliation. Je vais te conter comment je l’envoie valser aux quatre coins de ma faction.
 
Je ne sacrifierai jamais la routine du petit matin qui évoluera au fur et à ta mesure. Peu importe ton heure de lever, on vivra ensemble les premières étapes du jour, du changement de couches au gobelet de lait que tu commandes encore à peine les yeux entrouverts. Tu câlineras ta doudou comme tu le fais magnifiquement, comme pour te réveiller tranquillement, apprivoiser la lueur qui naît juste pour nous deux. On grignotera un croissant dont les miettes fuiront entre les craques du divan. On en rira. Bien collées. J’arracherai délicatement les crottes d’yeux secs qui s’accrochent à ta peau sans laisser de traces rouges. Je brosserai de cent coups tes cheveux bouclés et j’essaierai de te les nouer, si tu me le permets. Papa viendra nous embrasser, et juste après, il se fera couler un grand café, puis servira un espresso très très serré à maman. On t’habillera devant Pat’Patrouille parce que c’est comme ça qu’on réussit désormais, hein, ma louve?
 
Tu t’en iras à la garderie avec papa; je vous guetterai partir de la fenêtre de la cuisine, jusqu’à ce que la voiture ait quitté la cour. Ensuite seulement, je m’habillerai à la hâte et me coifferai également avec cet empressement qui me donnera un look négligé; ma nouvelle image. J’aurai pour seul déjeuner le souvenir d’un bout de croissant éparpillé sur le divan, le meilleur qui soit. Je partirai au travail avec 15-20 minutes de retard, mais ma patronne résonnera en mère, alors ça fera l’affaire. Je reviendrai à la maison au possible sur l’heure du lunch, pour vider le lave-vaisselle et le remplir à nouveau, me concocter un sandwich sur le pouce; remettre en état de marche un étage qui cohabite avec une tornade, tout ça en compagnie des personnages de District 31 en background question de rattraper l’intrigue (qui a tué Nadine Legrand?). L’idée derrière sera que notre maison t’accueille proprement, par son sourire de fin de journée.
 
À 16 h, j’irai te chercher, ma louve. Je serai pressée d’y être, mais toi tu me feras poireauter un peu. Enthousiaste devant mon arrivée, tu ne seras toutefois pas insistante de quitter les « mamis ». Ce qui nous fera arriver à la maison entre 16 h 30 et 17 h. Faut dire qu’à Gaspé, on est exempt de trafic, ce qui facilite les choses. Dépendamment de la durée de ta sieste d’après-midi, de ton humeur, de tes envies, on restera dehors à profiter des derniers rayons ou bien on ira dans ta chambre se coller à nouveau. Comme pour se retrouver. Bientôt arrivera l’heure du souper, qui coïncidera avec le retour de papa. On s’y mettra à deux, car le repas du soir, avec toi, c’est un véritable champ de bataille. On étirera la sauce en écoutant de la musique, que tu aimes par-dessus tout. Peu après, ce sera le moment tant attendu du bain où ta principale occupation sera de m’asperger alors que je serai tout habillée. Une fois lavée, tu enfileras ton pyjama et feras un brin de lecture. Du Petit Prince pour les bébés à Lili Macaroni en passant par Charlot Tempo. Puis tu te glisseras sous la couette colorée dans ton lit de grande que tu quitteras rapidement pour t’installer au sol, à raz la porte ou au pied de ta commode (pourquoi fais-tu ça?).
 
Je te veillerai une bonne heure, guettant le moindre de tes mouvements sur la caméra. Je me sentirai détendue, déchargée, mais je m’ennuierai de toi. Très tôt en soirée, je trouverai le sommeil. Pleine de ma journée, ma louve. Fatiguée, mais pleine. La routine du soir et celle du matin sont précieuses, car bien qu’intenses, ce sont les seuls fragments de ton quotidien auxquels nous avons accès. Le vif, le croquant, la lave de ton volcan nous échappe; elle appartient à tes éducatrices. On en connaît des bribes par la communication du journal de bord de fin de journée, des photos, des vidéos. Et ça m’angoisse à l’os.
 
Tu sais quoi, ma louve, après une semaine de course folle exigée par la conciliation travail/famille/pistoutepistoute, j’ai préféré jusqu’ici m’occuper de notre intimité, de notre proximité, de notre cocon familial. Je t’ai surprotégée. La vie va vite. La preuve, tu deviens une enfant et je devrai bientôt arrêter de t’appeler « ma louve ». Pour l’expérimenter chaque jour depuis 34 ans, la vie est grande et prometteuse. Dans quelque temps, tu deviendras cet autre, au fait tu l’es déjà. Tu t’appartiendras à part entière, en toute autonomie, confiance, assurance. Tu attiseras ta propre curiosité qui te mènera ailleurs. Et peut-être que tu ne voudras plus revenir. Je te le souhaite presque. De t’en aller. Si loin. De vivre à fond. Mais bébé, pour l’instant et quelques instants encore, je te veux ici, je nous veux ensemble. Et je ne sacrifierai pas ça. Je ne te sacrifierai pas toi au nom de l’équilibre plate et rushant. Je ne compromettrai pas notre relation au nom d’un job, d’une tradition révolue, au nom d’une société malade.
 
T’as bien entendu, ma louve. Je ne sacrifierai rien à tes dépens. Rien. Même pas moi.
 
Plusieurs reproches me sont adressés. On me dit que je ne sors pas assez. Qu’on ne me voit que très rarement « en ville ». Que je ne t’ai pas encore inscrite à un cours de piscine…
 
C’est que…
 
J’ai bien tenté de concilier l’inconciliable, juré craché ma louve, mais je me suis plantée. Rageant contre mes propres démons, je n’ai pas vu qu’à la maison, ton père faisait tout ce qu’il pouvait pour m’alléger. Au travail, même branle-bas de combat, on a réorganisé mon poste autour de mes attentes, mes intérêts, on a retiré l’élastique de mon horaire pour rendre flexibles mes arrivées et mes départs. Le hic, ma louve, c’est moi. J’ai un problème d’adaptation, parole de médecin. C’est pour ça que mes rôles sont si insatisfaits. Ne sachant pas comment être ta mère, je me suis sacrifiée pour mieux te servir. Et je n’en peux plus, ma louve. J’ai besoin de retrouver le chemin vers ma liberté. Être mère, en Gaspésie ou à Tombouctou, c’est être mère. Devenir parent, c’est d’abord s’enfarger dans ses propres frontières, puis franchir toutes les autres, une à une. C’est se brancher pour s’informer, partager, comparer, critiquer, comprendre. D’où la genèse de ce blogue. D’où l’importance de se lire. De se répondre. De se nourrir.
 
De se pardonner.
 
Je te l’annonce, ma louve, à partir de désormais, je « déconcilie ». Pour notre bien à toutes les deux. Pas question que je te lance dans 20 ans cette phrase si accablante : « après tout ce que j’ai fait pour toi… » Je ne veux pas être amère. Coupable. Pliée en deux comme le bossu de t’avoir tout et mal donné. Je veux être ta mère sans avoir à t’aimer et te haïr en alternance.
 
Je vais t’apprendre une expression que j’ai toujours trouvée pertinente, sans l’appliquer pour la peine : « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ».
 
Je te fais cette promesse : je t’apprendrai tout ce que je sais, ma louve. En parallèle, je me choisirai, OK. À court terme, ça ne t’impressionnera pas. Mon amour demeurera aussi soutenu. Inconditionnel. Mais pas malsain. Peut-être que tu capteras la petite lumière qui cherchera à renaître au fond de mes yeux. Celle avec laquelle je me serai réconciliée. Peut-être que tu seras fière de moi.
 
Tu vois. Je suis en train de te montrer à nager. Cours privé.
 
Je t’aime, ma louve.
 
Faut juste que je m’aime un peu, maintenant.
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8/3/2018 Commentaires

Le fascinant sujet du partage (in)équitable du congé parental

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Auteure : Marie-Claude Brière
Démarrer un blogue parental gaspésien dans la même période que la Journée internationale des femmes m’a obligé à réfléchir doublement à l’angle de mon texte. Comme j’ai vraiment envie de vous parler tout le long de l’année de la situation de la femme-parent, je me suis dit pourquoi ne pas partir au tout début, à la naissance de l’enfant, en abordant le fascinant sujet du partage (in)équitable du congé parental ? Bang, je commence ma relation avec vous comme cela. Vous restez ?

L’histoire de ma vie de parent m’a appris de belles choses, j’ai eu 3 enfants, dans des conditions de vie différentes entre 1994 et 2007, toutes fortes en émotions. À ma dernière grossesse, j’étais travailleuse autonome au statut précaire, avec un conjoint qui travaillait quelques jours semaine sur des chantiers loin de la maison et qui avait bien hâte d’être à nouveau papa. 

La discussion a débuté dans ma tête entre la Femme et la Mère. Je ne trouvais pas bien long ce 15 -18 semaines de congé et un peu ridiculement court ce 3 à 5 semaines de paternité. Et voilà, cette nouvelle opportunité de congé parental à partager était là, au centre de la table, clignotante, pimpante, attirante. Facile de revendiquer 25 à 32 semaines de congé de plus !

Cela va de soi socialement et en plus, les pères ne se battent pas trop pour prendre ces semaines. J’ai vu aussi beaucoup de femmes ne même pas laisser le choix à leur conjoint de prendre ces semaines du congé parental, disons que cela termine bien la conversation avant de la débuter.
En dehors du congé qui leur est exclusivement réservé, une minorité de pères en prennent davantage: 70% des nouveaux pères ne se prévalent toujours pas du congé parental.
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J’ai toujours voulu avoir un conjoint, père partenaire dans la famille. Une phrase tournait dans ma tête : « Si tu veux enlever tes culottes mon homme, tu es aussi bien de savoir les mettre » (choisissez l’accent gaspésien de votre choix).
​
Pour moi, c’était clair qu’avec ma personnalité, mille projets dans la tête, le goût d’inventer des choses, de solutionner des énigmes, de me promener librement, de me lever et d’exprimer mes opinions, avoir des enfants ne devait pas être un frein à cela et en étant deux, il était bien évident que ce serait plus facile qu’étant monoparentale, qu’on allait se partager les tâches, les congés, les responsabilités et apporter nos couleurs, nos forces et nous cristalliser pour devenir une famille.

La discussion s’est poursuivie avec mon chum, avec la prémisse de ma conversation entre la Femme et la Mère. J’ai écouté sa vision d’être père à nouveau, j’ai senti une émotion certaine quand il me confiait « tu sais j’ai travaillé toute ma vie comme cadre dans le manufacturier et je me souviens quand j’étais plus jeune, au restaurant le soir, avec des collègues plus âgés, loin de nos maisons, les voir les yeux pleins d’eau avouer qu’ils ne connaissaient pas vraiment leurs enfants qui étaient maintenant ados ou même adultes. Je me suis dit que je ne serais pas un père comme cela, que je serais présent pour les enfants, lorsqu’ils seraient petits ». 
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Mon choix d’avoir accepté de transférer les semaines du congé parental à mon chum (il faut l’autorisation de la mère), a réellement donné le ton à notre dynamique de famille pour le long terme. J’en témoigne maintenant plusieurs années plus tard.
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Cela m’a permis ne pas devenir trop control freak et de ne pas être la seule adulte compétente dans le rôle de parent.Je ne voulais pas devoir dire quoi faire ni comment le faire. No way !  Ce partage équitable a permis de nous réaliser pleinement mon conjoint et moi. Il faut dire que mon chum à l’époque était travailleur sur les premiers parcs éoliens et que par la suite, il a fait un choix de carrière pour avoir un emploi avec un horaire plus adapté à une vie famille avec nourrissons. 

Moi j’ai pu retourner faire doucement des mandats, et oui j’ai allaité un peu tout croche entre le travail et la maison et oui j’ai eu le coeur tout à fait brisé de quitter le confort de ma vie de flanelle et des odeurs de bébé. Mais Monsieur le Papa a pu rester seul avec le bébé, changer les couches, acheter les produits de bébé et faire l’épicerie de la maison, lire sur l’évolution d’un bébé, faire les suivis médicaux, plier «à sa façon» de linge, tout en poursuivant les travaux de dessouchage sur le terrain avec un bébé qui dormait dans son parc couvert d’une moustiquaire sur le dessus !  

J’ai lu dernièrement un extrait qui expliquait pourquoi les petites filles autochtones devaient apprendre rapidement à une époque, les différentes responsabilités des grandes. « Pour donner la vie, nos grands-mères accouchaient à genoux et parfois seules. Elles racontaient que la plupart du temps elles recommençaient leurs travaux quotidiens dès le lendemain... Les grands-mères disent aussi que les filles apprenaient très tôt à faire des vêtements, à s’occuper des animaux, à garder leurs frères et sœurs, à prendre soin de la maison. C’étaient souvent elles qui devaient bûcher le bois de chauffage. Les plus âgées apprenaient à soigner avec la médecine traditionnelle. Elles ramassaient les plantes afin de les sécher. Elles apprenaient aussi à connaître et à surveiller les cycles des saisons ... » (Innushkueu issishueu, 1992)

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Cette vie des femmes autochtones fut transmise aux premières arrivantes, les Filles du Roy entre autres, qui elles ont mélangé ces apprentissages à leurs façons de faire européennes et plus tard, à celles des nouvelles immigrantes. Nous venons de là, nous les femmes de maintenant.

Mais là, en 2018, qu’en est-il malgré toutes ces avancées grâce aux années de luttes pour l’avancement des femmes dans une vision d’égalité avec les hommes, comment se fait-il que :
• les femmes ne partagent pas plus le temps du congé parental avec leur conjoint ? 
• certains hommes revendiquent difficilement auprès de leur employeur (et de leur conjointe) leur droit de quitter le travail pour prendre ce congé pour s’occuper de leurs enfants (et des tâches de la maison) ?
• les femmes s’éloignent longtemps du marché du travail, donc de leur autonomie économique et de leurs réseaux ?

«Le défi actuel n’est plus tant de convaincre les nouveaux pères de prendre les semaines de congé qui leur sont réservées que de parvenir à un partage plus équitable du congé parental de 6 à 8 mois entre les mères et les pères. En effet, en dehors du congé qui leur est exclusivement réservé, une minorité de pères en prennent davantage : 70% des nouveaux pères ne se prévalent toujours pas du congé parental» (Conseil du statut de la femme, 2015)

​Un papa libre de faire ses choses à sa façon avec ses bébés, particulièrement s’il est seul à réaliser les tâches avec son enfant c’est magnifique. Et cela crée des liens qui ne peuvent se créer autrement. Cela développe un lien privilégié avec l’enfant et accroît son sentiment de compétence parentale. Pourvu que la maman lâche prise et le laisse faire, idem pour l’entourage des grands-mères. Cela laisse à la maman le choix de sa vie de femme, afin qu’elle puisse continuer d’être une femme maman inspirante. 

Parce que des bébés, cela devient vite des adultes (oui, oui), ils quittent le nid et on doit poursuivre nos vies sans eux, avec des revenus, car, oui, ils coûtent plus chers en vieillissants aussi. Tant qu’à avoir des revenus, aussi bien les avoir dans des champs de compétences qu’on aime, qu’on aspire, et cela demande de l’investissement de temps en continu. Cela permet ensuite un équilibre entre les deux parents, un engagement réel de couple et un parent qui devient un modèle pour son enfant.  

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En savoir plus : 
Pour un partage équitable du congé parental 
Dans cet avis fouillé, le Conseil du statut de la femme (CSF) recommande notamment un congé de paternité exclusif au père supplémentaire et une plus grande flexibilité du régime afin de permettre une meilleure conciliation travail-famille. Le CSF explique en quoi la question du partage des congés parentaux constitue une pièce maîtresse de la diminution des inégalités. Il présente les différents modèles de soutien à la parentalité mis en place dans le monde. Il s’intéresse à l’évolution de la répartition du travail entre les femmes et les hommes au Québec pour mieux comprendre le partage actuel des congés parentaux. Il y présente également les résultats d’une enquête qualitative qu’il a menée auprès de parents québécois. 

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RQAP a 10 ans
Des profils et statistiques en infographiques monochromes 


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Profil des prestataires du RQAP, septembre 2017
Les données retenues pour la production des sections A et B du présent rapport sont celles qui concernent tous les événements couverts par le Régime québécois d’assurance parentale survenus au cours de l’année civile 2015. Il s’agit donc d’une approche par cohorte, à la différence des statistiques officielles et des rapports annuels de gestion, que publie également le Conseil de gestion de l’assurance parentale (CGAP). 

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3/3/2018 Commentaires

La maman-prof, la prof-maman !

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Auteure : Nadia Pelletier

Je suis une maman. 

Mais aussi une prof. Alors je suis une prof-maman et une maman-prof. 

Rien à faire, l'école prend toute la place. 

Dans la définition que je lui donne, elle représente le fait de se dépasser, d'apprendre à bien se comporter avec les autres humains, de se respecter dans nos différences à travers tous les troubles qui nous rentrent dedans chaque jour. Éternel recommencement. À l'école comme à la maison. 

Mes élèves se fourvoient très souvent en me nommant: maman. 

Certainement parce que je les traite de la même manière que je traite mes enfants. À quelques différences près. Avec autant de soins et d'exigences. Avec un lien d'attachement fin et réciproque. Je les aime et les observe avec un œil de lynx qui bondit sans pitié sur les comportements qui nuisent à l'harmonie tant recherchée. Ce qui équivaut à des Olympiques 4 saisons, d'interventions constantes. Une maman-prof, c'est vraiment la définition la plus ressemblante de mon travail. 

Mes enfants seront bientôt eux aussi mes élèves. En cinquième année, à Cap-Chat, c'est là que ça se passe. Mon plus vieux me dit qu'il a hâte de pouvoir être avec moi tous les jours...et tous les midis....et durant toute la journée; ensemble.

Moi je ne peux pas me vanter de la même chose. 

Être prof ça me demande de donner tout ce que j'ai. Être maman aussi. Alors à quel moment je réussis à remettre mes pendules à l'heure? C'est un art que je dois pratiquer quotidiennement et que je ne maîtrise pas aussi bien que je le souhaiterais. Vivement les fins de semaine...vivement les vacances de Noël, les pédagogiques, la relâche, les tempêtes, l'été. Ma banque de journées maladie est toujours vide en janvier. Les pauses essentielles à ma continuité ici-bas. 

Je gagne mon ciel, mon pain et ma vie. Et j'adore ce rôle malgré les obligations que ça implique. Je peux me vanter que je me sens à ma place. Que je relève des défis à la hauteur de mes ambitions. Je ne compte même pas les années qu'il me reste à travailler. Mais je peux dire que ça fait 15 ans et que chacune des années m'a amélioré en tant que personne. 
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