Auteure : Joanie Robichaud À lire aussi Revenir en Gaspésie – Partie 1 : L’exil Revenir en Gaspésie – Partie 2 : Le déracinement Revenir en Gaspésie – Partie 3 : Le rapprochement Revenir en Gaspésie – Partie 4 : La prise de conscience Revenir en Gaspésie – Partie 5 : Convaincre Revenir en Gaspésie – Partie 6 : Le saut dans le vide Été 2018. Plus que jamais, nous sommes décidés.
Première étape : mettre notre maison en vente. Le marché immobilier n’étant pas nécessairement favorable aux vendeurs, nous souhaitons pouvoir prendre notre temps. Après tout, notre objectif est toujours de revenir en Gaspésie avant que notre fils commence l’école à temps plein, ce qui nous laisse quelques années devant nous. Nous décidons d’adopter un discours assez vague pour justifier la vente de notre maison : nous souhaitons nous éloigner du centre-ville pour nous installer plus en campagne. La raison est simple, nous ne sommes pas prêts à en parler à tout le monde pour le moment. La vente de notre maison pourrait prendre du temps et tellement de choses pourraient changer que nous préférons demeurer discrets. Seuls nos amis proches et nos familles sont au courant de nos réelles démarches. Et puis, ce n’est pas vraiment un mensonge… Deuxième étape : acheter ou construire? Après plusieurs réflexions et de longues discussions, nous avons décidé de nous construire. C’est un projet que nous avions caressé avant d’acheter notre première maison à Rimouski, mais que nous avions dû y renoncer en raison du prix des terrains, qui ne correspondaient pas à notre budget. C’est un gros avantage en Gaspésie: les terrains peuvent être très abordables et différents incitatifs sont en place dans plusieurs municipalités pour encourager les familles à s’y installer. Troisième étape : choisir notre prochain milieu de vie. Parce que la Gaspésie, c’est beau et grand, il fallait choisir à quel endroit nous établir. Je suis originaire de la Baie-des-Chaleurs et mon amoureux vient de la région de Percé. J’avais eu un énorme coup de cœur pour la magnifique ville de Gaspé lors de mes études collégiales, mais ce choix signifiait beaucoup de route pour mon amoureux qui devait se rendre à l’aéroport de Québec pour aller travailler dans le Nord. Mes parents étant plus près de la retraite que mes beaux-parents, leur proximité serait un atout important pour la maman soloparentale que je suis. Ainsi, tranquillement, l’idée de revenir dans la Baie-des-Chaleurs s’est installée au creux de moi, alors que je m’étais toujours dit que je n’y reviendrais jamais. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais… Nous avions quelques municipalités coup de cœur et nous avons pris le temps de nous informer à propos de chacune d’entre elles pour voir ce qu’elles offraient aux jeunes familles et les terrains qui étaient disponibles. Et, comme la vie fait bien les choses, nous avons réussi à trouver exactement ce que nous cherchions à un prix beaucoup plus raisonnable qu’à Rimouski. Entre temps, nous avons aussi appris que mon amoureux pourrait désormais prendre son avion à Mont-Joli. Lui qui était habitué de faire trois heures de route entre Québec et Rimouski, voilà qu’il aurait à parcourir la même distance entre Mont-Joli et Bonaventure. Ah, la vie, quand on lui fait confiance… Nous reviendrons à quatre Une semaine après avoir mis notre maison en vente, j’apprenais qu’un bébé venait de s’installer au creux de mon ventre. Nous allions agrandir notre famille au printemps. « Poursuivez-vous vos démarches pour revenir en Gaspésie? », nous demandait-on. « Plus que jamais! », étions-nous convaincus, même si cela signifiait gérer plusieurs projets simultanément. Nous étions prêts, persuadés de notre choix. Nous étions surtout conscients que toutes ces démarches demanderaient du temps et de l’énergie, mais aussi beaucoup d’adaptation. Très tôt, nous avons commencé à parler à notre garçon de notre retour en Gaspésie, lui qui aime tant y aller pour voir ses grands-parents. J’ai remarqué à quel point sa capacité d’adaptation et sa grande résilience sont de précieux atouts, alors qu’il m’expliquait tout bonnement, du haut de ses deuzans, que nous allions « laisser notre maison beige à l’amie pour en avoir une nouvelle en Gaspésie. » Quatrième étape : prévenir mon employeur. Parce que je suis un grand livre ouvert, j’ai annoncé mon deuxième congé de maternité à ma gestionnaire de façon très transparente : je ne savais pas si j’allais revenir après. Pas parce que je n’aimais pas mon travail, mais parce que je quitterais Rimouski éventuellement, lorsque la maison serait vendue. Pour moi, il était important d’être aussi honnête. D’abord, pour permettre à mon équipe de recruter une personne qui pourrait me remplacer à plus long terme, mais surtout par respect pour ces collègues de travail avec lesquels j’avais développé une belle complicité avec le temps. Malgré la surprise et les quelques larmes, on m’a compris. On a surtout compris les raisons derrière ce choix. Et, notre vie familiale atypique a parfois du bon : mon amoureux pouvait facilement conserver son emploi. Cette sécurité financière a assurément facilité nos démarches. Cinquième étape : trouver les bons acheteurs pour notre maison. L’automne est passé lentement et l’hiver est arrivé doucement. Je me suis transformée en agente immobilière, dont le ventre s’est arrondi de plus en plus lors de chaque visite. Gérer la vente d’une maison en étant enceinte et soloparentale, en plus d’avoir chien un peu trop énergique demande énormément de préparation et de patience, mais surtout beaucoup d’aide. Ma sœur, fidèle à ses habitudes, a été une alliée hors pair. Elle qui, durant la même période, n’a pas renouvelé son bail à Rimouski. Elle qui serait en Gaspésie dès l’été. Il n’y avait plus de possibilité de retourner en arrière. Comme la vie fait toujours bien les choses, à l’aube du printemps, une autre famille a eu un coup de cœur pour notre maison. Tout se mettait en place et nous serions de retour en Gaspésie dès l’été, en même temps que ma sœur de surcroit. Du côté professionnel, je ne partais donc plus uniquement en congé de maternité, je partais pour de bon. Un an après avoir discuté pour la première fois d’un éventuel retour en Gaspésie, nous étions tous sur le point de plonger. Maison vendue à Rimouski. Construction entamée en Gaspésie. C’est dans les boîtes de déménagement que nous avons accueilli notre deuxième enfant, une petite fille. À lire aussi : Revenir en Gaspésie – Partie 8 : La fin de l'exil |
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Novembre 2020
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