Auteure invitée: Maude Letendre …est ce que je n’aurais jamais pensé dire, et encore moins faire, il y a à peine un an.
Comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, les résultats d’une étude de biosurveillance effectuée par la Santé Publique m’ont projeté dans une tempête qui m’a emmené à quitter ma Rouyn-Noranda adorée, mari, enfants, chat et plantes sous le bras. (Je te laisse Googler Rouyn-Noranda + arsenic pour comprendre, mais je ne m’étendrai pas là-dessus, j’ai passé beaucoup trop de temps à angoisser et pleurer sur le sujet.) Donc après 5 mois isolée dans ma maison abitibienne, me voilà isolée depuis 3 mois dans ma maison gaspésienne. La compagnie est la même : mari, enfants chat et plantes, sauf qu’on a ajouté une chatte, histoire de rééquilibrer l’équilibre genré. La vue par contre… Oh. Il ne faut pas sous-estimer l’impact calmant que peut avoir une vue sur l’immensité de la mer et le bruit des vagues. Je n’en reviens encore pas. J’espère ne jamais en revenir. Le choix de la Haute-Gaspésie s’est imposé de lui-même : la réputation des crinqués de la COOP du Cap est inspirante partout au Québec. Pour un modèle d’autosuffisance, c’en est un de taille. Je suis enthousiaste et presque impatiente d’échanger avec des gens qui partagent mes valeurs et de voir (enfin) pousser mon jardin sans arsenic. Je ne suis quand même pas la seule à avoir eu l’idée de bouger pour la Gaspésie. Cet engouement a été contagieux pour bien des gens à la recherche d’une vie plus simple et mieux en accord avec la nature et le rythme de vie qu’on devrait probablement tous avoir. Les maisons ici s’envolent comme des petits pains chauds! La pandémie aura au moins eu ça de bon : ça a permis à plusieurs de se questionner sur le sens de leur vie et d’agir en conséquence. La transition n’a par contre pas été facile. Même si l’intention de s’établir sur une terre et de devenir le plus autosuffisant possible était dans nos projets de vie, le mari n’était pas convaincu de l’urgence de tout précipiter en pleine pandémie. De mon côté, le statuquo était impossible; l’idée d’être enfermée dans ma maison et de ne même plus avoir le loisir de cultiver mes fruits et légumes dans ma cour était trop déprimante. La déchirure sociale a aussi été pénible. Même si on commence à avoir de la pratique avec le COVID, nous savons que nos amis sont maintenant loin et qu’on ne les verra plus en personne, ou enfin, pas souvent. Chaque membre de la famille vit ce deuil différemment, et pour les enfants, les désavantages sont présentement plus grands que les bénéfices, même si le changement était avant tout pour leur bien. Avec le temps, j’espère qu’ils le verront. Bref. Déménager en pleine pandémie c’est possible, si jamais vous vous posiez la question. Et maintenant? Qu’est-ce qu’on fait? Je me sens en suspens entre deux mondes : l’Abitibi que j’ai quitté et la Gaspésie qui m’attend (je ne sais pas vraiment si elle m’attend, mais elle n’a pas le choix : je suis là). Comme si j’avais déraciné mes pieds et que j’attendais que la terre soit propice à la replantation. Apprendre à connaître une région de façon virtuelle est comme flirter sur les sites de rencontre à la recherche d’un partenaire de vie : tout a l’air charmant, y compris soi-même, mais on espère que la rencontre en personne « cliquera ». C’est encore plus étrange quand on regarde dehors et qu’on y est, mais que tout est fermé. On se doute que le Malbord est un lieu de rencontre superbe. On imagine que les spectacles sont conviviaux. Moi qui ai déjà de la misère avec les noms, je vais devoir tenter de reconnaître tout le monde sans leur masque quand tout sera terminé. Je me demande parfois si je ne devrais pas ajouter la caissière du Hart dans mes amis Facebook tellement j’ai l’impression que je lui ai parlé plus souvent à elle en personne qu’à n’importe qui d’autre. Les temps sont étranges pour tout le monde. Je pense que depuis mars on a tous passé par des moments de soulagement de ne plus avoir à participer aux rencontres sociales qui nous déplaisaient et par des moments d’ennui profond à regarder nos quatre murs en attendant la réouverture des bars. Un mot : résilience. Nous sommes tous résilients. Si vous lisez ça, c’est que vous êtes résilients. Quand tout sera terminé, j’espère que je pourrai sortir avant d’avoir pris le pli de la casanière en pyjama qui préfère sa télé aux rencontres sociales. Les gens d’ici sont extras, j’ai hâte de le constater en personne, autour d’un bon verre. |
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Juillet 2021
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