Auteure: Maryève Charland-Lallier Il y a une douzaine d’années, je complétais ma maîtrise en environnement. J’étais convaincue, engagée et assez rigide sur les actes à poser – ou non – pour préserver et rétablir la qualité de l’environnement dans lequel nous évoluons. Mon chum de l’époque s’est fait mitrailler des yeux pour avoir laissé l’eau couler en se brossant les dents, mes parents marchaient un peu les fesses serrées ne sachant trop si leurs actes ou achats seraient vus comme des sacrilèges à mes yeux, je me sentais coupable si je mangeais de la viande ou du poisson plus que 3 fois par semaine… bref, je vivais – et faisais vivre – intensément mes convictions. La vie a suivi son cours et certains de mes gestes ont perdu de leur ferveur, mais d’autres sont venus les remplacer. J’ai en fait surtout compris que mon regard sévère n’était pas très motivant pour mon entourage et que je pouvais aussi moi-même faire de mon mieux en acceptant que je ne pourrais pas être la parfaite petite humaine 0 impact environnemental. Je vous avoue toutefois que je continue à porter un jugement (plus silencieux) sur certains gestes que je trouve aberrants… et certains de ces gestes sont les miens. ;) Dans le milieu des années 2000, j’ai si souvent entendu que nous avions besoin de nous, « les jeunes », pour faire changer les choses. Et chaque fois, ma réponse était la même : ça prend plus qu’une génération pour créer un réel mouvement. Si on veut améliorer les conditions de vie, on a tous un rôle à jouer, qu’on soit un millénaire, un Y, un X ou un boomer. C’était vrai quand j’avais 20 ans, c’est encore vrai alors que ma fin de trentaine est bien entamée! La dernière année m’a donné beaucoup d’espoir dans la capacité des gens à opérer un changement, et ce, peu importe le moment de leur vie, auquel ils étaient rendus. C’est comme si, soudainement, une masse un peu plus critique de gens, hors des milieux militants, avait compris à quel point il est nécessaire d’agir, à tous les niveaux. À partir du moment où l’on prend conscience qu’on PEUT faire quelque chose et qu’on a la VOLONTÉ d’agir, une étape immense est déjà franchie puisque la prochaine consiste en la recherche d’avenues différentes, de solutions. Le titre de ce texte parle de « résolution ». Les gestes à poser sont tellement variés et leur impact variable selon les situations de chacun, que je n’ai pas eu envie de dresser une liste des gestes absolus à faire pour réduire notre empreinte environnementale. Le geste individuel qui aura le plus d’impact à long terme sera celui que l’on sera en mesure de maintenir, celui qu’on aura intégré dans notre quotidien et qui deviendra l’habitude plus que « l’effort ». Pour moi, la résolution la plus porteuse d’un point de vue écoresponsable est la réduction. Je vous propose donc plutôt qu’on se questionne, qu’on réfléchisse. Qu’on se pose la question avant n’importe quel achat : en ai-je vraiment besoin? Ce qu’on ne consomme pas ne génère pas d’impact. Pour réduire, il faut se questionner, se faire quasiment violence sur cette impulsion première qu’est de consommer. Je suis loin de toujours y arriver. Parfois, ce petit produit (même « écolo ») est tellement cute que je l’ajoute à mon panier… mais en avais-je vraiment besoin? Est-ce que mon téléphone est déjà si passé date que je dois passer à la prochaine génération? Est-ce que ma fille manque tellement de vêtements que je dois lui procurer ce énième suit (rose…) parce qu’il est en super gros spécial à l’Aubainerie? Puis-je aller à l’épicerie à vélo cette fois-ci, plutôt que d’utiliser mon auto (oui, oui, c’est possible même en région et – big new – il y a même du transport en commun ;P)? Est-ce que j’ai vraiment besoin de cet objet XYZ qui me coûtera des sous, encombrera ma maison, sera trop peu utilisé/oublié au fond de l’armoire? Ai-je vraiment besoin d’offrir des cadeaux aux enfants qui viennent participer à la fête de mon enfant (sérieux, celle-là, je ne le comprends pas)?!! Parce que toutes ces choses, à la base, elles sont produites pour répondre à la demande. L’offre, la demande, l’offre, la demande. On ne s’en sort plus! Cette chose que je me procure en me disant « bah, pourquoi pas en fait?! » aura provoqué l’extraction de ressources, aura généré pas mal de dépenses énergétiques lors de sa production, de son transport, de sa distribution et en créera tout autant pour sa disposition, notamment quand on s’apercevra après un certain temps que « cette chose » n’est pas si utile finalement. Et non seulement cette chose aura-t-elle eu un impact environnemental, mais son impact social n’est sans doute guère mieux. Dans quelles conditions sanitaires et financières évoluent les gens qui ont produit « la chose » et qui la démonteront une fois reshippée après (peu) d’utilisation? Comment est-ce possible que je paie seulement 20 $ un t-shirt fait de matières premières neuves qui vient d’aussi loin que du Bangladesh? La somme de tous nos « bah, pourquoi pas en fait?! », eh bien ça commence à faire une montagne de stock assez substantielle. Donc, chacun de nos « en ai-je vraiment besoin » peut faire une différence. Si ma réponse à cette myriade de questions mentales est que oui, j’en ai besoin de cette chose. Alors là, seulement, arrivent d’autres points d’interrogation :
Viendront ensuite les questions de la disposition après usage… mais je m’arrête ici. Il me semble qu’il y a déjà pas mal matière à réflexion si on décide d’opter pour la réduction! Le texte ci-dessus a déjà été écrit mille fois. Toutes ces questions et réflexions n’ont rien de nouveau sous le soleil. Il suffit parfois simplement de se les poser pour que le choix s’impose de lui-même. Qu’il devienne clair qu’en choisissant une voie plutôt qu’une autre, on aura posé un premier (deuxième, troisième) petit geste, à notre échelle, pour réduire un peu notre impact environnemental, pour contribuer à faire changer le modèle actuel. Sur le même sujet (parmi tant d’autres) :
Groupes/pages Facebook gaspésiens sur le sujet :
|
Archives
Novembre 2020
Catégories, par thèmes ou auteursTout Absence Acceptation De Soi Accouchement Accueillir L'autre Acheter Ou Vendre Activité Familiale Adolescence Adoption Alimentation Allaitement Amitié Amour Anecdote Anick Caissy Animaux De Compagnie Anne Marie Audet Anne-Marie Audet Annie Beaulieu Apprendre Artiste Auteure Invitée Auteure Invitée Auteur Invité Autisme Baptême BD Bénévolat Bénévolat Bénévolat Blogue Bonheur Budget Bulletin Carrière Catherine Berger Cause Césarienne Chien Choix De Vie Chronique Littéraire Cindy Gagné Cindy Gagné Cinthia Labillois Classement Claudine Bégin Collectivité Comportement Conciliation Confiance En Soi Confinement Congé Parental Couches Crise Du 2 Ans Cuisine Culture Décoration Décorations Extérieures Défi Défi Défis Défis Départ Deuil Développement Devoirs Discipline Distance Dominick Briand Don De Soi Duc Legrand École Écolo Économie Égoisme Emmanuelle Pronovost Émotions Empathie Enfance Enfant Différent Enseignant Entraînement Entreprendre Entretien Environnement Épicerie Erreur Esprit Sportif Éthique Être Une Femme Euthanasie Expériences Paranormales Expériences Paranormales Expressions Gaspésiennes Fabriquer... Fertilité Fêtes Gaspésie Gestion De Crise Gino Pierre Servant Gino-Pierre Servant Grands Parents Grands-parents Grossesse Halloween Héritage Heure Hiver Humour Hypersensibilité Implication Du Père Insémination Isolement Jardin Jean-François Tapp Jeux D'enfant Jeux De Société Joanie Robichaud Johannie Boucher Jouer Dehors Jugement Karine St Onge Kim Poirier Konmari Lait Lait Maternisé Langage Lecture Littératie Lysanne St-Onge Maladie Maman Et Travail Maman Invitée Maquillage Marie Claude Brière Marie-Claude Brière Marie-Claude Véziau Marie Ève Trudel Vibert Marie-Ève Trudel Vibert Marie Josée Charest Marie-Josée Charest Marie-Josée Charest Marie-Josée Charest Marilou Levasseur Maryève Charland Lallier Maryève Charland-Lallier Maude Faulkner Gendreau Méditation Ménage Mentir Minimalisme Mise En Forme Mobilisation Monoparentalité Mort Mouvement Nadia Pelletier Naissance Nettoyage Noël Nostalgie Nutrition Ode Orbie Outils Parcours Scolaire Parentalité Parentalité Pascale Landry Passe-partout Passion Patrice Michaud Place Aux Jeunes Plage Planification Plein Air Pré-adolescence Prendre Des Risques Printemps Produits écologiques Produits Gaspésiens Proximité Psychologie Punition Quotidien Randonnée Réalités Régionales Recette Réduire Sa Consommation Réflexion Région Région Région éloignée Relation Mère-fille Relation Père-fils Relations Amoureuses Religion Rentrée Scolaire Réseaux Sociaux Résolutions Retour En Région Revenir En Gaspésie Rituels Rôle De Mère Rôle De Papa Rôle De Parent Route Rupture Rythme De Vie Sage-femme Saison Santé Santé Santé Mentale Sarah Servant Séparation Se Retrouver Sexe Soloparentalité Sommeil Sortie Sortie En Famille Spécialiste Spécialiste Spécialiste Spectacle Sport TDA TDAH Technologies Temps Temps Pour Soi Théâtre Tire-allaitement Top 10 Tradition Traditions Trisomie 21 Trucs Et Conseils Tupperware Utilisation Des Réseaux Sociaux Vacances Valeurs Vanessa Cotton Vanessa Gagnon Vie De Famille Vie Numérique Vie Professionnelle Virginie Gagné Virus Vivre à L'extérieur Vivre En Région Vomissement Yohan Lavoie |